Dès 19h00, les urnes arrivent peu à peu au bureau centralisateur de Saint-Louis. Les premières tendances sont maintenant connues et la population commence à se rassembler dans la cour de l’école Hyppolite Foucque. Vers 20h00, le maire arrive sous les applaudissements de la population. « Aujourd’hui, le pari est gagné, tous les ratios ont été atteints », clame Claude Hoarau dès son arrivée au bureau centralisateur de Saint-Louis. En effet, la participation au scrutin s’élève à 50%, « ce qui est remarquable pour un exercice de ce genre ». Claude Hoarau tenait à souligner que c’est le premier exercice de ce type à La Réunion et qui reste rare au sein même de la République. « C’est un exercice démocratique non pollué », dit-il. Ensuite, le résultat, « le “oui” l’emporte avec 52,6% des voix contre 47,7% pour le “non”. Il y a un écart de plus de 900 voix », il n’y a donc pas de doute possible. Et enfin, « la barre des 25% des inscrits a été franchie. Toutes les conditions sont réunies pour valider les résultats ». Mais le maire a tenu à rappeler « qu’il ne s’agit pas de la victoire de Claude Hoarau, ni de la défaite de Cyrille Hamilcaro. C’est simplement un “oui” à la question de la création de la commune de La Rivière ». Légitimement, les électeurs rivièrois ont voté en masse “oui”. Et comme on pouvait s’y attendre, ce sont les électeurs des Makes et de Bois de Nèfles Coco qui ont davantage voté “non”. En effet, les habitants de ces deux quartiers frontaliers ne savent pas encore où se placer. « Plus naturellement, je dirai que les Makes devrait être rattaché à La Rivière et Bois de Nèfles Coco à Saint-Louis, mais c’est la population qui décidera par le biais d’une enquête, d’une pétition ». Chaque habitant pourra ainsi donner son avis sur le devenir de son quartier. La Rivière, 25ème commune en 2012… D’ici quelques semaines, le Conseil municipal devra délibérer et enclencher officiellement le processus de création de la commune de La Rivière. Puis, selon la loi, au bout d’un an, le Conseil municipal devra à nouveau délibérer dans les mêmes termes, « à la virgule près », précise le maire. « Ensuite, une enquête publique sera menée par le gouvernement, donc il est important de régler le problème des frontières dans l’année ». Une commission syndicale, mise en place par le préfet, sera chargée de donner son avis sur le projet. Si la modification territoriale porte une atteinte aux limites cantonales, ce qui devrait être le cas, une proposition devra être soumise au Conseil général qui sera validée par un décret en Conseil d’Etat. La limite cantonale devrait se situer au niveau de la rue Kervéguen, « en aval, on serait à Saint-Louis, et en amont, à La Rivière ». Ensuite, un arrêté préfectoral prononcera la création de la commune de La Rivière pour enfin arriver d’ici 2 ans et demi-3 ans à la dissolution du Conseil municipal et nouvelles élections. La route est donc encore relativement longue, mais une étape a été franchie pour que La Rivière devienne la 25ème commune du Département.

SP