Une voix dans l’Alliance

« ... montrer à chaque Réunionnais qu’il est concerné »

9 février 2007

Dans le cadre du grand rassemblement organisé par l’Alliance ce dimanche, à Saint-Denis, nous donnons aujourd’hui la parole à Emmanuel Lemagnen, Conseiller régional, Président suppléant de la Commission du développement économique.

En mars 2004, à l’occasion des Régionales, vous avez souscrit au projet d’une Alliance. Aujourd’hui, en tenant compte de vos engagements antérieurs et du travail accompli, comment - parvenu à mi-mandat - appréciez-vous ce travail ?

- Premièrement, je dirais que le temps passe vite comparé à la pesanteur des délais administratifs. C’est le pensum de l’élu. En dehors de cela, moi, élu issu de la société civile, j’ai le sentiment d’être au cœur de l’action et de participer avec un groupe qui travaille, qui avance.

L’Alliance vient d’organiser une grande réunion publique dans l’Est. Au cours de cette réunion, des participants de cette partie de l’île ont appelé de leurs vœux l’extension du tram-train dans leur région. C’est, de notre point de vue, encourageant pour ceux qui, comme vous, soutiennent le tram-train, mais pensez-vous qu’il soit possible de répondre favorablement à cette demande en dépit du blocage de la CIREST et de la Mairie de Saint-André ?

- De manière unanime, il est établi que le projet est excellent, nécessaire pour le développement de l’île. Le problème que pose le comportement de certains élus qui font passer l’intérêt personnel politicien avant l’intérêt de la population réunionnaise, c’est inadmissible. Lorsque le Président Vergès signait les protocoles d’accord à Paris, des élus de toute obédience politique ont salué cette étape historique. Le comportement de ce genre d’élus n’est pas normal. C’est indécent. Nier un progrès en se disant “politiquement, je perds des billes”, c’est intolérable. Quant à savoir comment débouchera la situation, d’abord, au niveau régional, ceux qui ont le devoir de voir loin doivent se préparer à ce que le tram-train desserve le Sud et l’Est. C’est la population qui le fera passer, dès qu’elle le réclamera. En plus, on ne peut pas souhaiter le rééquilibrage de l’île et rejeter le tram-train. C’est comme une volonté d’autonomie, d’indépendance. Parce que dire :« Je veux pas de transport en commun, mais j’ai une zone franche », c’est vouloir être autonome.

L’Alliance va à la rencontre la population réunionnaise. Comment la vision d’avenir qu’elle présente peut-elle se conjuguer avec les besoins exprimés de solutions immédiates ?

- C’est le challenge d’un élu à la Région. L’élu est au service de la population, c’est un devoir. La Réunion s’est toujours développée sur la complémentarité des contraires. Là, il faut expliquer et responsabiliser les gens dans leur choix. Pas dire oui, je suis d’accord, mais... Cette campagne d’information servira à montrer à chaque Réunionnais qu’il est concerné, amener à lui faire comprendre que cela générera de l’emploi, des milliers d’emplois. Et puis, avoir une vision de l’avenir et apporter des solutions immédiates ne sont pas incompatibles. Le service à la population est un devoir.

Qu’attendez-vous du grand rassemblement du 11 février prochain ?

- J’attends le plus de monde possible, bien évidemment. Et pas seulement ceux de chez nous. Nous nous connaissons déjà assez bien. J’attends du monde, qui ose écouter, qui ose entendre, en étant dépouillé de tout à priori politique. Il n’y a rien de pire que quelqu’un qui s’efforce de ne pas entendre.


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