« Grande solidarité du PCF »

Julie Pontalba a fait un bref historique de la participation du PCR aux Européennes. En 1979, lors du premier scrutin au suffrage universel, Paul Vergès, alors secrétaire général du PCR, était 4e sur la liste du PCF. Il fut élu. En 2004 furent créées 6 circonscriptions dont une pour l’Outre-mer. Paul Vergès menait alors la liste de l’Alliance des Outre-mer et obtint un nouveau mandat au Parlement européen. Élie Hoarau lui succéda à l’occasion des élections de 2009. Le gouvernement est revenu à la circonscription unique, ce qui ne permet plus aux citoyens d’Outre-mer de voter pour des têtes de liste originaires de leur territoire. C’est là qu’est intervenue « une grande solidarité du PCF », qui a proposé au PCR d’être sur sa liste. Le PCF a témoigné d’une « grande confiance » en plaçant Julie Pontalba en 6e position. Elle est donc la 3e femme de la liste.
C’est aussi « une grande confiance » envers les Réunionnais qui ont ainsi la possibilité d’avoir une députée. Cela signifie donc « une grande responsabilité ».

Julie Pontalba a ensuite évoqué le projet qu’elle compte défendre au cours de ces trois mois de campagne. Il part de plusieurs constats. Le mouvement social commencé en novembre rappelle que « rien ne va ». « La Réunion est socialement hors-norme » à cause du chômage, de la pauvreté, de l’illettrisme et du manque de logements. Il faut donc aller vers « une refonte des normes ».
Elle s’inscrit dans la démarche du PCR : « à nous de faire des propositions pour notre pays ».

Trois propositions

C’est tout d’abord « la création d’une assemblée territoriale dotée de compétences élargies pour que les Réunionnais puissent prendre des décisions ». Cette assemblée serait dotée d’un fonds de développement. Chaque année, La Réunion reçoit environ 300 millions d’euros de fonds européens, mais doit les dépenser selon un fléchage pré-établi à Bruxelles. Tout cet argent pourrait abonder le fonds de développement de l’assemblée territoriale, que cette dernière gérerait librement.
C’est ensuite la présence des Réunionnais dans les négociations d’accords commerciaux entre l’Union européenne et les pays voisins (ex.les APE). Ceci permettra aux Réunionnais d’envisager un véritable co-développement dans leur région, au lieu de subir les effets de règlements sur lesquels ils n’ont jamais été consultés.
Enfin, Julie Pontalba veut se battre pour que l’Union européenne adhère au Pacte Finance-Climat proposé notamment par Jean Jouzel et Pierre Larrouturou. C’est un plan visant à orienter des fonds de la Banque centrale européenne vers la transition énergétique et les actions d’adaptation au changement climatique en Europe et en Afrique. Sur la base de 300 milliards par an, La Réunion pourrait disposer d’un droit de tirage de 300 millions, l’an.

Renforcer la voix de La Réunion

La rencontre s’est poursuivie par les interventions de plusieurs participants, notamment Maurice Gironcel, secrétaire général du PCR, et s’est conclue par celle d’un grand témoin, Élie Hoarau, ancien député au Parlement européen. Il a souligné d’une part l’importance de renforcer le nombre des parlementaires qui militent pour une autre Europe, sociale et environnemental, plutôt que dominée par la finance. Et d’autre part d’amplifier la voix de La Réunion au Parlement de Strasbourg avec deux députés. Élie Hoarau a rappelé que le député sortant, Younous Omarjee, est en effet 4e sur la liste de la France Insoumise. Il est donc sûr d’être élu.

M.M.