Ajustement possible

Les retraites entre les mains des sénateurs

5 octobre 2010, par Céline Tabou

Quelques jours après la mobilisation nationale contre la réforme des retraites, tous les yeux se tournent vers le Sénat, qui entame l’examen du projet de la réforme des retraites. Le rejet de la réforme s’est fait sentir dans les rues. Pour éviter une « mobilisation totale », l’UMP tente de trouver des alternatives.

La gauche sénatoriale a annoncé « une mobilisation totale » contre ce texte, et les syndicats entendent faire pression dans la rue, allant jusqu’à lancer une grève illimitée pour le retrait de cette réforme.

L’UMP reste sur ses positions

« Une solution sera trouvée en séance », a assuré Éric Woerth, ministre du Travail. Bien que ce dernier ait assuré que la réforme ne sera pas touchée en l’état, notamment sur l’âge de départ à la retraite, passé à 62 ans au lieu de 60. Il tente d’apaiser la colère en évoquant de possibles ajustements. Mais à l’UMP, la situation devient tendue. Lors de l’examen de la réforme la semaine dernière en commission des Affaires sociales du Sénat, Éric Woerth avait appelé les sénateurs de la majorité à l’union.
Le patron des sénateurs UMP, Gérard Longuet, a indiqué à l’Agence France Presse que « le 62-67 ans » et « l’équilibre financier » ne changeront pas, et « lorsque nous chercherons des avantages, nous chercherons des contreparties ». De même, le secrétaire général de l’UMP, Xavier Bertrand, a rappelé aux sénateurs, lors de la réunion hebdomadaire du groupe UMP, que cette réforme était « la mère des réformes » pour le parti présidentiel, indique l’AFP.
Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre, a indiqué dans le “Journal du Dimanche” que « la question des femmes et de l’égalité salariale sera traitée, nous proposerons un mécanisme de sanctions financières pour les entreprises qui dérogeront à leurs obligations ».
Le Premier ministre François Fillon a estimé dimanche sur M6 que les opposants à la réforme « se trompent », et a indiqué que des « aménagements possibles » au Sénat, notamment pour les femmes, seraient examinés.

Se mobiliser le 12 octobre

L’intersyndicale (CGT, CFDT, CFE-CGC, CFTC, FO, FSU, Solidaires et Unsa) a annoncé lundi 4 octobre l’organisation d’une nouvelle journée de grèves et de manifestations le 12 octobre contre la réforme des retraites. Cependant, la CGT a menacé de grèves reconductibles, car le mouvement ne faiblit pas. Le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, a estimé lundi 4 octobre dans le quotidien “L’Humanité” que la mobilisation contre la réforme des retraites est « un mouvement exceptionnel » qui « s’est installé dans le pays ». Ce dernier prévient qu’une « une crise lourde » risque d’éclater si le gouvernement persiste.
L’intersyndicale a annoncé que « le gouvernement porte (...) l’entière responsabilité des suites que les salariés et leurs organisations entendront donner au 12 octobre ». La mobilisation est de nouveau lancée pour le 12 octobre, les syndicats se disent prêts à lancer des « actions reconductibles ».
Les sénateurs doivent examiner jusqu’au 15 octobre le texte déjà voté le 15 septembre par les députés.

Céline Tabou


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