Les Gilets Jaunes Réunion débattent.

6 janvier 2019

Depuis, une semaine, des citoyens Gilets Jaunes ont organisé une marche à la rencontre des habitants de toutes les communes afin de recueillir leurs réflexions et propositions. Une synthèse sera faite et aura toute la légitimité pour engager des discussions au niveau décisionnaire.

Pendant que ce travail continuait son chemin, la Région Réunion organisait, samedi 5 janvier, 4 débats à dimension micro-régionale pour structurer un Conseil Consultatif Citoyen Régional.

Le marquage de la Région.

La remarque principale qui est sortie des ces 4 consultations est le refus des Gilets Jaunes de se soumettre à toute collectivité (y compris à l’initiative de la commission permanente régionale). Le calendrier est déjà connu. Une campagne publicitaire a soutenu l’initiative. En début de séance, un représentant de la majorité régionale ouvrait le bal. Etc.

Devant ce constat, une bonne partie de la salle à Saint Benoît s’est retirée. A Saint-Paul, les documents soumis à discussion transpiraient tellement la “patte de la pyramide inversée” que les animateurs n’ont réussi à tenir l’illusion que pendant quelques heures : la moitié de la salle s’est vidée après 2h30 de débat. Malgré ces premiers couacs, des discussions ont continué dans un climat d’exercice démocratique difficile.

Philippe Yée-Chong-Tchi-Kan, Secrétaire de la section communiste de Saint-Paul, nous livre un témoignage de ce qu’il a vécu en participant à la réunion de Conservatoire Régional de Saint-Paul.

Le difficile exercice de la démocratie

Une fois acceptée l’idée de “saisir au vol” l’initiative régionale comme opportunité de construire un “Conseil Citoyen Réunionnais” (selon les souhaits des Gilets Jaunes), restait encore à se mettre d’accord sur le format (le nom, les statuts, le fonctionnement…) et le contenu (le rôle concret, les compétences…) de ce CCR. Sur ce point les animateurs ont manqué ou bien d’expérience (ça ne s’improvise pas ce genre d’exercice avec une telle ambition) ou bien de modestie (obtenir un consensus d’une telle diversité de public sur des documents techniques relevait d’une volonté candide).

Toutefois, pour être constructifs durant les débats, j’ai fait 3 propositions qui ont été bien accueillies :

L’opposabilité des décisions du CCR
Si les collectivités réunissent les citoyens pour solliciter leur avis, alors ces avis doivent revêtir un caractère légal, opposable aux collectivités.

L’automaticité des moyens de fonctionnement du CCR
Pour que le CCR conserve une totale indépendance et ne soit pas soumis aux aléas des changements de majorité politique, son budget doit être “de droit” (par exemple un certain pourcentage du budget des collectivités versés automatiquement chaque année au CCR).

La territorialité des compétences du CCR
Pour que le CCR en soit pas soumis à une seule collectivité, mais qu’il puisse avoir une légitimité face à toutes, il doit être institué par la Conférence Territoriale réuni dans un schéma Élargi aux syndicats, aux structures culturelles, sportives et sociales, ainsi qu’à la société civile (dont les Gilets Jaunes).


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Messages

  • C’est bien gentil tout ça mais bon, a-t-on eu la volonté, le courage, valeur qui se perd ces temps-ci on voit très bien, d’aborder l’épineux problème des transports sur l’île de la Réunion ? Je sais comme beaucoup d’autres que sur ce département, les véhicules se vendent très bien, pour le plus grand plaisir des concessionnaires-assureurs-pompistes avec le monopôle de la distribution "SRPP". Tout le monde sait, pas mal en souffrent, que la grosse majorité des moteurs sont diésels donc épandeurs de poussières cancérigènes, pour les poumons, sans oublier le bruit, les résidus abandonnés parfois dans les ravines, les pneus usés, comme les batteries, bref, un très beau cadeau de ceux qui se disent "aimer leur île" et qui se soucient des futures générations comme pour les bichiques finalement. après moi le déluge....

    A quand un réferendum pour remettre le projet du train, un TER-PEI ? électrique, utilisant les énergies renouvelables, locales, gratuites et inépuisables au départ comme la géothermie, le vent, le soleil et la houle ? Vraiment, on se dit qu’on marche sur la tête ! Dire que l’on importe du carburant qui sert à chauffer de l’eau pour fabriquer de l’énergie électrique qui servira non pas pour rouler sur rails hélas mais pour chauffer de l’eau pour cuisiner du riz, des beignets, ou des SDB ! Une honte ! Arthur.


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