Législatives : présentation des candidats soutenus par le PCR dans la 4e circonscription de La Réunion

Max Banon candidat du rassemblement contre la casse sociale

17 mai 2017, par Manuel Marchal

Max Banon, titulaire, et Audrey Minatchy, suppléante, sont les candidats soutenus par le Parti communiste réunionnais dans la 4e circonscription. L’annonce a été faite hier, en présence de militants représentants les sections PCR de Saint-Pierre, Saint-Joseph, Petite-Ile et Le Tampon, dans le cadre d’une conférence de presse présidée par Elie Hoarau. « Nous appelons l’ensemble de la population réunionnaise à se rassembler contre la casse sociale », a déclaré Max Banon qui a également souligné que « la présence d’Audrey est un message fort pour les jeunes Réunionnais, un espoir de lutte et de combat pour changer l’avenir afin qu’il soit meilleur ». Dimanche, le PCR tiendra un rassemblement à Sainte-Suzanne pour présenter tous ses candidats.

Autour de Max Banon et d’Audrey Minatchy, des représentants de sections du Sud et Elie Hoarau, président du PCR.

Le président du PCR, Elie Hoarau, a été pendant 10 ans député de la circonscription qui comprenait les communes de Saint-Pierre, Petite-Ile et de Saint-Joseph, et qui constituent depuis 2012 la 4e circonscription. Il a donc présenté les candidats soutenus par le PCR pour cette élection législative. La conférence de presse a commencé par un bref rappel du contexte. Emmanuel Macron essaie d’avoir une majorité pour mettre en œuvre sa politique. D’autres forces politiques ne partagent pas cette position. C’est notamment le cas de Jean-Luc Mélenchon qui se bat pour une majorité de gauche afin d’arriver à une cohabitation de gauche. Autrement dit, « le combat continue ».

Max Banon et Audrey Minatchy, candidats titulaire et suppléant, sont chargés par le PCR de mener cette bataille dans la 4e circonscription.

Propositions pour l’emploi

Audrey Minatchy a 32 ans, elle milite depuis l’âge de 20 ans. Elle est issue d’une famille qui a toujours été dans les luttes du PCR. Sa voix sera celle de la jeunesse en souffrance, dont 60 % est au chômage. Elle-même n’a jamais eu de travail stable depuis la fin de sa scolarité.

« Pour un avenir meilleur, notre parti a des propositions », souligna-t-elle, avant d’en décliner quelques-unes. C’est tout d’abord un moratoire dans les recrutements dans la fonction publique pour que les Réunionnais puissent occuper les postes créés, Que les concours soient réservés prioritairement aux Réunionnais.

Audrey Minatchy a également évoqué la création de deux grands services d’intérêt public. Le premier est destiné à répondre aux besoins des personnes âgées, handicapées et de la petite enfance sont dans le besoin. « Dans l’environnement, beaucoup reste à faire », poursuit-elle, appelant à « prendre la responsabilité de protéger notre biodiversité » Chacun de ces deux grands services peut créer des dizaines de milliers d’emplois. « Afin d’arrêter avec le clientélisme électoral, tous les recrutements devront passer par Pôle emploi », précise-t-elle. Ce volet social s’inscrit dans un plan plus global de remise en cause d’un système qui arrive à bout de souffle : « nous devons lutter pour que les Réunionnais prennent leur destin en main ».

« Messages forts » de la population

Max Banon, responsable de la CGTR et membre du CESER, est un jeune retraité d’EDF appelle lui aussi à mener le combat pour changer le système qui montre toutes ces limites 70 ans après la départementalisation. C’est l’union des générations pour arriver à ce but. Max Banon a d’ailleurs rendu hommage à « un camarade qui lui a beaucoup apporté, Paul Vergès, qui l’a aidé à revenir à La Réunion » car Max Banon était interdit de séjour dans notre île.

« La présence d’Audrey est un message fort pour les jeunes Réunionnais, un espoir de lutte et de combat pour changer l’avenir afin qu’il soit meilleur », a-t-il affirmé.

L’analyse portée par le syndicaliste s’appuie notamment sur un document de l’INSEE qui avait qualifié La Réunion de « département hors-norme » : 30 % de chômage, la moitié de la population sous le seuil de pauvreté, 120.000 illettrés.

« Lors de la présidentielle, la population réunionnaise a envoyé des messages forts avec le vote pour Jean-Luc Mélenchon, et le fort taux d’abstention. Ce message pourra se concrétiser en force de proposition en votant pour les candidats soutenus par le PCR », poursuit Max Banon qui tend la main également à ceux qui ont voté pour le FN à la présidentielle : « une autre voie est possible ».

« Sortir du système néocolonial »

Les premiers échanges avec la population ont confirmé que la première préoccupation est l’emploi. Le candidat soutenu par le PCR veut mener la bataille « pour que des lois soient votées en prenant en compte notre situation ». Il a rappelé les propos tenus par Jean-Louis Lagourgue aux obsèques de Paul Vergès : « sortir du système néocolonial ».

Max Banon combattra la casse sociale qui est programmée. Il fait « confiance aux camarades syndicalistes pour mener le combat dans les entreprises. Ils ont besoin d’une voix à l’Assemblée nationale ». La feuille de route qu’Emmanuel Macron a donné à son Premier ministre et les annonces faites pendant la campagne, « c’est la casse sociale par ordonnance ». : baisse de salaire, licenciements plus faciles… « le chômage va s’aggraver, le pouvoir d’achat en diminution, la pauvreté va augmenter. Plus que jamais il faut être dans la lutte ».

Le candidat soutenu par le PCR a aussi souligné la responsabilité des députés sortants qui ont voté la loi El-Khomri. « Par le rapport de forces, nous pourrons imposer un dialogue social et d’autres possibilités ».

Projets pour le Sud

L’agriculture est aussi menacée par la fin des subventions, poursuit Max Banon. Concernant l’énergie, le candidat propose un « pôle public de l’énergie renouvelable pour avoir une continuité de services ». L’économie de la mer est aussi un grand secteur en devenir.

Il met aussi en avant la notion de Grand Sud. Une assemblée unique permettra un meilleur aménagement et un rééquilibrage en faveur du Sud. « Le nouveau chemin de fer doit voir ses travaux commencer à Saint-Joseph » vers le Nord.

Il fait aussi part de propositions pour le développement de l’aéroport de Pierrefonds : une base de fret pour l’export de fruits et légumes, la proximité du volcan. « Gillot est à trois millions de passagers, le développement de Pierrefonds ne s’oppose pas à Gillot ».

Le candidat plaide aussi pour soutenir le CHU afin qu’il puisse être un pôle d’excellence dans la région.

Toutes ces propositions feront l’objet d’une campagne d’explications auprès de la population qui enrichira la plate-forme.

« Notre combat sera mené dans le respect de chacun, y compris nos adversaires. C’est un combat d’intérêt général. La culture réunionnaise est mise à mal, nous devons donner l’exemple », conclut-il.

M.M.

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