Affaire Belliraj, affaire “Le Serpent”

Lorsque des journalistes - des vrais - mènent l’enquête

5 mars 2008

La presse belge s’est mobilisée autour de l’affaire Belliraj ; un Belge né Marocain qui était payé régulièrement par les services de renseignements belges alors qu’il était recherché pour meurtres et braquages en Belgique même et qu’il mettait sa couverture à profit pour fomenter des attentats contre des Marocains.
Depuis le 20 février, date à laquelle l’identité et la nationalité de ce très spécial agent secret belge ont été révélées, chaque quotidien belge a consacré entre 19 et 24 articles à cette affaire. Les ministres de l’Intérieur, de la Justice, le Premier ministre lui-même ont été interpellés, y compris par la télé (RTBF). Sous la pression médiatique, ils ont été contraints de s’expliquer publiquement. Une commission spéciale a été mandatée pour se pencher sur le fonctionnement des services secrets royaux, l’annonce a été faite selon laquelle la loi sur la Sûreté de l’État allait être révisée, six enquêteurs belges se sont rendus au Maroc lundi dernier et ne devraient rentrer en Belgique qu’aujourd’hui jeudi.
Mais qu’ils sont c... ces Belges ! Pourquoi n’ont-ils pas pris exemple sur nos vaillantes sentinelles avancées de la démocratie que sont nos journalistes de la radio de service public et du “JIR” ? Pourquoi tant de tracas, tant de lignes écrites et de pages noircies ? Que d’énergie gaspillée ! Que de temps perdu qu’ils auraient pu occuper plus intelligemment ! La méthode à appliquer était pourtant simple, exactement celle que nos vaillants "investigateurs" ont appliquée à l’affaire du Serpent.
1 - on consulte Google : avant le 18 février, date de son arrestation, Abdelkader Belliraj n’était pas répertorié par Google, ni par Wikipedia. Donc c’est bien la preuve qu’il est inconnu au bataillon du terrorisme !
2 - on interroge amicalement les Renseignements généraux, les services secrets, la PAF, la Préfecture. Aucun n’ayant vu ou entendu quoi que ce soit à propos du Serpent, cette façon de procéder aurait fourni aux journalistes belges une nouvelle preuve établissant que Abdelkader Belliraj n’avait franchi aucune frontière légalement ou illégalement.
Mais, contrairement à nos moucateurs accessoirement journalistes, il se trouve qu’en Belgique, les journalistes ne s’autocensurent pas avec volupté. Ils prennent très au sérieux toute menace provenant d’individus louches et qui, après enquête journalistique, se révèlent être des terroristes ayant déjà du sang sur les mains. Ils s’étonnent que ces assassins aient pu être rétribués par leurs services spéciaux, bref, ils font leur boulot.
À La Réunion, les réactions du “JIR” et du service public d’information ont été de refuser de chercher ce que pouvait être la réalité. Un mercenaire assassin rentre à La Réunion et ils ne posent même pas la question du laxisme - voulu ou ordonné - des fonctionnaires de la PAF. Il est accueilli par une personne qui le conduit immédiatement dans le Sud, et ils ne se demandent même pas qui, pourquoi et pourquoi faire ? Ils ne vont surtout pas faire le siège de la Préfecture pour exiger la vérité. Bref, plutôt que de chercher à connaître et à faire connaître la vérité, ils préfèrent enfouir leur tête dans le sable là où ils ont la certitude de ne rien voir et ne rien entendre.
Ils ont déjà oublié, ces courageux défenseurs de la démocratie, l’assassinat de Maximin Déby à Saint-André quand on avait fait venir ici les tapeurs de Gaëtan Duval pour animer la campagne électorale ! Peu leur importe si l’assassin et ses commanditaires prennent La Réunion comme terrain de jeu, ils ont la certitude de n’avoir jamais rien écrit qui puisse mettre leurs propres jours en danger.
Courage, fuyons la réalité, c’est plus cool !

Jean Saint Marc


Extraits des titres de la presse belge consacrés à l’affaire Belliraj

Entre le 21 février et le 4 mars, “Le Soir” a consacré 25 articles à l’affaire Belliraj, un agent des services de renseignements belges, assassin et chef d’un réseau terroriste.

21 février 2008
MAROC

Lourdes affirmations officielles : Un Belge chef de réseau terroriste ?

26 février 2008
TERRORISME :

- Une dizaine de suspects marocains intéressent les enquêteurs belges : Belliraj avait été entendu chez nous

29 février 2008

Le Comité R* enquêtera sur Belliraj
* Comité R : Comité permanent de contrôle des Services de Renseignements

29 février 2008

Belliraj était un informateur de la Sûreté de l’Etat

1er mars 2008
TERRORISME :

- Le mystère s’épaissit encore autour du Belgo-Marocain : Liens entre Sûreté et Belliraj ?

- Belliraj aurait été recruté par la cellule de Gand

3 mars 2008

Une nouvelle loi pour la Sûreté de l’Etat
TERRORISME :

- Six policiers belges s’envolent ce lundi pour le Maroc : Belliraj sème la zizanie

- Belliraj : des relations suspectes ? Entre 500 et 2.500 euros pour un tuyau


20 février 2008

Un chef d’un groupe islamiste soupçonné de 6 meurtres en Belgique

Le chef d’un réseau islamiste démantelé au Maroc est soupçonné d’avoir commis six assassinats et plusieurs braquages en Belgique

21 février 2008

Il aurait commis six assassinats en Belgique

Trois résidents marocains en Belgique, dont le chef présumé d’un réseau, Abdelkader Belliraj, arrêtés au Maroc

23 février 2008

Réseau Belliraj : en 89, une adresse à St-Gilles

Le cerveau arrêté au Maroc, a quitté la Belgique il y a un mois

04 mars 2008

Belliraj en Afghanistan en 2001

Selon les services marocains, il a séjourné avec les talibans, puis, en 2005, dans les maquis algériens

BRUXELLES

Belliraj ne travaillait pas pour la Sûreté depuis huit ans, mais plutôt depuis 12 à 15 ans.
Il n’était pas rémunéré à l’information, ni au résultat ponctuel, mais de façon répétée et très régulière par des salaires quasi mensualisés. Le montant de ceux-ci n’est pas divulgué.

05 mars 2008

Des armes de Belgique

Et Belliraj était devenu belge... le 30 juin 2000


04 mars 2008

Belliraj en Afghanistan en 2001

21 février 2008

Un terroriste soupçonné de 6 meurtres en Belgique

- Le chef d’un réseau islamiste démantelé en début de semaine au Maroc est soupçonné d’avoir commis six assassinats et plusieurs braquages en Belgique.

- Abdelkader Belliraj possède la double nationalité marocaine et belge.


21 février 2008
MAROC

Un Belge à la tête d’un réseau terroriste

Un coup de filet démantèle un réseau qui, selon Rabat, était dirigé depuis la Belgique. 
Le parcours de son chef pourrait permettre d’élucider des crimes en Belgique.

22 février 2008
FILIERE TERRORISTE

Plusieurs connexions avérées

- Les enquêtes de ces dernières années ont révélé des ramifications en Belgique. Elles passent le plus souvent par le Groupe islamique combattant marocain.


Le double assassinat de la mosquée du Cinquantenaire

29 février 2008
BELGIQUE/MAROC

Belliraj était un informateur de la Sûreté de l’Etat
Abdelkader Belliraj, l’homme soupçonné par les autorités marocaines d’être le chef d’un réseau terroriste islamiste, a été pendant des années un informateur de la Sûreté de l’Etat, annoncent plusieurs médias vendredi.

BELGIQUE/MAROC

Vandeurzen : enquête du Comité R
Le ministre de la Justice Jo Vandeurzen a demandé au Comité R d’enquêter sur la manière dont les services de renseignement s’y sont pris dans leur collecte et leur traitement d’informations dans le dossier autour d’Abdelkader Belliraj, soupçonné par les autorités marocaines d’être le chef d’un réseau terroriste islamiste.

MAROC/BELGIQUE

Belliraj : des questions sans réponse
Trente-cinq terroristes, selon Rabat. Ils ont été entendus sans rien dire. La Sûreté de l’Etat belge mise en cause. Mais attention : la manipulation n’est pas loin.


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