Loi-programme : visite agitée d’Yves Jégo en Guadeloupe

Les Guadeloupéens disent à Paris : gardez votre argent

24 mai 2008

Le secrétaire d’Etat à l’Outre-mer a connu une visite agitée en Guadeloupe jeudi. Toutes les collectivités locales ainsi que les Chambres consulaires et les syndicats patronaux ont co-signé une lettre ouverte demandant à Paris de garder la part guadeloupéenne des 100 millions d’euros prévus pour la loi-programme plutôt que d’appliquer des mesures qui compromettront le développement du pays.

« Vous assurez que ce projet représente un effort financier de l’Etat de plus de 100 millions d’euros en faveur des DOM. Nous considérons, quant à nous, qu’il est dangereux pour nos économies fragiles ».
« Conscients des efforts de rigueur budgétaire que l’Etat doit poursuivre pour réduire son déficit, nous, élus et professionnels de Guadeloupe, renonçons, au titre de la solidarité nationale, à notre part de ces 100 millions d’euros et aux bénéfices promis par le gouvernement avec son projet de loi, que nous lui demandons de retirer » : telle est la conclusion de la lettre ouverte adressée à Yves Jégo par les présidents de la Région, du Département, de l’Association des Maires, des Chambres consulaires, du MEDEF, de la CGPME, du Mouvement des petites industries, de l’ordre des architectes, des fédérations professionnelles du Bâtiment, de l’hôtellerie, des bailleurs de logements sociaux, et le représentant local de la Confédération du logement et du cadre de vie.
Les signataires de la lettre disent au représentant du gouvernement « leur opposition au projet de loi que le gouvernement a préparé en direction des DOM et leur accablement » au sujet du rapport gouvernemental sur les niches fiscales qui « renoue avec la grande tradition cartiérisme de stigmatisation des DOM, présentés une nouvelle fois comme vivant au crochet de la Métropole ».
La loi-programme « n’est pas un bon projet », écrivent-ils, et cela pour plusieurs raisons.
Ils rappellent que depuis plus de 20 ans, « tous les gouvernements, de droite comme de gauche, se sont attachés à mettre au point des dispositifs de soutien ». « Tous les élus et professionnels s’accordent à considérer que le système actuel est globalement satisfaisant », poursuivent-ils. Pour les Guadeloupéens, la législation actuelle n’a besoin que de rectification « à la marge ».
Le projet du gouvernement « risque de couper l’élan » du développement économique de la Guadeloupe. Et plus largement, il « porte en germe le déclin des économies des DOM », et « il est dangereux pour nos économies fragiles ».
En conséquence, et prenant en considération les difficultés financières annoncées par le gouvernement, les signataires de la lettre font part de la volonté de la Guadeloupe de participer à la solidarité nationale envers la France en affirmant la volonté de renoncer à sa part des 100 millions d’euros prévus par le texte.
Les Guadeloupéens demandent le retrait du texte.
Par ailleurs, Yves Jégo a été accueilli par des barrages routiers dans ce pays. Le ministre a été contraint de rencontrer les manifestants se présentant comme « les acteurs du Bâtiment et des Travaux Publics » afin qu’ils cessent leur mouvement.


Les Martiniquais dénoncent une régression

Mardi, à la veille de la visite d’Yves Jégo, les socioprofessionnels de Martinique ont montré leurs inquiétudes face à la loi-programme.
Chambres consulaires, syndicats patronaux du BTP et représentants du secteur du logement dénoncent une « régression » par rapport à la loi-programme actuellement en vigueur.

LODEOM - Loi d’orientation pour le développement de l’Outre-mer

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