Paris - Berlin

Menace de coup de force pour imposer la Constitution européenne refusée par les Français

30 janvier 2007

Jean-Luc Mélenchon, sénateur socialiste, ancien Ministre et président de PRS, avec Oskar Lafontaine, député allemand, président du groupe Die Linke au Bundestag, ancien président du SPD, protestent contre ce qu’ils considèrent comme un coup de force pour imposer ce que les Français ont refusé massivement, à savoir la Constitution européenne qui voulait instituer comme norme le libéralisme.
Voici les principaux points de leur message.

« Nous déplorons la réunion organisée à Madrid de représentants des gouvernements de 18 pays de l’UE ayant ratifié le projet de Constitution européenne. Alors que les peuples français et néerlandais, représentant 80 millions d’habitants de pays fondateurs de l’Union, se sont prononcés contre ce projet de Constitution européenne, nous exprimons nos plus vives inquiétudes concernant une réunion qui vise, d’après le Ministre espagnol des affaires étrangères, M. Moratinos, à « permettre à la politique européenne contenue dans le projet constitutionnel de devenir une réalité ».

Il nous semble en effet inadmissible de vouloir forcer des peuples à subir des politiques qu’ils ont refusées, y compris en en changeant l’emballage. Toute tentative d’encerclement politique de ces peuples par une coalition d’autres pays de l’Union ne peut que conduire à des impasses dangereuses.

Nous refusons donc toute mise à l’écart des pays ayant déjà voté non au projet de Constitution européenne ou ne s’étant pas encore prononcés. Une telle méthode rompt le cadre collectif de discussion qui a toujours prévalu pour faire avancer l’Europe communautaire depuis les traités CECA et de Rome. Elle crée un grave précédent où certains États s’arrogeraient le droit de décider de l’avenir de l’Europe à l’exclusion d’autres États.

Nous regrettons vivement que le gouvernement allemand ait choisi de s’associer à cette initiative, alors qu’il exerce la présidence de l’Union au nom de tous les États membres. Nous nous étonnons que le gouvernement français ne se soit pas opposé publiquement à une telle réunion qui exclut la France des discussions sur l’avenir de l’Union. Nous mettons en garde les décideurs européens contre toute tentative de se passer de l’avis des peuples pour imposer le traité constitutionnel européen. Nous appelons tous les responsables politiques progressistes en Europe à refuser ces tentatives de négation de la volonté des peuples.

Nous leur proposons de travailler à une autre méthode pour que la rédaction d’une Constitution européenne réussisse et trouve l’assentiment des citoyens et des peuples de l’Union. Pour cela, nous soumettons au débat l’idée d’une assemblée constituante européenne élue par tous les citoyens de l’Union. »


Élections présidentielles

Pour l’égalité des chances des candidats

Alors que les élections présidentielles approchent à grands pas, les petits candidats déplorent le manque de démocratie, notant la difficulté à réunir les signatures, à se faire entendre par les médias. Daniel Ramassamy, seul Réunionnais candidat à la présidentielle, demande : « Où est l’égalité citoyenne en France ? ».

Sans étiquette, « mais communiste de cœur », déclarait-il dans nos pages, Daniel Ramassamy se dit déterminé à faire entendre la voix réunionnaise. Pourquoi se laisser berner par des promesses venues de l’Hexagone, quand les Réunionnais eux-mêmes ont leur avis à donner ? Cela ne se fera pas sans encombre, le candidat en est bien conscient. La bipolarité de la campagne, axée sur le tandem Sarkozy-Royal, agace le candidat François Bayrou (UDF), la candidate écologiste Corine Lepage, Marie-George Buffet (PCF) qui n’ont pas manqué de faire savoir leur désapprobation.
En décembre dernier, le duo Sarkozy-Royal squattait en effet 51,5% du temps d’antenne. Le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) s’expliquait en notant que tant que le Conseil constitutionnel n’a pas émis la liste définitive des candidats, les Télévisions pouvaient accueillir les candidats comme bon leur semblait. Par contre, après le 20 mars 2007, les Télés devront appliquer pour chaque candidat le même temps de parole.
Sans se faire d’illusion, le candidat Ramassamy prend, lui, le temps de réunir les intentions de signatures, déplorant cependant que la Préfecture ne joue pas totalement le jeu. « Le Préfet ne m’a transmis que la liste des élus locaux susceptibles de parrainer ma candidature. Il faudra donc que je demande à toutes les préfectures de m’adresser les listes », déclare-t-il. Et le candidat de se demander « si le Préfet pensait qu’à La Réunion, personne ne voudrait se présenter aux élections présidentielles ? ». Pour autant, le candidat continue son parcours vers les élections. Il contacte à tour de bras les élus locaux, et nationaux, ainsi que les petits partis, pour que s’installe un jeu équitable de la démocratie. Il interpelle même les deux “grands” candidats pour qu’ils garantissent l’égalité citoyenne entre candidats. Sera-t-il seulement entendu ?

Au nom de l’égalité citoyenne !

Daniel Ramassamy rappelle que sa candidature n’est nullement animée par l’ambition politique. Mais plutôt par la ferme volonté de faire entendre aux Réunionnais et à la France entière que la parole ultramarine ne doit pas être minorée. Elle peut, au contraire, être prise en compte dans tous les débats nationaux et internationaux. Et celui-ci de citer en exemple le Président de Région Paul Vergès, reconnu sur le plan national et international. « Je veux montrer que l’on est capable de donner notre avis, que les Réunionnais ont leur mot à dire », insiste Daniel Ramassamy. Et de préciser que les Réunionnais sont de plus en plus formés, avec des parcours souvent remarquables. Alors, pourquoi pas un Président de la République française originaire des Départements d’Outre-mer ?
Pour l’heure, que la démocratie vive de telle manière à ce que les “petits” candidats puissent passer le cap des signatures. Normalement, tous les candidats devraient pouvoir passer ce cap, selon le sacro-saint principe républicain de l’égalité citoyenne. Daniel Ramassamy a par ailleurs interpellé une nouvelle fois le Président de la République Jacques Chirac et le Conseil constitutionnel pour qu’ils assurent une véritable égalité des chances à tous les candidats. Dans son courrier en date du 16 janvier 2007, transmis à l’Elysée, il demandait de « transmettre par les services préfectoraux de l’Etat dans chaque département sa demande de signature et le document l’accompagnant à tous les élus, françaises et français, concernés ». Et d’indiquer :« c’est la citoyenneté que j’attends de notre République et également de son représentant au plus haut sommet de l’Etat ».
À bon entendeur...

Bbj


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