Projet réunionnais pour 2007

Nassimah a-t-elle choisit Sarkozy ?

18 juillet 2005

(Page 7)

Depuis le début de ce mois, les appels à construire un projet pour La Réunion se succèdent dans le camp de la majorité gouvernementale. Cyril Hamilcaro a lancé le premier l’idée en interpellant ses collègues maires. Jean-Paul Virapoullé est allé de sa propre initiative. Nassimah a attendu un séjour à Paris pour le faire.
Si la multiplicité de ces démarches -qui sont toutes d’émanation individuelles, personnelles- donne une première impression de cacophonie, elles partagent des points communs.
Elles reconnaissent une panne de projet fédérateur et l’incapacité à répondre aux inquiétudes exprimées par les Réunionnais. Elles relèguent les acquis gouvernementaux (loi-programme, loi Borloo) au rang de passif. Elles ont un objectif essentiellement tactique : comment sauver sa peau en 2007 et 2008, quitte pour cela à bâtir un semblant de projet.
Mais ces démarches cultivent aussi des différences.
Cyril Hamilcaro souhaite que l’élaboration du projet soit accompagné par la création de nouveaux liens entre élus du camp majoritaire ; Il souhaite construire ici même un projet commun "que l’on défendrait aux présidentielles de 2007, quelque soit le candidat de droite que le uns et les autres choisiraient au premier tour".
Jean-Paul Virapoullé lui aussi souhaite l’unité de la droite et avance l’idée d’"un plan stratégique". À l’instar de son collègue de Saint-Louis qui veut organiser des rencontres dans chaque ville, l’élu saint-andréen souhaite mettre en place des “forums de la vérité” dans chaque ville.
Ajoutant à la cacophonie, Nassimah Dindar aurait profité d’un séjour à Paris pour proposer à Nicolas Sarkozy de "rencontrer les élus locaux afin de bâtir un projet de développement cohérent à moyen et long terme pour La Réunion" écrit “le Journal de l’Île” du 17 juillet. À notre connaissance, cette information n’a toujours pas été démentie.
Alors qu’elle avait rencontré tour à tour le ministre de l’Intérieur et le ministre de l’Outre-mer, c’est au premier que la présidente du Conseil général aurait lancé son invitation. Or, le 27 juin, répondant au “Figaro”, François Baroin déclarait : "ma responsabilité, en tant que membre du gouvernement, aujourd’hui, est d’établir, avec tous les élus, un pacte de confiance autour d’objectifs partagés".
L’invitation aurait donc pu être lui adressée. Nassimah Dindar -qui adhère à l’Union centriste libérale- pourrait répondre qu’elle s’adressait au président de l’UMP et que la participation du ministre de l’Outre-mer à l’élaboration dun projet réunionnais va de soi. Mais a-t-elle songé que son initiative intervient intervient à un moment où la crise opposant Nicolas Sarkozy à Jacques Chirac atteint des sommets et qu’il pourrait donner lieu à des interprétations ?.
Tout ce remue-ménage faire naître des interrogations au sein même du camp de la majorité. Certains responsables se demandent si derrière ces velléités -ce ne sont en effet pour le moment que des intentions et des souhaits- ne se cachent pas autre chose. Mais quoi exactement ? C’est là un autre débat.

J.M.


François Baroin dans le texte

La Réunion, un exemple

Dans une tribune libre publiée le 12 juillet dernier par “le Figaro”, François Baroin s’exprimait, en plein débat sur la question des discriminations à l’égard des minorités, sur la crise identitaire française. Les discriminations ne concernent pas une seule catégorie de personnes, affirmait-il à l’instar de ce qu’avait déclaré à ce sujet Jacques Chirac.
"On ignore trop souvent, hélas, nos compatriotes d’Outre-mer vivants en métropole lorsque l’on parle des victimes de discriminations. Mon premier engagement sera donc celui de rappeler, tant qu’il le faudra, ce que de nombreux ultramarins subissent. Couleur de peau ou accent sont sources de rejet, de comportements inacceptables. Des portes se ferment. Difficultés ou impossibilité de trouver un logement, un emploi. Cruel sentiment que celui d’être citoyen français -si pleinement citoyen que des territoires d’Outre-mer ont été français bien avant certains départements métropolitains- et de ne pas être regardé comme tel", écrit le ministre.
Il ajoute : "Il existe un autre aspect de l’Outre-mer au sein de notre République : celui qu’elle nous offre “là-bas”, comme un exemple à suivre. Car à l’heure où en métropole se pose la question de notre identité, de notre modèle sociétal, l’Outre-mer a su faire de son multiculturalisme originel une acceptation et un respect de la différence. Elle a su faire de cette pluralité une richesse sociétale et culturelle exceptionnelles, sans pour autant perdre de vue son unité. Il suffit de songer à La Réunion pour comprendre et admirer une si grande diversité ethnique et religieuse vivre en harmonie, dans une considération mutuelle. Le principe d’unité républicaine doit effacer toute notion d’éloignement géographique, tout principe de différence physique ou ethnique. Un sentiment d’appartenance n’a pas de frontières. Métropolitains ou ultramarins, certes, mais avant tout, citoyens d’une Nation fondée sur un même vouloir vivre ensemble pour ne constituer qu’un seul peuple".


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