« Vous allez dessiner La Réunion de demain », c’est en substance la conclusion de l’hommage rendu par Paul Vergès à tous les travailleurs de la Route des Tamarins. Cette cérémonie avait été précédée d’une minute de silence pour la mémoire des deux travailleurs décédés sur le chantier.
Avec le tram-train et la nouvelle Route du littoral, la Route des Tamarins est une des infrastructures qui changera l’aménagement du territoire de La Réunion.
Elle est un levier dans plusieurs grands domaines : l’aménagement du territoire, l’emploi et la création à La Réunion d’un savoir-faire d’excellence sur les grands chantiers.
Au-delà des effets immédiats sur la fluidité de la circulation entre Saint-Paul et l’Etang-Salé, la Route des Tamarins s’inscrit dans la perspective du million d’habitants. Elle est en effet un des leviers de la densification des hauts de l’Ouest afin d’éviter une sur-occupation du littoral.

Dynamiser la création d’emplois

A plus long terme, la Route des Tamarins est le premier maillon d’une route en moyenne altitude qui se situera entre la RN1 actuelle et la route Hubert Delisle, et dont un des premiers jalons est le pont de l’Entre-Deux. C’est une manière de corriger l’inadaptation d’un réseau routier issu de la période coloniale. Car mis à part une unique route longeant le littoral et la route Hubert Delisle dans les hauts de l’Ouest, ce dernier était organisé pour favoriser les communications avec les usines sucrières, d’où l’insuffisance des liaisons entre les différents quartiers.
Avec le développement des déplacements observés depuis l’émergence d’une société de services, le trafic se fait essentiellement sur le littoral. Ce qui explique la situation actuelle de saturation du réseau routier.
La création d’une route circulaire à moyenne altitude est une réponse à ces besoins de déplacement, tout en participant à la fixation de l’habitat à mi-pente.
Le chantier de la Route des Tamarins est devenu une priorité de la Région en 1998. Il a débuté en 2004. D’une longueur de 33 kilomètres, sur lesquels sont édifiés 120 ouvrages d’art dont trois sont exceptionnels, la Route des Tamarins est le chantier du siècle. C’est également un moyen pour créer des emplois qualifiés.
La Région a donc bien avant le début des travaux, anticipé sur les besoins en main d’œuvre, et mis en place les formations adaptées afin que le plus grand nombre possible de Réunionnais puissent occuper les postes créés.
La marque du chantier dans le paysage rappelle que plusieurs des plus grandes entreprises européennes de BTP sont à La Réunion pour travailler sur le chantier de la Route des Tamarins. Force est de constater que les emplois créés bénéficient en grande partie à des Réunionnais.

Une référence internationale

Cette méthode de gestion prévisionnelle sert aujourd’hui de modèle aux futurs chantiers du tram-train et de la nouvelle Route du littoral. Comme pour la Route des Tamarins, la Région a signé une convention avec plusieurs partenaires de la formation et de l’emploi afin d’œuvrer dans la création pour les Réunionnais d’emplois qualifiés sur des chantiers d’exception.
Enfin, la Route des Tamarins permet aux Réunionnais d’avoir la fierté d’être capables de réaliser des ouvrages aussi exceptionnels que le viaduc de Saint-Paul, une chaussée de six voies en S longue de plus de 700 mètres, ou le ponts de la ravine de Trois-Bassins, celui de la Grande ravine ou celui de la Ravine de la Fontaine, longs de plusieurs centaines de mètres.
Cette capacité est un acquis qui pourra être remis en œuvre lors de la réalisation du tram-train et de la nouvelle route du littoral.
Un seul exemple permet de souligner le caractère exceptionnel des ouvrages d’art de la route des Tamarins : la tenue en novembre dernier d’un séminaire de formation d’ingénieurs organisé par l’Ecole des Ponts, intitulé “Le projet de la Route des Tamarins : une référence exemplaire au service des professionnels de la construction”. A cette occasion, le Président de l’Association française de Génie civil avait souligné que « des ouvrages techniques du dernier cri sont la raison essentielle de notre présence ici ». Ces ouvrages sont le résultat des efforts de 1.500 travailleurs auxquels Paul Vergès a rendu hommage le 14 septembre dernier.

Manuel Marchal