Le responsable de la division

Michel Vergoz : toute une carrière contre l’unité des forces de progrès

18 mars 2010, par Geoffroy Géraud-Legros

Face à l’UMP, les dirigeants de la liste socialiste ont pris pour la seconde fois la responsabilité d’une division des forces de progrès . Largement incomprise, cette décision est pourtant dans la logique poursuivie par Michel Vergoz depuis près de 20 ans… aux dépens de l’unité à Gauche.

Michel Vergoz a adhéré au Parti socialiste dans la foulée de la victoire de François Mitterrand en 1981. Depuis, son parcours est marqué par une orientation constante : empêcher, ou briser l’unité à gauche, malgré les échecs répétés de cette stratégie.
Adjoint de la commune de Sainte-Rose de 1983 à 1989, Michel Vergoz a occupé l’essentiel de son mandat à s’attaquer au maire communiste d’alors, Ary Payet. Cette formule a permis son ascension en politique : en 1990, il prenait la Mairie de Sainte-Rose… et amorçait son ascension à la tête du PS.

« Zembrocal avarié » et rupture de l’unité

En 1998, le Rassemblement PCR-PS-MDLFT prenait la Direction de la Région Réunion. Elu au sein de cette majorité, Michel Vergoz ne s’est pourtant pas privé d’en injurier les membres, la qualifiant entre autres de « zembrocal avarié ». En 2000, le maire de Sainte-Rose franchit un nouveau pas dans l’affrontement à gauche. Le Parlement et le Gouvernement, tous deux à majorité socialiste, lançaient à La Réunion une réforme visant à créer un second département. Sans surprise, Jean-Paul Virapoullé s’élevait contre la loi de bidépartementalisation, attisant sciemment les peurs.
De façon plus étonnante, on vit Michel Vergoz se dresser contre une loi pourtant mise en œuvre par le Gouvernement de Gauche plurielle dirigée par Lionel Jospin. Cette fois-ci, Michel Vergoz allait non seulement contre l’unité de la Gauche à La Réunion, mais aussi contre les choix de son propre parti. Jean-Claude Fruteau, député européen et Premier secrétaire du PS, qualifiait alors de « trahison » la position prise par Michel Vergoz. Au Conseil régional, dont il était alors vice-président PS, le maire de Sainte-Rose se retrouva finalement à voter avec la Droite, contre son propre camp et contre les autres représentants de la Gauche.

Listes « homogènes » contre l’unité

La sanction ne tarda pas à tomber : à l’issue des Municipales de 2001, Michel Vergoz perdait la Mairie de Sainte-Rose. Moins de trois ans plus tard, il parvint une nouvelle fois à imposer la division à gauche. Comme lundi dernier, la tête de liste PS se mit alors en quête de tous les arguments possibles pour refuser de reconduire la coalition sortante. Face à la volonté d’union clairement exprimée du côté de l’Alliance, Michel Vergoz décida, en désespoir de cause, de se référer aux directives du Parti socialiste, qui prônaient alors la constitution de « listes homogènes ». Problème : la liste du PS à La Réunion partait à la bataille avec les Verts, sans que Michel Vergoz n’y trouve à redire… preuve que l’« homogénéité » de la liste exigée au dernier moment n’avait qu’un seul but : empêcher une union des forces de Gauche et justifier le rôle de cavalier seul de Michel Vergoz à la tête du PS. Comme aujourd’hui, le dirigeant socialiste prenait le risque immense de faire basculer la Région à droite alors même que le Gouvernement UMP de Jean-Pierre Raffarin menait une offensive radicale contre les droits sociaux des travailleurs. L’histoire a tranché : la triangulaire imposée par le PS en 2004 s’est soldée par la défaite de Michel Vergoz.

Face à l’UMP, Michel Vergoz impose la division

Elu conseiller régional avec une poignée de colistiers, il déclara alors appartenir à la « minorité de la majorité »… tout en continuant à s’opposer à l’essentiel de la politique régionale et plus particulièrement au tram-train. Au cours de ses 6 années d’exercice, Michel Vergoz mit les socialistes en-dehors des grands évènements de la mandature 2004-2010. Sous sa Direction, la plupart des colistiers de Michel Vergoz ne participèrent pas au vote des grands projets… et bien souvent, refusèrent d’aider la majorité progressiste face aux attaques, souvent dégradantes, d’une Droite mise en ordre de bataille par Didier Robert.
La décision prise par le dirigeant socialiste d’empêcher l’union suit donc la logique qui guide Michel Vergoz depuis près de 20 ans… une logique qui, en imposant la triangulaire, divise les forces de progrès face à une Droite ultra plus agressive que jamais.

Geoffroy Géraud-Legros


Yves Mont-Rouge voit-il rose ?

Quelle mouche a bien pu piquer Yves Mont-Rouge ? Après une certaine accalmie en paroles, l’éditorialiste du “JIR” s’en est pris hier à plusieurs candidats au travers d’un édito d’une tonalité quelque peu démagogique. « Tous pourris », nous dit en substance Yves Mont-Rouge, qui s’en prend pourtant surtout à l’Alliance, mais épargne Michel Vergoz.
On se demandera pas quel sentiment a fait virer au rose l’éditorialiste du “JIR”. Après tout, chacun ses goûts, et il n’est pas interdit d’écrire un journal et d’avoir des idées arrêtées. Qu’Yves Mont-Rouge souhaite malgré tout renvoyer une image de distance vis-à-vis du champ politique, pourquoi pas ? Ecrire un journal en ayant des idées n’empêche en rien l’indépendance d’esprit. Mais cette posture doit-elle obligatoirement passer par une restitution inexacte et injuste des positions exprimées par les uns et les autres ? Que dire, en effet, d’une formule à l’emporte-pièce qui renvoie dos à dos les candidats, telle que « on attend de voir leur programme pour juger sur pièce plutôt que sur leur gesticulation » ?
Sans déroger à son désir de neutralité, le rédacteur en chef du “JIR” aurait pu accomplir l’effort minimal de reconnaître qu’à l’inverse des autres listes, l’Alliance mettait avant tout un programme en avant. Il lui aurait suffi pour cela de se plonger quelques instants dans ses propres archives : sans doute aurait-il pu en exhumer une série d’éditoriaux et d’articles consacrés par ses soins au tram-train, à la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise (MCUR), au photovoltaïque… et s’apercevoir que les programmes de l’UMP et du PS l’avaient jusqu’à présent beaucoup moins inspiré.

G G-L

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