Pour faire respecter la liberté d’opinion à la Plaine-des-Palmistes

Les parlementaires du Progrès écrivent à Najat Valaud-Belkacem

29 octobre 2015

Voici copie de la lettre adressée hier par Patrick Lebreton, Jean-Claude Fruteau, Jean-Jacques Vlody et Michel Vergoz à Najat Valaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale. Les parlementaires du Progrès demandent à la ministre d’agir pour que cessent les pressions du maire de la Plaine-des-Palmistes à l’encontre de la nomination de Corinne Robert dans une école de la commune.

Jean-Claude Fruteau, Jean-Jacques Vlody, Michel Vergoz et Patrick Lebreton : les parlementaires du Progrès.

Madame la Ministre,
Nous avons l’honneur de vous adresser ce courrier afin d’attirer votre attention sur la situation de Madame Corinne Robert, une « Accompagnatrice d’élèves en situation de Handicap ». Cette citoyenne a été recrutée dans une école de la Plaine des Palmistes par le Rectorat de La Réunion, sur la base de son expérience et de ses compétences. Néanmoins, elle subit actuellement d’intolérables pressions exercées par le maire de cette commune.

Ce dernier lui reproche d’être politiquement engagée dans un camp qui n’est pas le sien, et lui nie pour cela le droit de travailler dans un établissement de sa commune.
À cette position indigne se sont ajoutés des comportements scandaleux.

Le 6 octobre dernier, afin d’empêcher la prise de fonction de Corinne Robert, le maire Marco Boyer avait en effet sommé le personnel communal déployé dans l’établissement scolaire Claire Henou de quitter l’enceinte de l’école. À la mi-journée, les élèves avaient dû être surveillés par du personnel intercommunal non formé pour cela ainsi que par des parents d’élèves.

Plus tard, le maire a réuni tout son personnel afin de maintenir une pression psychologique sur cet agent et la dissuader d’exercer dans sa commune le métier qu’elle aime et pour lequel elle a été recrutée.
Des propos diffamants ont été tenus par Marco Boyer à l’encontre de cette jeune Réunionnaise, uniquement coupable de ne pas être au nombre de ses militants.
Ce lundi 26 octobre, une manifestation d’agents communaux a été organisée par le maire devant l’école Claire Henou. Des menaces ont été adressées, par de tierces personnes, contre le directeur de l’établissement scolaire. Ces violences psychologiques frappent également les enfants scolarisés dans l’établissement, leurs familles et le personnel éducatif. La situation s’est envenimée ce mardi 27 octobre puisque des violences ont été commises, notamment à l’encontre d’un journaliste.
Tous ces faits sont relatés et condamnés, à juste titre, par l’ensemble de la presse réunionnaise.

Cet acharnement intolérable contre un agent du Rectorat nous ramène aux heures sombres de l’ordonnance Debré, lorsque des enseignants réunionnais étaient mutés ou licenciés pour l’engagement politique et citoyen qui était le leur, dans la sphère privée.

Nous vous demandons, Madame la Ministre, d’intervenir afin que cet élu cesse enfin de bafouer les principes les plus essentiels de la République. L’Éducation nationale et ses missions souveraines ne peuvent plus être prises en charge par un élu en dérive… ni dans le territoire hexagonal, ni dans les Outremer, ni à La Réunion.

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