Conférence de presse du PCR

« Les pétroliers doivent payer... »

10 novembre 2008

Au lieu de faire payer les pétroliers, mettre à contribution la Région revient à mettre dans la poche droite de l’automobiliste Jean ce que l’on aurait pris dans la poche gauche du même contribuable Jean. « Les pétroliers doivent payer », ont martelé, samedi après-midi à Saint-Pierre, les responsables du PCR. Ils ont réaffirmé la revendication mise en avant depuis le début de la crise : baisse de 20 centimes d’euro sur le litre de carburant, tout de suite et pour tout le monde.

« L’Octroi de mer, c’est nos impôts. Ce n’est pas aux contribuables de payer, mais à ceux qui tirent les plus gros profits de cette crise, c’est-à-dire les pétroliers », a déclaré Elie Hoarau, secrétaire général du Parti Communiste Réunionnais (PCR), samedi lors d’une conférence de presse. Philippe Berne, Elie Hoarau, Fabrice Hoarau, Gélita Hoarau et Claude Hoarau ont exposé les propositions du PCR pour faire baisser le prix des carburants pour tout le monde.
D’autant que l’Octroi de mer est reversé en grande partie aux communes, et pour une faible part à la Région, au Département... et aux Douanes, c’est-à-dire à l’Etat. Autant dire que la Région n’est pas seule à décider de l’utilisation de l’Octroi de mer. Elle ne fait que gérer cette répartition.
Claude Hoarau, maire de Saint-Louis, a souligné que l’Octroi de mer reversé aux communes représente pour certaines d’entre elles 45% du budget. Dans ces conditions, comment les communes, dont beaucoup connaissent des problèmes dus à la baisse des recettes, vont-elles faire pour satisfaire à leurs obligations vis-à-vis de la population ? Le comble serait que certaines d’entre-elles soient contraintes de diminuer ou de retarder leurs investissements... ce qui pénaliserait de nombreux transporteurs.

Transparence

C’est pourquoi, l’Association des Maires de La Réunion, toutes tendances politiques confondues, demande que « l’on aille chercher l’argent là où il se trouve ». Soit chez les pétroliers dont les superprofits n’ont jamais été aussi importants : plus de quatorze milliards de dollars pour Total, les neuf premiers mois de l’année 2008 ; un niveau de profit jamais atteint.
Au passage, Philippe Berne, vice-président de la Région, mais aussi adhérent du PCR, note que l’Octroi de mer sur le gasoil s’élève à 2,6 centimes par litre. Ce sont donc bien les pétroliers qui, comme le réclame le PCR depuis le début de la crise, doivent baisser le prix du litre de carburant de 20 centimes pour tout le monde.
Car, souligne Elie Hoarau, « s’il y un secteur qui, dans la crise mondiale, s’en sort bien, ce sont bien les pétroliers. Que l’on ne vienne pas nous dire qu’ils ne peuvent pas payer ».
Le secrétaire général demande de la transparence - comme d’ailleurs le secrétaire d’Etat à l’Outre-mer - car, actuellement, ce sont les pétroliers qui fixent les prix. Pourquoi les compagnies pétrolières, pour La Réunion, s’approvisionnent-elles à Singapour ? Pourquoi pas sur d’autres places ? Quel est le contenu du cahier des charges ? Combien paient-elles ? Avant même les réponses à ces questions, on dit aux contribuables de La Réunion : Payez !

Et si le pétrole remonte ?

La population ne peut pas comprendre pourquoi les prix ne baissent pas alors que le baril de pétrole brut a fortement baissé en quelques semaines. Quand ce dernier montait, on augmentait le prix à la pompe ; quand il baisse fortement, on attend, on tergiverse... « On joue à quoi ? On fait le jeu de qui ? L’Etat est prêt à aller jusqu’à 360 milliards d’euros pour sauver les banques, et là, on laisse s’entasser les bénéfices exorbitants des pétroliers », a noté le secrétaire général du PCR.
« Et si le prix du pétrole remonte - ce qui n’est pas une hypothèse saugrenue -, on va continuer à demander aux contribuables réunionnais de payer ? », demande-t-il. Et il ajoute : « Le grand capital financier a déjà suffisamment fait de dégâts pour que l’on aille demander tout de suite des comptes aux grandes compagnies pétrolières ».
Le problème du prix des carburants s’inscrit dans l’évolution des crises pétrolières et financières. Nous sommes au début d’une crise grave qui va toucher pratiquement tous les secteurs, et un nombre de plus en plus grand de personnes, avec sa traduction dans l’île : augmentation du chômage et du coût de la vie. « La question qui se pose à nous, c’est comment concilier l’intérêt général et l’intérêt de chacun ? Si on ne s’arrête pas sur une position de principe, on va où ? », a déclaré le dirigeant du PCR.
Et s’il y a un effet “positif” à la crise, c’est que l’on voit bien qu’il faut en revenir au principe de la redistribution des richesses. Comme l’a souligné aussi Fabrice Hoarau, « les pétroliers ne connaissent pas la crise. Il faut aller chercher l’argent là où il est ».

Correspondant


La Région propose...

Philippe Berne a rappelé les propositions de la Région pour amortir la crise :

Afficher une visibilité sur les projets routiers lancés et élaborer une feuille de route pour les professionnels du Bâtiment. Au passage, le vice-président de la Région a souligné qu’il avait toujours été prévu un décalage de six mois-un an - peut-être plus - entre la fin du chantier de la route des Tamarins et le début du chantier du tram-tain.

Allotir les marchés pour favoriser les petites et moyennes entreprises. Mais là, il y a une question de dosage : si on n’allotit pas suffisamment, les grandes entreprises qui sous-traiteront ensuite se tailleront la part du lion. Et si on allotit trop, les coûts vont augmenter et les délais vont s’allonger.

- La loi du 5 janvier 2006 oblige les donneurs d’ordre à répercuter les hausses. Il faut appliquer la réglementation car, à l’étonnement de Philippe Berne, cette piste n’a pas encore été exploitée par les professionnels.


• Fiscalité

Depuis 2000, la fiscalité sur les carburants est bloquée. Elle est beaucoup moins forte que la moyenne métropolitaine. La fiscalité est de 36,13 centimes par litre (+ 2,61 d’Octroi de mer), soit 38,74 centimes d’euro contre 66,39 centimes d’euro le litre en France métropolitaine. Alors que tout le Fonds routier à La Réunion - et bien plus - est utilisé pour les routes ; ce qui est loin d’être le cas dans les régions métropolitaines.

• L’Etat n’a rien donné...

« On est en train de tromper les gens », a noté Claude Hoarau. Le préfet (donc l’Etat - Ndlr) n’a rien donné. Les cinq centimes représentent une avance des pétroliers qui avait déjà été annoncée à l’Observatoire des prix et des revenus. Rien à voir avec le prix du brut qui a beaucoup baissé.

• Les investissements routiers

La prévision d’investissement sur le réseau routier s’élève à 296 millions d’euros pour 2009. La part du Fonds routier attribuée à la Région est d’environ 110 millions d’euros. « C’est une masse énorme de financement dont profitent les secteurs du BTP et du Transport. Personne ne peut dire que la Région n’a pas fait évoluer en qualité et en linéaire le réseau routier », a remarqué Philippe Berne.

• Solidarité

« On n’invite pas les gens à une concertation en les laissant insulter par des partenaires. Nous n’avons pas entendu d’insultes vis-à-vis des partenaires de la filière. Par contre, nous avons entendu des insultes contre Pierre Vergès et Raymond Lauret. C’est inadmissible », a déclaré Elie Hoarau. « Il y a des limites à tout. Un dirigeant syndical a insulté l’institution qui bâtit La Réunion, en présence du préfet qui, avec des précautions, a dit la même chose. C’est la crédibilité de l’Etat qui a été mise en cause », a relevé Claude Hoarau.

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Messages

  • une semaine de calére,pour une discrimination de plus,aprés avoir hurlez sur tout les toit qu il defender l ensemble des reunionnais notre "zorro camionneur" a pris son pecul et oublier ses soit disant conviction,dans l affaire qui reste sur le carreau si ce n est ces peres de famille qui pendant 4 ou 5 nuits on crut une fois de plus aux belles paroles.j espre qu un jour on pourra verifie que les bolides de ces patrons roule au gazsoil detaxer...


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