Élections législatives

Mieux qu’en 1997 : toujours plus haut

18 mai 2007

Pourquoi les candidats de l’Alliance sont-ils les plus aptes à défendre les projets de développement de La Réunion ?
Principalement parce qu’ils ont adopté, devant l’élection présidentielle, la seule posture politique qui ne faisait pas de La Réunion une éternelle source d’appoint électoral.

La Réunion doit faire face à des difficultés qui sont sans commune mesure avec celles des autres Régions de France : par leur nature et par leur ampleur, elles appellent des solutions particulières, pensées et organisées depuis La Réunion, en concertation avec toutes les autorités et instances concernées.
L’Alliance - un mouvement de rassemblement des forces progressistes constitué pour les élections régionales de 2004 - a travaillé depuis la Région à une plate-forme qui a été proposée comme base de ralliement des Réunionnais dans l’élection présidentielle : une démarche totalement inhabituelle, pour une situation inédite. Encore une fois, La Réunion ne peut pas - compte tenu de certains retards très invalidants (pauvreté massive, illettrisme...) et en raison des défis qui l’attendent - se comporter comme une région continentale et attendre de la politique globale, de l’équilibre (s’il est atteint) du cadre commun et du jeu “normal” des institutions, une réponse “normative” à des problèmes atypiques.
C’est pourquoi, les politiques réunionnais qui se contentent d’inscrire leur action dans l’adhésion à un parti national sont le plus souvent en complet décalage avec les attentes de la population réunionnaise.
La démarche de l’Alliance est autre : les partis nationaux existent et ils peuvent être des alliés. Mais lorsqu’il s’agit d’aller défendre les projets de La Réunion à l’Assemblée nationale, il faut pouvoir compter sur des hommes ou des femmes libres de toute pesanteur des appareils nationaux - ce qui n’exclut pas la solidarité, mais permet d’en hiérarchiser les objectifs, selon les combats.

Dans ces élections du 10 et 17 juin - où une trentaine de candidat(e)s est attendue pour 5 circonscriptions - il n’y aura que 5 élu(e)s : il faut choisir les plus efficaces et les plus loyaux aux intérêts généraux de La Réunion, dans le contexte politique ouvert par la Présidentielle.
Contrairement aux deux précédentes législatures (la 11ème et 12ème), La Réunion a voté cette fois-ci “à contre-courant” de la majorité qui s’est exprimée en faveur de Nicolas Sarkozy.
En 1997, en accord avec le mouvement national né de la dissolution de l’Assemblée par le Président Chirac, une dynamique forte a envoyé à l’Assemblée nationale trois députés communistes - Elie Hoarau (élu dès le 1er tour), Huguette Bello et Claude Hoarau - et le socialiste Michel Tamaya.
En 2002, le mouvement a été contraire, mais tout aussi assorti : les élus de la majorité présidentielle ont été majoritaires à La Réunion comme en France.
Dans la situation présente, le défi lancé aux hommes et femmes de progrès est à la mesure des enjeux. Ils ont la possibilité de revenir en force dans la représentation de La Réunion à l’Assemblée nationale, face à un pouvoir qui, bien qu’il poursuive des objectifs et un programme auxquels les Réunionnais n’ont pas souscrit, s’est néanmoins engagé à respecter les accords de janvier et février constituant le socle de notre développement. Bien qu’inscrits “à contre-courant”, ces élu(e)s n’auront pas pour ligne de conduite de se situer dans une opposition systématique ou idéologique.

Ainsi, dans un contexte différent, nous pouvons faire mieux qu’en 1997. Dix ans plus tard, avec un corps électoral augmenté de près de 140.000 électeurs, si la mobilisation est aussi forte que lors du scrutin présidentiel - et comment ne le serait-elle pas au moment de concrétiser les projets ? - il est possible de donner corps à une forte poussée pour la politique dont La Réunion a besoin.
En 2007, les voix qui ont marqué leur rejet de la politique UMP ont dépassé les 242.000 suffrages, alors que le total des voix progressistes, au 2ème tour des Législatives de 97, s’élevait à près de 115.000. Ce qui était alors le camp RPR-UDF (encore unis) a atteint le seuil de 100.000 suffrages au second tour des Législatives de 97, marquées dans ce camp par la défaite de Jean-Paul Virapoullé. A la Présidentielle de 2007, dans un contexte de rivalité entre ces deux formations, le candidat UMP n’a pas atteint les 140.000 voix à La Réunion, ce qui représente une progression trois fois moindre que celle de leurs adversaires dans le même temps.
Cette comparaison ne vise qu’à indiquer des tendances, puisqu’elle met en balance deux scrutins différents (présidentiel et législatif). Ces tendances font toutefois apparaître nettement que l’augmentation du corps électoral - passé en 10 ans d’environ 372.000 à 511.000 inscrits - ne profite que très peu aux partis de la majorité présidentielle. Les sortants de cette majorité ont du souci à se faire...

P. David


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