La part de l’écologie dans le nouveau contrat social du PCR

Marie-Pierre Hoarau : ’La Réunion est exemplaire dans le domaine de l’énergie’

20 septembre 2006

Dans le ’nouveau contrat social’ proposé par le PCR, une part importante est faite au développement durable, mais aussi à la défense de notre environnement, projetant ainsi notre région dans un avenir durable. Deux points paraissent essentiels dans l’approche écologique développée dans ce document, l’eau et l’énergie. Les deux ressources vitales pour notre vie.
En effet, pour que La Réunion se projette dans un plan de développement durable, il est absolument nécessaire d’attaquer ces deux problèmes de fond dans une optique d’autosuffisance. L’énergie solaire est une ressource inépuisable. Pour ce volet Énergie du ’projet de contrat social’, nous avons interrogé Marie-Pierre Hoarau, conseillère régionale, membre de la Commission du développement durable. Le sujet de l’eau sera développé dans une prochaine édition.

Est-il possible d’envisager à court terme une vignette automobile régionale sur les véhicules les plus énergivores (hormis les véhicules professionnels) ?

- L’Europe pourrait tout à fait proposer l’obligation de vignettes automobiles précisant leur consommation énergétique comme cela se fait déjà sur les équipements ménagers. Je rappelle que l’étiquette A, A+ correspond aux équipements les moins énergivores et a contrario, les étiquettes C et D correspondent à ceux des plus consommateurs d’énergie, l’information et l’éducation du consommateur sont primordiales.

Peut-on imaginer à court terme la production industrielle d’éthanol ?

- La production d’éthanol est possible à La Réunion. D’ores et déjà, les industriels ont annoncé qu’une production est possible dès l’année prochaine à partir d’une petite partie de la mélasse non entièrement exploitée. Pour autant une production industrielle, comme au Brésil par exemple, n’est envisageable qu’à moyen ou à long terme, pour des raisons purement de rentabilité économique. Dans la situation instable du sucre, nous devons rester très vigilants sur la question des biocarburants, pas seulement le bioéthanol mais aussi le diester, (adapté aux véhicules diesel), pour être aussi réactifs que possible.

Peut-on imaginer un pôle d’excellence sur les énergies renouvelables à la Réunion comme il en existe un sur l’agroalimentaire ?

- Tout à fait, d’ailleurs un groupe d’industriels de l’énergie et de la recherche s’est constitué pour élaborer un dossier de création d’un pôle de compétitivité dans le domaine de la maîtrise de l’énergie et des énergies renouvelables. Nous avons bon espoir que ce pôle soit agréé, l’expertise de la Réunion dans ce domaine n’est plus à démontrer, c’est maintenant l’excellence au niveau national et international que nous devons viser.

La Réunion est souvent citée pour son avance en matière d’énergies renouvelables dans l’ensemble de l’Europe, notamment dans la "Lettre Tescol" (Lettre d’info de l’Energie solaire), pourquoi, que ce soit dans les médias réunionnais ou dans les médias métropolitains ne met-on jamais nos compétences en exergue (La Réunion a sur son sol la plus grande centrale solaire de France sur le toit de la SAPRIM) ?

- En effet, la Réunion est exemplaire dans le domaine de l’énergie. Il suffit de voir l’essor de la filière chauffe-eau solaire par exemple. La machine régionale du plan énergétique est en route et il faut maintenant accélérer son allure. Pour preuves, une ferme d’1MW de photovoltaïque installé, 5 MW supplémentaires prévus pour 2007-2008, une ferme éolienne à Sainte-Suzanne de bientôt 7 MW, des forages géothermiques début 2007, des constructions HQE (haute Qualité Environnementale) économes en énergie, une croissance de la demande en énergie qui est passée de 8% à 4% aujourd’hui, grâce à des actions significatives en maîtrise de la demande électrique... Je rappelle 230 000 lampes éco vendues en 2 semaines... Pour 2007/2013, une stratégie politique forte de généraliser le chauffe-eau solaire sur tous les toits réunionnais. "Plus une case sans eau chaude solaire !". Diviser par 2 cette croissance de demande en énergie, c’est-à-dire atteindre les 2%. Nous devons donc garder cette avance et le cap, celui d’atteindre l’autosuffisance énergétique à l’horizon 2025-2030. Et bien sûr, les médias ont un rôle essentiel à jouer pour relayer toute cette “énergie” déployée afin de développer durablement notre île et la planète.

Propos recueillis par Philippe Tesseron
http://www.espaceblog.fr/teletesseron/


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