Pénurie d’emploi et de logements, illettrisme et pauvreté, aggravée par un coût de la vie plus élevé qu’en France

Manifestations en Martinique : la crise d’un système

14 octobre 2024, par Manuel Marchal

Le mouvement social contre la vie chère en Martinique est révélateur de la crise d’un système qui produit la pénurie d’emploi, le manque de logements, l’illettrisme et la pauvreté, aggravée par un coût de la vie plus élevé qu’en France qui sert de comparaison. Dans l’immédiat, une revalorisation des minima sociaux et des bas salaires est nécessaire car la vie est chère pour tout le monde. A court terme, il faut convoquer une Conférence territoriale de l’action publique élargie aux syndicats, associations et partis politiques afin de travailler ensemble à la construction d’un projet réunionnais pour répondre à la crise.

Depuis plus d’un mois, la Martinique connaît d’importantes manifestations sociales qui ont conduit à des incendies de magasins et destruction de mobiliers urbains. La tension a baissé sans que la situation soit éclaircie. En effet, la hausse des prix a été l’élément déclencheur. La Réunion a déjà vécu à plusieurs reprises ce type de mouvement, déclenché par la même cause. Cette question des prix injustes est un révélateur d’une crise plus profonde et généralisée dans tous les pays devenus départements français, suite à la loi du 19 mars 1946.

Plus de 75 ans après l’égalité en droit avec l’ancienne puissance coloniale, tous ces pays connaissent la pénurie d’emploi, le manque de logements, l’illettrisme et la pauvreté, aggravée par un coût de la vie plus élevé qu’en France qui sert de comparaison. Sur le plan monétaire, les minima sociaux, les retraites, le SMIC et les bourses des étudiants ne bénéficient pas de la surrémunération qui est versée aux agents titulaires de la fonction publique ainsi qu’aux salariés bénéficiant de cette disposition dans leur convention collective. La sur-rémunération a été institituée dans le but de compenser la cherté de la vie.

Depuis tout ce temps, la principale préoccupation de Paris consiste à maintenir la paix sociale afin que les intérêts géopolitiques de la France et économiques des entreprises françaises soient préservés. Cette politique s’est articulée autour de la défiscalisation, des exonérations de cotisations sociales aux entreprises, des emplois aidés et d’aides ponctuelles pour éteindre les mouvements sociaux. Elle n’a jamais cherché à remettre en cause un système de gouvernance qui produit vie chère et pauvreté. Le nouveau gouvernement ne fait pas mieux en voulant encore réduire les dépenses publiques.

Construction d’un projet réunionnais

Dans l’immédiat, une revalorisation des minima sociaux et des bas salaires est nécessaire car la vie est chère pour tout le monde.

A court terme, il faut convoquer une Conférence territoriale de l’action publique élargie aux syndicats, associations et partis politiques afin de travailler ensemble à la construction d’un projet réunionnais. Cette proposition émane du PCR. Ses propositions attendues permettront de lutter contre la pénurie d’emploi, le manque de logements, l’illettrisme et la pauvreté tout en corrigeant les distorsions de revenus.

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