Après le recours socialiste sur les TOS

Michel Vergoz, l’élu au double langage

18 août 2004

Le 27 juillet dernier, au nom du Parti socialiste, Michel Vergoz s’engageait à revenir sur le transfert des T.O.S. si son parti arrivait au pouvoir en 2007. C’est le seul engagement pris dans la perspective des élections de 2007 par le secrétaire fédéral du P.S., qui n’a pas dit un mot sur la manière avec laquelle son parti aborderait la question de la continuité territoriale, celle de la titularisation des journaliers communaux, de la création de l’observatoire des prix et des revenus ou encore des rattrapages dans la fonction publique d’État.
C’est dire combien ce seul et unique engagement avait du poids.
Une semaine plus tard, 60 députés socialistes déposaient un recours devant le Conseil constitutionnel. Au nom du principe d’égalité, ils demandaient que les D.O.M. soient traités de la même manière que les départements métropolitains et qu’on ne leur accorde pas un préalable pour le transfert des T.O.S., dont les 60 requérants ne contestent pas le principe.

Consulté

Michel Vergoz aime à rappeler et à vanter le caractère démocratique de son parti. De ses propres déclarations, on peut déduire qu’il a été consulté par sa direction nationale avant de demander l’avis du Conseil constitutionnel sur le transfert des T.O.S. dans les DOM. 
On imagine mal ce parti ignorer totalement la forte mobilisation réunionnaise contre le transfert. Les grèves et les manifestations qui ont eu lieu chez nous ont été largement répercutés par les médias métropolitains.
Sur un sujet aussi délicat, la direction du P.S. a nécessairement dû interpeller sa fédération la plus importante outre-mer. Comme elle avait entendu Michel Vergoz avant de constituer sa liste pour la circonscription de l’Outre-mer aux élections européennes, la direction du P.S. a obligatoirement consulté le secrétaire de sa fédération réunionnaise avant d’engager un recours sur une question aussi grave.
Or, que ce soit à propos de l’amendement Virapoullé ou de celui du gouvernement, Michel Vergoz s’était montré très critique. "L’amendement Virapoullé revenait à dire “oui” au transfert des T.O.S.. Nous ne voulons pas de cette politique du pire, fût-elle la moins pire, car elle porte atteinte à l’unité de la communauté éducative et déstructure l’Éducation nationale. Pour ma part, je ne crois pas au rattrapage des T.O.S.. En disant qu’il est repoussé aux calendes grecques, c’est entériner le fait qu’il n’est pas prêt de se faire", déclarait-il le 27 juillet dernier au “JIR”.

Logique

Le recours déposé par les 60 députés socialistes contre l’article 203 de la loi de décentralisation s’inscrit bien dans cette logique. En donnant, selon toute vraisemblance, son aval à la démarche des parlementaires de son parti, Michel Vergoz se contredisait : après avoir proclamé son intention de revenir, en 2007, sur le transfert des T.O.S. réunionnais, il effectuait un virage à 180 degrés en cautionnant la demande de ses collègues d’organiser le transfert dans les DOM dans les mêmes conditions qu’en métropole.
Après le recours des députés socialistes, Michel Vergoz - qui ne s’est toujours pas désolidarisé de la décision prise par ses camarades et qui l’a vraisemblablement cautionnée - passe pour un élu ayant une double parole. En tout cas, il a largement contribué à ce que le discrédit soit porté un peu plus par les Réunionnais à l’égard de leur classe politique toute entière.


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