Sainte-Suzanne

Maurice Gironcel appelle à un rassemblement solidaire

29 mai 2010

Le 21 mai dernier, plus de 200 personnes étaient réunies au Bocage à l’appel de la section PCR de Sainte-Suzanne. Cette grande mobilisation signale autant l’inquiétude qui grandit au cœur de la population que la volonté de se rassembler pour trouver ensemble des solutions plus justes, plus humaines.

Le 21 mai à Sainte-Suzanne toutes les voix se sont unies pour dénoncer les responsables de la casse sociale, à l’heure où les travailleurs du secteur BTP demandent des comptes aux démolisseurs des projets structurants pour notre Ile et mettent les décideurs face à leurs responsabilités. Cette montée des revendications sociales a lieu dans un contexte catastrophique, où rien n’a été fait du côté du pouvoir pour répondre à l’urgence sociale.

La pauvreté s’étend

La rencontre a permis de tirer les premiers enseignements de la visite la ministre de l’Outre-mer. Ce séjour était purement protocolaire, aucun engagement n’a été contracté envers les Réunionnais, même sur le dossier de la continuité territoriale. 
Pourtant, ce sont les plus fragiles qui subissent des attaques. C’est ce qui a été rappelé par les différents intervenants de cette réunion publique au Bocage : « l’augmentation des frais médicaux, plus de 400 000 Réunionnais s vivent en dessous du seuil de pauvreté et 17% survivent avec moins avec moins de 300 euros par mois. Même les foyers qui justifient d’un salaire n’y arrivent plus avec l’augmentation excessive du coût de la vie. Plusieurs familles franchissent le pas et se tournent vers les colis alimentaires ».

Luttes solidaires

Une situation qui va sans nul doute s’aggraver encore : des menaces planent sur les retraites, les personnes âgées s’enfoncent dans les difficultés. Il faut faire face, a déclaré Maurice Gironcel en renforçant les liens de solidarité entre les êtres : « bien souvent c’est notre voisin qui vit dans la même ruelle que nous qui subit ces difficultés, il nous appartient de lui tendre la main, de renouer le dialogue entre nous, de s’entraider et d’aller ensemble dans la lutte revendicative pour faire respecter les acquis sociaux conquis après de nombreuses années de luttes syndicales et politiques. Il faut redonner au peuple réunionnais sa dignité en exigeant l’emploi durable ».
L’emploi pour et par les Réunionnais

Le chômage ne cesse d’augmenter : plus de 120 000 demandeurs d’emploi au dernier recensement, plus de la moitié des moins de 25 ans au chômage, devant cette dure réalité nous verrons arriver dans l’Ile, d’ici la fin de l’année, plus de 700 enseignants de Métropole alors que notre jeunesse est capable, de plus en plus diplômée, elle sera exclue une fois de plus du monde du travail.
« Nous devons rester solidaire des enseignants stagiaires, se rappeler de toute la détresse de cette jeune mère de famille qui a enfanté durant la grève et qui comme ses collègues devront casser la cellule familiale devant l’incapacité de certains élus locaux de faire valoir la régionalisation des emplois. Il faudra encore lutter pour que les grands projets, Tram-train, développement des énergies vertes, désenclavement aériens et numériques, développement de la recherche et de l’économie et la mise en place des deux grands services d’intérêt public dans l’aide à la personne et la protection de notre environnement »Tous ces projets poursuivent un même but : développer notre île en faisant émerger de nouveaux emplois.

Fidèles aux valeurs de progrès

« Nous créerons ainsi les conditions d’un développement local et nous pourrons poursuivre le co-développement avec les pays zone Océan Indien pour un vrai développement solidaire et durable ».
Une réaffirmation des valeurs de solidarité internationale qui prolonge celles qui fondent l’engagement militant. « C’est l’engagement que nous devons prendre les uns envers les autres dans la fidélités des valeurs qui nous ont été transmis par nos prédécesseurs, notre amie et sœur Thérèse Damour décédée qui nous a quitté en février dernier, nous nous rappelons que même dans la maladie, elle est restée debout dans la lutte, combative et porteuse d’espoir », a conclu Maurice Gironcel, évoquant avec émotion la mémoire d’une camarade dont l’exemple restera vivant en nous.

AG


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