Après le président de la République, la dirigeante du principal parti d’opposition en France en visite

Martine Aubry : Objectif 2012

17 février 2010

La Présidentielle 2012 est l’enjeu de la visite de la Première secrétaire du Parti socialiste. Martine Aubry est dans notre île un mois après Nicolas Sarkozy. En peu de temps, ce sont donc deux présidentiables qui ont séjourné à La Réunion. Pour sa part, la responsable du PS est venue à la Région rencontrer Paul Vergès.

« Je suis très heureuse de le rencontrer, je crois que c’est un homme qui a marqué très fortement l’île », a déclaré Martine Aubry au sujet de Paul Vergès le jour de son arrivée sur l’île. Celle-ci a lancé son opération de séduction sur l’île afin de rallier le plus de voix pour 2012. À l’instar du Président de la République, Nicolas Sarkozy, venu à La Réunion le 18 janvier pour dynamiser l’UMP, la socialiste tente de rassembler les socialistes réunionnais et de susciter l’adhésion de l’électorat classé à Gauche selon le prisme parisien.

Pour les projets de la Région

À la sortie de son entretien avec Paul Vergès, la dirigeante du Parti socialiste a annoncé son soutien au tram-train, jugé comme « un projet formidable de développement durable qui doit éviter le développement de la voiture et permettre des transports collectifs qui irriguent la vie quotidienne des gens, mais aussi le développement de La Réunion ».
Concernant la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise (MCUR), celle-ci a réitéré ses éloges, et en a profité pour lancer une pique à Nicolas Sarkozy. Elle a critiqué le débat sur l’identité nationale, « La Réunion est un creuset de métissage réussi et a une formidable capacité à réunir ses intelligences collectives, ses histoires collectives ».
Martine Aubry connaît toute l’importance de l’étape réunionnaise de sa campagne. En effet, en 2007, les Réunionnais ont voté à 60% pour Ségolène Royal.
Axel Urgin, Secrétaire national à la Diversité et la Laïcité du PS, le confirme : « l’Outre-mer est une terre qui vote très largement à Gauche. Il y a un lien plus fort entre l’Outre-mer et la patronne du PS qu’entre l’Outre-mer et Xavier Bertrand ». Cette simple phrase résume clairement les intentions de la Première secrétaire du PS. Celle-ci veut non seulement soutenir la liste socialiste lors des Régionales, mais également convaincre avec des formules comme « vivre ensemble » ou « je reviendrai ! » qu’elle est présidentiable.

L’incompréhension des politiciens métropolitains

Campés dans leur posture de 2012, Martine Aubry et Nicolas Sarkozy ne peuvent pas inscrire en priorité la résolution du fond des problèmes de l’Outre-mer. En effet, malgré les déclarations faites lors des manifestations contre la vie chère, la Première secrétaire du PS n’a pas apporté de solutions concrètes sur la table des négociations. Quant au président de la République, il a envoyé aux Antilles un secrétaire d’État à l’Outre-mer, Yves Jego, qui n’a pu dénouer la crise.
Combattu par les têtes de listes régionales du PS et de l’UMP, Paul Vergès est souvent dans l’agenda des responsables parisiens de ces partis en visite à La Réunion, pourquoi ? Parce qu’il parvient à analyser et expliquer les problèmes que rencontrent les Réunionnais, mais aussi les DOM-TOM, à partir d’une vision qui n’est pas parisienne.
Cela explique une stratégie différente, car La Réunion a une réalité différente. Par conséquent, l’enjeu de 2025, fixé par Paul Vergès et l’Alliance, est au-delà des élections régionales et présidentielles. Car le but est de développer l’île et de résoudre les problèmes de chômage, de pauvreté et d’illettrisme notamment. Et cette alternative ne peut pas être portée par des succursales de partis parisiens.

C.T.


Michel Vergoz à contre courant

Dans l’édition du 15 février 2010, “Témoignages” revenait sur la position de Michel Vergoz, tête de liste du Parti socialiste aux Régionales, sur la route des Tamarins. M. Vergoz conteste les projets de tram-train et de la MCUR. Ces prises de position contredisent les propos de Martine Aubry, qui approuve les projets mis en place par la Région.
Ce n’est pas la première fois que M. Vergoz va à l’encontre des décisions de son parti. En 1999, il s’oppose aux dossiers défendus par le gouvernement socialiste sur la bi-départementalisation. Cela lui vaudra une exclusion temporaire du parti et la perte de la Mairie de Sainte-Rose. Mais dix ans plus tard, il n’a pas bougé, il est toujours sur la même ligne.

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