Les jeunes et la politique

23 décembre 2006

On évoque bien souvent les jeunes en politique en pensant qu’ils ne s’investissent pas assez, mais la réalité est toute autre. L’unique problème, c’est qu’en politique, on parle principalement des chefs de files, ceux qui sont à l’honneur, mais jamais de ceux qui sont au labeur ! Bons nombres de personnes pensent que cela ne sert à rien de voter puisqu’on voit toujours les mêmes. Pourtant, derrière, dans la salle des machines, il y a des hommes et des femmes qui ont les mains dans le cambouis. Ça sert à cela "voter" ! C’est donner le pouvoir à certains de servir leur pays, qu’ils soient de droite ou de gauche. La plupart du temps, on croise dans ces ateliers de la démocratie des jeunes qui usinent pour que nous puissions rouler sur des routes, avoir une armée qui nous défende, pour que les éboueurs passent à l’heure... Alors, il est toujours facile de critiquer ceux qui nous gouvernent et il faut le faire ! Mais il ne faut pas dire : "je ne vote pas" et en même temps "je veux que le chemin qui me conduit à la case le soir soit bien éclairé, sans trous, ni bosses". Voter, c’est un devoir, le devoir d’être respecté et écouté ! Ne pas voter, c’est s’attendre à des réponses du genre : "Puisque tu ne veux pas participer à la vie de la cité, en quoi peux-tu contester les orientations prises par les élus ?". On a les élus que l’on mérite, ceci est une vérité ! Quant à ceux qui disent ne pas vouloir voter tant que les bulletins blancs ne sont pas pris en compte, ceux-là se trompent de combat et n’ont rien compris, car tant qu’ils ne voteront pas pour imposer leurs désirs, les bulletins blancs ne seront pas pris en compte, c’est une évidence.
Maintenant, revenons en aux jeunes élus, et ils sont nombreux, contrairement à ce qu’on nous laisse à penser. Ce n’est pas parce qu’ils ne sont pas médiatisés qu’ils ne sont pas présents. Ils sont même parfois plus assidus que les anciens. J’ai choisi d’interroger un jeune élu UMP de la Majorité municipale de Saint-Denis.
Freddy Samy, à peine entré en politique, s’est retrouvé dans une majorité alors que bien souvent, ce n’est qu’après des années de militantisme que l’on se retrouve dans sa position. Ça a été un véritable coup de dés. Alors que la Mairie de Saint-Denis devait être, pour la majorité des observateurs, conservée par la gauche, au premier tour, ce jeune professeur de collège s’est retrouvé dans la majorité municipale. Sans aucune transition, il s’est vu confier les responsabilités de Maire adjoint, Président délégué de la Mission locale Nord, Administrateur de l’Union nationale des Missions locales, membre de la Commission Paritaire de Négociation Nationale de Missions Locales. Il faut avouer que ce n’est pas toujours comme cela que l’on imagine de but en blanc son avenir politique immédiat.


Questions à Freddy Samy

Vous entrez politique jeune, à quel âge exactement ?
- Au titre d’élu à 30 ans et de surcroît, dans une majorité de courants politique pluriel. C’est dans l’exercice de mes fonctions que j’ai su encore mieux apprécier l’impact du politique sur la vie des citoyens. Croyez-moi, il n’en est pas des moindres ! Et surtout avec la décentralisation.

Qu’est-ce qui vous a poussé à vous engager ?
- C’est ma formation. Dès le lycée et aussi à la Fac, où il nous est permis, de par notre âge, la formation et la diversité culturelle, qu’il nous est donné d’entrevoir le monde autrement, tel qu’il nous est proposé.

On voit bien souvent des affaires à la une des médias concernant des responsables politiques, cela aurait tendance à décourager les jeunes...
- Oui, il faut concéder que c’est un milieu très dur... Ne me demandez pas pourquoi ?! De manière plus globale, je crois que ceux qui agissent comme un repoussoir, ce sont ceux qui sont là depuis des générations et qui, à chaque élection, font miroiter à la jeunesse des solutions qu’ils ressortent à chaque échéance. Le discrédit est là, c’est cela le repoussoir.

Pensez-vous que le mandat unique peut être une solution pour voir émerger une nouvelle génération d’hommes ou de femmes politiques ?
- Les hommes et les femmes sont là ! Encore faut-il que ceux ou celles qui arrivent ne soient le pantin de personne. Quand il s’agit de défendre une idée ou quelque chose de bien pour son île ou pour la République, je crois qu’il n’y a plus de partis. Et si on veut faire du bon travail, le mandat unique est nécessaire.

Des élections très importantes approchent, mais nous sommes également dans la dernière ligne droite pour les inscriptions sur les listes électorales. Le dernier délai est fixé au dimanche 31 décembre. Que dire aux jeunes pour qu’ils comprennent l’utilité de la chose publique ?
- Le passé est le passé, ce que vous attendez aujourd’hui est absent, le présent vous appartient !

Philippe Tesseron


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