Réforme des retraites

Une ’mobilisation sans précédent’ des avocats

16 septembre 2019

Trois jours après la RATP, les avocats ont décidé de manifester ce lundi 16 septembre et vont mener, en parallèle, une grève des audiences au tribunal.

Le gouvernement voulait une concertation calme et apaisée sur sa réforme des retraites, mais les choses devraient s’agiter au fil des jours. Après un premier "coup de semonce" à la RATP, une mobilisation massive des avocats est prévue ce 16 septembre.

Le Conseil national des barreaux (CNB) appelle à un rassemblement à 13 heures place de l’Opéra, puis à une "mobilisation extrêmement forte" des avocats contre la réforme des retraites voulue par le président Emmanuel Macron.

Cette manifestation s’ajoute à une grève des audiences qui s’annonce très suivie, avec au moins 138 des 164 barreaux français "mobilisés" selon la Conférence des bâtonniers (CNB). Quasiment partout, les avocats ont décidé de ne plaider aucune affaire et de demander le renvoi des procès.

Il n’y aura pas non plus de commis d’office, de consultations gratuites, ni de permanences pénales. Seule exception, le contentieux de la liberté (garde à vue, détention provisoire…) restera assuré. Désertant les palais de justice, "des trains entiers d’avocats monteront vers Paris" selon Christiane Feral-Schuhl, présidente du CNB.

Ils seront ainsi 250 à faire le voyage depuis Lille, d’après le bâtonnier Jean-Baptiste Dubrulle. Le barreau de Toulouse a annoncé une présence "en grand nombre" et celui de Lyon donne "rendez-vous place de l’Opéra".

À Bordeaux, le barreau annonce qu’il sera "présent", et "en force". Dans le Sud-Ouest, en plus de Bordeaux, la plupart des barreaux vont se mobiliser : Bayonne, Dax, Pau, Agen, Bergerac-Sarlat, Périgueux, Libourne, Angoulême, La Rochelle et Saintes.

À Paris, où exerce près de la moitié des 70 000 avocats français, la bâtonnière Marie-Aimée Peyron fait état d’une "mobilisation sans précédent", car "c’est l’avenir de la profession qui est en jeu".

Le "système universel" mit en avant par le gouvernement doit se traduire par une forte hausse des cotisations "que bon nombre d’entre nous ne pourrons pas supporter", a expliqué Marie-Aimée Peyron. La réforme doit aussi entraîner la disparition de la caisse nationale des barreaux (CNBF) et ses 2 milliards d’euros de réserves financières, dont Christiane Feral-Schuhl craint la "spoliation".

Face à la fronde, le haut-commissaire aux Retraites, Jean-Paul Delevoye, et la garde des Sceaux, Nicole Belloubet, vont recevoir le 17 septembre les responsables du CNB, de la CNBF et de la Conférence des bâtonniers.

Un rendez-vous parmi d’autres, car les avocats ne sont pas les seuls à vouloir conserver leur régime particulier. Plusieurs branches de métier partagent leurs revendications : les syndicats de pilotes de ligne, hôtesses et stewards se sont joints à leur rassemblement, ainsi que plusieurs organisations de médecins, infirmières et kinés.

La contestation est si forte, que le Premier ministre, Edouard Philippe, a chargé Jean-Paul Delevoye de rencontrer "d’ici le 15 octobre" les représentants des 42 régimes amenés à s’éteindre, pour "dresser un état des lieux" et "fixer un calendrier de travail".

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