La France sommée par l’Europe de revoir son budget

Les pauvres et les jeunes condamnés à souffrir encore plus

23 novembre 2017, par Manuel Marchal

La Commission européenne vient d’infliger un sévère avertissement à la France à la lecture de son projet de budget pour 2018. Elle demande d’aller beaucoup plus loin dans la réduction de la dette. Comme le gouvernement prive délibérément l’État de recettes pour satisfaire les intérêts de la frange la plus riche de la population, il va sans doute accentuer encore la politique d’austérité. Les victimes du système en place à La Réunion vont souffrir encore plus. C’est bien une autre politique qui doit être mise en œuvre.

Les pauvres sont particulièrement ciblés par le projet de budget.

En tant que membre de l’Union européenne utilisant l’euro, la souveraineté de la France est limitée dans son budget. C’est ce que vient de rappeler la Commission européenne. Le gouvernement organise les recettes et les dépenses de l’État de manière à ce que le déficit public ne dépasse par 3 % du produit intérieur brut (PIB) pour 2017 et 2018. La Commission estime que cela ne suffit pas pour être en règle avec les traités signés par la France. La dette publique pour 2018 est estimée à près de 97 % du PIB alors que les traités prévoient que ce chiffre ne dépasse pas 60 %.

Sanctions possibles

La Commission demande à Paris de réduire le déficit structurel, qui dépend de l’écart entre les recettes et les dépenses sans prendre en compte la conjoncture économique. Ce déficit structurel ne doit pas dépasser 0,1 %, et d’après les prévisions de la Commission européenne, il s’élèvera à 0,4 %. D’où un sévère avertissement lancé par l’Union européenne à la France qui risque des sanctions financières. Une amende qui, si elle est infligée, devra être payée par la population.

Or le gouvernement a décidé de priver l’État d’importantes recettes en accordant des cadeaux fiscaux aux plus riches. Ce qui fait que pour réduire le déficit public, il a choisi de baisser les dépenses. Cela se traduit notamment par la suppression des emplois aidés en 2019 et de 120.000 postes de fonctionnaires d’ici 2022, la diminution des dotations aux collectivités, d’autres coupes dans les services publics.

Plus d’austérité

Comme le gouvernement ne compte pas changer d’orientation que la Commission européenne exige qu’il réduise encore plus la dette, la politique d’austérité ne pourra que s’accentuer.

À La Réunion, la moitié de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Plus de la moitié des jeunes sont au chômage. Cela signifie que les besoins en termes de services publics sont très importants. C’est justement là que le gouvernement veut faire des économies, et comme les traités européens lui impose d’agir, ces coupes seront sans doute plus importantes.

Ceci n’arrangera pas la situation des personnes victimes de ce système. Les raisons de la colère de la jeunesse ne sont pas près de disparaître.

Cela confirme que c’est bien une autre politique qui doit être mise en œuvre.

M.M.

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Messages

  • Voilà un article simple, compréhensible par tous, qui vaut toutes les explications oiseuses de nos économistes éclairés qui résume au mieux la situation, présente et à venir ( dès demain ) dans tout le pays. Encore plus dramatique pour les oubliés.
    Merci

  • Votre message :
    Ancien gérant de TPE

    Cirer longtemps les bancs de l’école c’est retarder d’autant le contact avec les réalités. C’est comme apprendre à conduire, on conduit mieux d’autant plus qu’on a commencé jeune. J’ai eu la chance de "rater" mes études, ce qui m’a amené à prendre en défaut, sur la mondialisation et en accord avec Maurice Allais, un Professeur d’ économie d’Université et Président de Paris I Sorbonne.

    On peut résumer les problèmes par la statistique ci-jointe , mise ce jour sur le site de
    la faculté de Nantes "Les Éveillés", un nom bien choisi ! :

    Détail du poids relatif des cotisations salariales et patronales en 2015 d’après Le Figaro et l’institut molinari. Pas étonnant que La France, au 28 ème rang sur 28, pays dans lequel l’impôt ne participe que de 7 % dans le financement des charges sociales soit isolée , en ce moment à Bruxelles, par rapport aux pays nordiques beaucoup plus à l’aise, car beaucoup plus compétitifs par rapport au libre-échange, d’autant plus que la TVA s’ajoute aux cotisations mais pas à l’impôt ! Dire que nous avons été gouvernés longtemps par la Gauche, la + bête du Monde alors ?
    http://www.lefigaro.fr/assets/infographie/print/2anime/web_2015_salaire_pouvoir_achat3/achat.html
    Tout est là !


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