
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
D’où vient la sur-rémunération ?
6 mai 2013, par
Quand La Réunion devient un département, c’est le résultat d’une bataille sur la base d’une revendication réunionnaise. La fin du statut colonial, c’est le début du combat pour l’égalité. Ce que demandaient alors les fonctionnaires, c’était la même chose que tous les travailleurs : l’égalité de traitement avec la France. En utilisant les moyens financiers de l’État pour diviser le mouvement social, un gouvernement a créé les conditions des graves inégalités que nous connaissons aujourd’hui.
Comment expliquer la sur-rémunération ? Lors de la conférence de presse de la Fédération du Parti socialiste, Axel Zettor a dit pourquoi la question de la sur-rémunération doit être discutée dans le cadre d’une remise à plat de toutes les majorations de salaire. « Ce sont des majorations liées à l’Histoire, est-ce que l’on reste à l’époque coloniale ou est-ce que l’on tient compte du contexte » , avait-il dit en substance vendredi.
Effectivement, ces majorations datent de l’époque coloniale. À ce moment-là, il existait deux statuts de fonctionnaires à La Réunion. La plupart dépendaient du cadre local, ils avaient un salaire versé en franc CFA, qui était inférieur à celui de la France pour le même travail. En 1946, ces fonctionnaires relevant du cadre local étaient plus de 3.000.
Un très petit nombre d’agents, sans doute même pas une centaine, était dans le cadre métropolitain ou intercolonial. C’étaient par exemple les professeurs du seul lycée et du seul collège, et les chefs de service. Cette petite minorité avait le même traitement qu’en France, majoré de primes d’éloignement, le supplément colonial. Les fonctionnaires venus de ce qui était alors la métropole recevaient ces primes.
« L’attribution franc pour franc »
Quand les Réunionnais obtiennent la fin du statut colonial, ces citoyens bénéficient donc des mêmes droits qu’en France, donc le même Code du travail, et du même Code de la fonction publique. En France, la règle est l’unité de la fonction publique. C’est donc fort logiquement que les fonctionnaires réunionnais vont revendiquer cette égalité.
La résolution du 22 avril 1948 de la Fédération des fonctionnaires de la CGT est très claire. Elle demande « l’attribution franc pour franc aux fonctionnaires du nouveau département des émoluments perçus dans la métropole » , « soit l’indemnité de perte au change tant que subsistera la disparité monétaire » .
Nulle trace de sur-rémunération ou de prime de vie chère dans la revendication de la CGT, soutenue par les députés communistes à l’Assemblée.
Supplément colonial au lieu de l’égalité
Mais au lieu d’appliquer l’unité de traitement de la fonction publique, le gouvernement de l’époque a décidé d’intégrer les fonctionnaires dans le cadre local. Il a donc attribué aux 3.400 fonctionnaires réunionnais de 1946 les avantages accordés aux expatriés de l’ancienne métropole.
Cette décision n’avait pas pour but de tenir compte d’une vie plus chère à La Réunion qu’en France. Elle avait d’autres objectifs.
Le premier fut de déstabiliser la Direction de la CGT, composée de fonctionnaires. Le second fut de diviser le mouvement social. Car pendant que le gouvernement accordait aux fonctionnaires plus que l’égalité, il refusait l’égalité à tous les autres.
La sur-rémunération à l’origine n’est donc pas une prime de vie chère, c’est un supplément colonial de traitement. Personne ne peut pourtant nier que depuis 1946, le contexte est différent. Par exemple, La Réunion n’est plus une colonie…
M.M.
Pourquoi verser le supplément colonial à des fonctionnaires réunionnais ? « L’intégration des fonctionnaires réunionnais dans le "cadre métropolitain" ou "inter-colonial" répondait à trois objectifs du gouvernement : 1) - créer les conditions de la venue massive de fonctionnaires métropolitains à La Réunion (objectif administratif) 2) - favoriser la constitution artificielle d’une couche sociale privilégiée, grosse consommatrice de produits importés (objectif économique) 3) - enfin et surtout, diviser et briser le mouvement syndical et par contrecoup affaiblir le mouvement populaire (objectif politique). » Source : un article de Daniel Lallemand dans "Cahiers de La Réunion et de l’océan Indien", novembre 1976. |
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