SAINT-PAUL

Les pompiers en ont assez du « provisoire qui dure »

5 juin 2008

Réunion en urgence, hier matin, aux abords des locaux de CBO Territoria, où les pompiers de Saint-Paul avaient donné rendez-vous à tous les interlocuteurs intervenant dans leur casernement. Lassés des hébergements de fortune qu’ils connaissent depuis vingt ans maintenant, ils veulent une vraie caserne, dans un projet intercommunal.

La cinquantaine de pompiers en exercice à Saint-Paul a rencontré hier matin la maire de la commune, Huguette Bello, accompagnée du 1er adjoint, Jean-Marc Gamarus, le conseiller général du 5e canton et 1er vice-président du SDIS, Rico Floriant, le commandant Caroli et les responsables de CBO Territoria, munis des plans et des clés d’un local de 782 mètres carrés, dans le Centre d’affaires de Savanna, qui devrait être le dernier rebond des pompiers avant leur installation dans des locaux enfin adaptés et définitifs.
Cette réunion d’urgence a été provoquée parce que les pompiers ne veulent plus du « provisoire » qui dure maintenant depuis vingt ans, et parce que leur bail actuel, dans des locaux de l’Etablissement de Santé mentale de La Réunion, au Pourpier, prend fin le 15 juin prochain. Ils veulent qu’à cette date, le Conseil général ait pris une décision qui les mette sur la voie d’un règlement définitif.
Huguette Bello a expliqué sa présence par « le souci de la question de la sécurité des Saint-Paulois et de ceux qui traversent la commune ». Elle a regretté que Saint-Paul, « ville de plus de 100.000 habitants, n’ait ni caserne ni grande échelle ». « Aujourd’hui, on construit des habitations à R+1, 2, 3 ou 4 et vous en êtes encore à vous faire la “courte échelle” » a-t-elle dit aux pompiers rassemblés sur un parking, derrière la Caisse des Allocations familiales.
S’agissant d’une question de la compétence du Conseil général, l’élue a laissé la parole à Rico Floriant, non sans avoir relevé que Saint-Paul, « ville qui s’enorgueillit d’avoir cinq conseillers généraux, ne les a pas vu se donner pour priorité la construction d’une caserne digne de ce nom ».
Le conseiller général présent a fait état devant les pompiers d’une réunion qui avait eu lieu la veille au Conseil général avec Ibrahim Dindar, 3e vice-président du Conseil général, en présence d’Huguette Bello, de lui-même et du commandant du SDIS. Il a assuré les pompiers de l’engagement ferme du Conseil général dans le règlement définitif de la question du casernement. « D’ici trois mois, les choses seront réglées pour les pompiers de Saint-Paul » a-t-il affirmé.
Trois mois, c’est la durée des travaux d’aménagement, à partir de la signature du bail, ont confirmé les responsables de CBO Territoria, selon qui le bail peut être signé très vite. « Il est prêt » affirment-ils. Le seul “hic” serait le coût, la location des locaux aménagés de Savannah étant de l’ordre de 20.000 euros par mois. « Qui peut dire quel est le coût d’une vie humaine ? » a renchéri Huguette Bello, en invitant le Conseil général à gagner « sur les gaspillages ».
Ce qui est attendu est donc une ultime décision provisoire, destinée à permettre le lancement d’une construction définitive, pour laquelle la mairie se dit prête et décidée à trouver le terrain qu’il faudra. « Les pompiers disent qu’il faudrait une caserne en intercommunal, soit environ un hectare » a dit aussi la maire de Saint-Paul, en regrettant l’absence d’un PLU (plan local d’urbanisme) dans la commune. Des terrains existent néanmoins. « Cela pourrait être Cambaie, mais il faut discuter avec les pompiers du Port ; cela pourrait être la Renaissance » a ajouté Huguette Bello.
Il reste donc à mettre tout le monde autour d’une table pour la solution définitive, et à signer le bail des derniers locaux provisoires. Les pompiers ne cachaient pas hier leur agacement. « Si les choses traînent encore, nous nous mettrons en grève » affirmaient-ils. L’instant d’avant, ils avaient interpellé le conseiller général, sur le nouvel engagement de trois mois. « Na lontan i fé promèss » disaient-ils. Cette fois-ci, ils veulent du concret, et vite.
« Les responsables, ce sont les conseillers généraux, mais je veillerai à ce que l’engagement pris soit tenu » leur a affirmé Huguette Bello avant de partir, et cela a semblé être la seule parole sur laquelle les pompiers savent véritablement pouvoir compter.

Huguette Bello a laissé la parole à Rico Floriant(photo PD)

Les pompiers de Saint-Paul, comme tous les autres dans l’île, interviennent très souvent pour les urgences, avant même le SMUR et les médecins. Selon la mairie, ils réalisent 2.700 interventions annuelles sur la côte et « entre 4.000 et 5.000 » interventions par an avec les casernes du Bernica, de la Saline et de Saint-Gilles les Hauts.

P. David


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année

La pès kabo

5 juillet, par Christian Fontaine

Kan i ariv Novanm-Désanm-Zanvié, domoun i réziste pi ek la salèr. Zène-zan i mars dann somin, zène-fi i roul an dékolté ; sétaki i rod in manir po (…)


+ Lus