Législatives 1er circonscription

Nassimah Dindar s’en remet aux électeurs

9 mai 2007

À la faveur d’un pique-nique populaire décidé à la suite des élections de dimanche, Nassimah Dindar, présidente du Conseil général, a déclaré sa candidature à la députation dans la circonscription de Saint-Denis (1ère) et rejette toute accusation de « division ». Explications.

Le score de Nicolas Sarkozy sur l’île a été une belle déculottée pour l’UMP-péi, mais il en faut plus pour désarçonner la présidente du Conseil général, qui s’est expliquée hier sur sa volonté d’aller vers des “primaires” pour les législatives. « J’ai demandé l’investiture à l’UMP, par écrit et dans les temps. Je ne me présente contre personne, mais pour défendre le principe d’une parité en politique. Je l’ai expliqué au président de l’UMP et à M. Marlaix et j’ai rencontré aussi la commission d’investiture. Je leur ai dit que je n’acceptais pas que l’UMP donne l’investiture à 5 hommes », explique Nassimah Dindar, qui comprend aussi le principe d’une investiture au sortant. « Mais avec cette règle-là, on ne renouvellera jamais la classe politique et on continuera à payer des amendes, comme l’ont fait le RPR et le PS », poursuit la Présidente du Conseil Général. Comme elle assure ne pas être à l’UMP « pour être une bénie oui-oui », elle a décidé de maintenir sa candidature, également pour affirmer le principe du non-cumul des mandats. « Je ne serai pas et députée et maire ; soit je serai l’une, soit je serai l’autre ».
Ayant exposé ces principes à l’UMP depuis plusieurs mois, la présidente du Conseil général n’accepte pas davantage qu’on la présente, à l’UMP surtout, comme une candidate de la division. « Pourquoi je serais celle qui divise ? Au nom de quoi ? Si la division vient toujours des derniers arrivés, alors il n’y a pas de renouvellement possible », répète-t-elle.
La candidate n’en est pas encore à détailler son programme. Hier, elle a voulu rendre publiques les raisons de sa candidature et l’orientation générale qu’elle entend lui donner. « Pour moi, La Réunion a changé. Aujourd’hui, les femmes travaillent ; cela créé de nouveaux besoins et nous avons besoin de traiter toute une série de problèmes sociaux dans l’urgence (...) On a gagné dans l’égalité sociale individuelle : elle est réalisée aujourd’hui. Mais l’égalité collective ne l’est pas. Il nous faut bien penser les projets structurants pour La Réunion ».
Devant les projets structurants élaborés par la Région, la candidate estime que cette collectivité territoriale « a très bien vu comment mettre en place ces grands principes que les parlementaires auront à défendre. Mais il faut que les Réunionnais voient ce que cela leur apporte dans la vie de tous les jours. On ne peut pas ne pas travailler ensemble pour tout cela », poursuit-elle. Et lorsqu’on lui demande pourquoi elle ne mettrait pas en œuvre les mesures sociales urgentes évoquées plus haut avec le Conseil Général - qui a la politique sociale pour principale compétence - Nassimah Dindar répond sans sourciller : « Au Conseil Général, je suis élue par mes pairs, pas par la population. J’ai plus confiance en la population qu’en mes pairs ».
Pas sûr que son discours soit du goût de tout le monde à l’UMP, en effet, mais la Présidente du Conseil Général n’en a cure. Elle suit sa logique : « Si La Réunion est jugée “bonne élève” de l’Europe, c’est parce que nous avons mis en place l’AGILE pour l’utilisation des fonds ; à Paris on a toujours parlé d’une même voix, au parlement européen aussi. Qu’est-ce que ça voudrait dire “parler au nom du Conseil Général” ? » Parole de “départementaliste”...
Quant aux rumeurs qui la disent “ministrable” et celles qui la donnent battue à Saint-Denis, la présidente du Conseil général les écarte d’un revers de main, en demandant « à la droite d’envoyer ses piques plutôt contre le PS » que vers elle. « Minoritaire ? Ça ne me fait pas peur. Je pars avec mes convictions et je pars pour gagner. La défaite, ce serait pour moi de ne pas y aller parce que je ne serais pas en cohérence avec moi-même ».

P. David


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