Assemblée des cadres du P.C.R. : comment exprimer l’inquiétude des Réunionnais ?

Les militants ne prennent pas de vacances

16 juillet 2005

Hier soir à La Possession s’est réunie une assemblée des cadres du Parti communiste réunionnais, dont l’objectif était de discuter des mesures urgentes à demander au gouvernement, pour soulager les difficultés de milliers de familles réunionnaises dont la situation se détériore de jour en jour.

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La rencontre des cadres du PCR (Parti communiste réunionnais) qui s’est tenue hier à La Possession a commencé par un hommage à Maxime Laope, par Jean Saint-Marc, qui animait hier comme chaque jour avec une équipe de camarades l’émission politique matinale de KOI lorsque la triste nouvelle est tombée : le ségatier Maxime Laope est décédé dans la nuit de jeudi à vendredi. Les militants réunis ont approuvé l’idée d’adresser une motion aux proches du grand artiste disparu. (voir en pages 4-5)
Puis Élie Hoarau, secrétaire général du Parti, a donné les raisons de cette assemblée : mobiliser le plus grand nombre de militants, dans les quatre ou cinq prochains jours, pour diffuser largement les propositions de mesures urgentes que le PCR a expédiées au nouveau ministre de l’Outre-mer.

20 mesures d’urgence

Tour à tour, Élie Hoarau, Monica Govindin, conseillère générale, et Huguette Bello, députée de La Réunion, ont présenté les différentes mesures.
Un tract spécial a été distribué aux militants à la fin de la réunion : il sera diffusé dans tous les foyers, par secteurs. Il résume sur une seule page, de façon claire et lisible, les 20 mesures d’urgence qu’il est possible de prendre au plus vite pour soulager les inquiétudes les plus pressantes et desserrer l’étau.
Les mesures portent sur les problèmes essentiels qui assaillent les familles réunionnaises, résumés en neuf grands points : l’emploi, en premier lieu.
"Les solutions sont à trouver ici, entre nous", a dit Élie Hoarau, qui propose de réunir toutes les forces vives de l’île pour trouver des solutions d’emploi pérenne. Et en attendant, le maintien du système actuel des emplois aidés est impératif.

"Léro la pa larzan"

Le logement ensuite. "C’est comme pour l’emploi, si le problème n’est pas réglé, nous allons vers une fracture grave de la société".
Contre “la vie chère”, le PCR propose d’abord de revaloriser les minima sociaux et de réintégrer les exclus de la CMU. Huguette Bello, qui a donné quelques chiffres sur la situation que vivent les familles, estime que "les taux officiels sont impuissants à mesurer la vraie misère", mais qu’il est possible d’en chercher les traces dans "les dossiers d’endettement, les demandes d’étalement des factures (eau, électricité, loyers...)".
La députée a donné des exemples de hausse sur des articles courants (fruits et légumes) et rapporté ce que tout le monde dit dans les quartiers depuis 2002 : "Léro la pa larzan".
"Le RMI a perdu 25% de sa valeur entre 90 et 2001", a-t-elle dit. Les premiers à subir cette situation sont les 218.000 personnes (chiffre de 2003) couvertes par au moins un des minima sociaux. Et devant le constat que les mêmes articles, vendus à l’île Maurice, coûtent là-bas quatre fois moins cher, le PCR demande que soit pris au plus vite le décret de mise en place de l’Observatoire des prix et des revenus.

Appliquer les préconisations de la Semaine du logement

Les mesures pour le logement social ont été détaillées par Monica Govindin, rappelant l’état de la situation que “Témoignages” avait également exposé dans ses dossiers des 27 et 28 juin : besoin de 6.000 logements sociaux par an (au moins pendant une vingtaine d’années), et les gouvernements depuis des années ne budgètent pas les sommes nécessaires. Et la faveur donnée à la défiscalisation a fait flamber les prix.
Pendant ce temps, environ 3.000 constructions surgissent chaque année sans permis de construire. La revalorisation des aides au logement - notamment l’aide à la personne - et le déblocage des crédits sont les deux mesures urgentes demandées par le PCR, en vue de mettre en œuvre les préconisations de la Semaine du logement (2003).

Répondre à l’inquiétude exprimée le 29 mai dernier

"Il faut répondre à l’inquiétude exprimée dans le référendum du 29 mai"
, a continué Élie Hoarau. Les propositions qui vont être diffusées sont une première façon d’y répondre, en demandant au gouvernement de "préparer l’avenir".
"Les vraies raisons des difficultés, que ce soit pour les familles sans travail, sans logement, pour les planteurs ou pour les commerçants, sont cachées au plus grand nombre. C’est notre rôle de les faire connaître et de discuter avec tous des solutions à trouver. À nous de faire connaître nos propositions. Les militants du PCR ne partent pas en vacances : notre raison d’être est le service de la population", a dit Élie Hoarau avant de laisser chacun repartir vers son point d’attache.

P. D.


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