Suppression du chemin de fer et la politique du tout-automobile

Les Réunionnais subissent les erreurs passées

20 septembre 2012, par Céline Tabou

Lors de la conférence de presse des élus de l’Alliance, mardi 18 septembre, Paul Vergès, président du groupe au Conseil régional est revenu sur « l’erreur commise » dans le passé par les autorités en détruisant le chemin de fer, « condamnant ainsi le développement » de La Réunion.

Face aux arguments donnés par ses homologues lors de la conférence de presse, Paul Vergès a expliqué que « quand il y a une erreur stratégique faite cela a des conséquences catastrophiques sur un pays ». Ce dernier a évoqué la suppression du chemin de fer, qui a été remplacé par la route du littoral qui est l’une des routes les plus dangereuses au monde et pèse sur les Réunionnais, tant par les nombreux embouteillages que par l’absence d’alternative au tout-automobile.

La politique du tout-automobile

Créé à partir de 1878, le chemin de fer reliait Saint-Benoît à Saint-Pierre en passant par Saint-Denis et Saint-Paul, à travers un tunnel qui était à l’époque le 2d tunnel du monde. « Ce qui montre que nos ancêtres avaient une vision d’avenir pour La Réunion », a indiqué Paul Vergès. Toutefois, « la suppression du chemin de fer a été faite par la décision d’hommes politiques », qui ont supprimé le réseau ferré dès 1956, « après l’abolition du statut colonial afin d’entrer La Réunion dans la modernité ». Ils ont préféré « démolir et tout confier au tout automobile. Mais nous payons aujourd’hui cette erreur, et cela depuis plus de 60 ans », a expliqué ce dernier.
Ce dernier a rappelé que de nombreux industriels réunionnais s’étaient joints à la campagne contre la suppression du chemin de fer, qui était un mode de transport rapide, sécurisé et peu coûteux. Aujourd’hui, la politique du tout-automobile a permis la formation de monopole pétrolier, mais aussi remis en cause le développement économique et social de La Réunion. De plus, les pouvoirs publics ont réussi « à convaincre les Réunionnais qu’il est normal de passer deux heures dans les embouteillages, matin et soir », a indiqué Paul Vergès.

« Rattraper les erreurs » avec le tram-train

Les propositions que formulent L’Alliance notamment l’abandon du projet de nouvelle route du Littoral à 6 voies en mer et la priorité au transport ferroviaire avec l’étude d’un tracé pour un transport ferroviaire en tunnel pour ce transport ferroviaire et également un tracé en tunnel pour le transport routier entre Saint-Denis et La Possession, comme alternative de sécurisation à l’actuelle route du littoral, « sont dans une vision d’avenir, car elles entrent dans le cadre du développement des énergies renouvelables » et de l’anticipation aux changements climatiques, a expliqué le président de L’Alliance.
Paul Vergès a affirmé que face aux problèmes techniques et financiers de la nouvelle route du Littoral, « les chantiers ne démarreront pas ». Ce dernier s’est dit « présent dans la bataille pour éviter à La Réunion une catastrophe aussi grave que la suppression du chemin de fer ».
D’autant plus que « tout est prêt pour rattraper les erreurs », notamment avec le lancement du chantier du tram-train qui « est bouclé aujourd’hui ».

Céline Tabou

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