Appel du PCR à la solidarité

Libérez les jeunes emprisonnés

6 mars 2012, par Manuel Marchal

Les quelques jours d’émeutes qu’a connus notre pays ont conduit à une sévère répression. Même à Paris, la presse s’étonne de la lourdeur des sanctions imposées par l’institution judiciaire. Dimanche à Saint-Louis, le Parti communiste réunionnais a lancé un appel à la solidarité, pour la libération des jeunes emprisonnés avec la proposition de la création d’un comité de soutien se fixant cet objectif.

Du 21 au 25 février, 12 communes de La Réunion ont été le siège de scènes d’émeutes. Durant plusieurs nuits, des jeunes ont dénoncé l’injustice dont ils sont victimes, avec un moyen d’expression à la hauteur de la violence quotidienne que leur inflige le pouvoir. Conséquence de l’incapacité des gouvernements et de leurs relais locaux à écouter les Réunionnais, 60% des jeunes sont au chômage.
Lorsqu’une partie de cette jeunesse a décidé de s’exprimer, aussitôt le pouvoir et ses complices ont pris peur. Au-delà des effets de com’, il y eut des gestes concrets, ils n’ont concerné que la répression. Cette dernière a été à la hauteur de la peur éprouvée par les conservateurs. En renfort des policiers affectés à la protection des installations des monopoles tels que les dépôts d’hydrocarbures et les grandes surfaces, des troupes spécialisées ont été dépêchées de France pour mater les jeunes. Plus de 250 ont été interpelés.
C’est ensuite que la machine judiciaire est entrée en action. Les peines prononcées ont également trahi la peur du pouvoir devant son incapacité à répondre aux revendications des jeunes. Une trentaine sont condamnés à de la prison ferme. Arrestations et emprisonnements sont les seuls actes concrets du pouvoir depuis le début de l’aggravation de la crise. La liste de 60 produits et les 1.000 contrats-aidés annoncés officiellement ne sont pas encore là, et ils constituent d’ores et déjà une opération de communication. Car que représente une baisse de prix de 60 produits lorsque la moitié de la population d’un pays de plus de 800.000 habitants vit en dessous du seuil de pauvreté ? Que pèsent 1.000 emplois quand 60% de la jeunesse est privée de travail ?

Comment notre jeunesse est-elle traitée ?

À la différence des partis qui se félicitent de l’action de la répression de la jeunesse, le Parti communiste réunionnais est la seule organisation politique qui demande depuis le début la libération de tous les émeutiers arrêtés et jetés au cachot. En effet, ce n’est pas aux jeunes de payer les échecs de la politique du gouvernement et de l’autorité responsable des négociations sur la baisse des prix.
Dimanche, l’appel à la solidarité du PCR est passé à la vitesse supérieure. Car le rassemblement des délégués organisé dimanche à Saint-Louis a voté une motion appelant à la création d’un comité de soutien se fixant comme objectif la libération de tous ces prisonniers.
Ce n’est plus seulement la question de la vie chère et des revenus qui est dans le débat de la présidentielle, c’est aussi la manière avec laquelle le gouvernement traite la jeunesse de notre pays.

M.M.

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Messages

  • Effectivement ces jeunes ne sont que des victimes de la politique néo-coloniale menée.
    Et par ailleurs, il ne reflète et ne confirme que les excès voire le mépris du pouvoir judiciaire à frapper tous les petits réunionnais, et à les traiter sans humanité aucune.
    Vu que c’est le vice-procureur MH qui a requis, nous ne sommes guère surpris.

  • Pendant ces dernières années les entreprises ont margé 2 fois plus qu’en métropole et les emplois ont diminué. La répartition des richesses doit se faire en direction des plus démunis et des classes moyennes pour ne pas détruire la cohésion sociale et dans le même temps le systême économique doit être réorienté en faveur de l’éconologie sociale par des politiques compétents.

  • faudrait les créer. Les richesses ne se cueillent pas. Quelles sont les ressources du Japon ou de la Suisse par exemple ? Les gens qui y vivent : ils travaillent, ils se respectent les uns les autres, ils sont ponctuels et créatifs. Bien sûr que notre système social est plutôt bien fait, à aider les plus démunis. Par ailleurs, un casseur n’est pas une victime, un ivrogne violent n’est pas une victime, il ne faut pas confondre lutte sociale et assistance aux casseurs. Rappelons nous que lorsque nous manifestons pour nos droits sociaux, ceux qui nous font le plus de mal, ce sont les casseurs qui s’infiltrent parmi nous : ils nous affaiblissent !


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