Elections législatives dans la 4e circonscription

Max Banon appelle à rassembler pour la responsabilité du peuple réunionnais

31 mai 2017, par Manuel Marchal

Le 4e débat télévisé des élections législatives organisé par Réunion Première avait lieu hier soir à l’Etang Salé. Max Banon, candidat soutenu par le Parti communiste réunionnais, a souligné l’importance de lutter contre les projets de casse sociale et de faire avancer la cause de la responsabilité, pour qu’un nouveau cadre remplace le système actuel qui produit du chômage et des inégalités.

Le 4e débat télévisé de Réunion Première hier soir se déroulait à l’Etang Salé. Il réunissait les 12 candidats aux législatives dans la 4e circonscription. Comme les deux précédents, le public était assez bruyant avec quelquefois des huées pour couvrir la voix d’un candidat en train d’intervenir. La représentante de l’UPR a même quitté le plateau, estimant que son temps de parole n’était pas respecté. Une délégation de membres du PCR a suivi le débat dans le public, elle était conduite par Maurice Gironcel, secrétaire général du PCR et Yvan Dejean, porte-parole.

Un député de La Réunion

Dans ces conditions, le syndicaliste Max Banon avait la responsabilité de faire entendre la voix des travailleurs et du PCR. Il a été à la hauteur de cet enjeu, soulignant d’entrée que la population attendait beaucoup de cet événement ce qui appelait implicitement tous les protagonistes à prendre de la hauteur. Le candidat du PCR a aussi été le seul à se situer comme un député de La Réunion, plaçant les préoccupations des Réunionnais en général en priorité, avant de décliner des propositions spécifiques pour la circonscription. Ce n’était pas l’attitude des représentants des partis parisiens qui se sont enfermés dans un débat se restreignant souvent à la seule ville de Saint-Pierre. C’était notamment le cas des deux candidats cumulards, Virginie Gobalou du PS et David Lorion des Républicains.

Max Banon a commencé ses propos en rappelant la souffrance et le chômage qui touche massivement la population. Il a aussi rappelé son engagement de longue date auprès de Jean-Luc Mélenchon, dont il était porte-parole en 2012, ainsi que son vote au premier tour pour le candidat de la France Insoumise à la présidentielle. Ce choix s’était fait sur la base de la proposition de 6e République, qui ouvre le champ à une transformation des institutions de La Réunion. Sur le plan syndical, Max Banon peut également se prévaloir de 32 ans de militantisme à la CGT et à la CGTR.

S’appuyer sur le combat des anciens

Le candidat du PCR a situé son engagement dans une perspective historique et culturelle : « il faut qu’on s’appuie sur le combat des anciens », a-t-il dit, « le combat à venir, c’est notre pays La Réunion, un peuple réunionnais, une culture réunionnaise ».

Quand il avait la parole, Max Banon n’a pas manqué de souligner que le système économique et social en place est à bout de souffle, ce qui se traduit par des indicateurs sociaux alarmants : près de 30 % de taux de chômage, le manque de logement, l’illettrisme notamment. « Au-delà des législatives, il faudra continuer à discuter pour un projet réunionnais ».

Le candidat du PCR s’est dit « résolument combattif sur la loi Travail. Avec un taux de chômage proche de 30 %, ce n’est pas en supprimant les 35 heures que l’on va créer des emplois, 50 ans d’acquis sociaux risquent de tomber dit Martine Aubry ».

Dans ses propositions sur le développement du Sud, Max Banon a mis en évidence des atouts avec l’économie de la mer. « Les agriculteurs qui sont en mouvement par rapport à la canne, c’est une vraie question », a-t-il poursuivi, rappelant le poids important de l’agriculture dans la 4e circonscription. « Il faudra mettre la question sur la table pour faire un schéma à long terme sur le devenir de la canne. L’autosuffisance alimentaire. Ces questions seront débattues à l’Assemblée nationale ».

Soutien du PCR aux planteurs

Les candidats ont été invités à donner leur position sur le problème de la canne à sucre. Le conflit entre planteurs et usiniers sur le prix de la canne a débouché sur le blocage des usines pendant une journée et demie à la suite de l’intransigeance de Tereos, propriétaire de l’outil de transformation. Répondant à la candidate de la République en marche, Max Banon a souligné que « le saupoudrage ne donnera rien, le problème central est Tereos, que veut-il faire à La Réunion ? » Le groupe Tereos est implantée dans plusieurs pays et pèse des milliards d’euros. Face à la crise, Max Banon appelle à régler dans l’urgence le problème posé, puis à regrouper toutes les personnes concernées par la filière afin de construire ensemble une solution durable.

Max Banon a commencé sa conclusion en insistant sur le fait que « La Réunion va mal, un vrai changement est nécessaire à cause du fort taux de chômage, du manque de logement, de l’illettrisme. La situation de La Réunion va encore s’aggraver avec la crise de la canne, va-t-elle compter plus de chômeurs que de travailleurs en activité ? ». Son intervention s’est terminée par un plaidoyer pour la responsabilité : « je me battrai sans relâche pour l’urgence sociale, la lutte contre les inégalités pour proposer une assemblée territoriale et ouvrir un débat avec le gouvernement pour la nécessité d’un cadre législatif dans la République pour La Réunion ».

M.M.

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