UNSA-Services pénitentiaires

Ne pas faire de Domenjod « un deuxième Juliette Dodu »

23 novembre 2007

Le secrétaire général de l’UNSA-Services pénitentiaires, Jean-François Forget, est en visite à La Réunion cette semaine pour des rencontres avec la section départementale de l’UNSA et des déplacements dans les maisons d’arrêt et au centre pénitentiaire du Port, où il s’est rendu à deux reprises. Il a également visité, mardi, le chantier de la future maison d’arrêt de Domenjod et était hier à Saint-Pierre.
Livré en principe le 5 juillet prochain, pour une mise en service en septembre 2008, le centre de Domenjod est d’une capacité de 603 détenus. Dans le court terme, sa mise en service portera la capacité globale de l’île à 1.500 places, ce qui ne laisse qu’une très faible marge puisque le nombre actuel d’emprisonnés dans l’île est déjà d’environ 1.300 détenus - entassés dans trois structures d’une capacité théorique de 900 places.
L’aboutissement tardif du chantier de Domenjod, programmé depuis dix ans, fait dire au responsable de l’UNSA qu’« au niveau de la capacité théorique, la maison d’arrêt de Domenjod est déjà obsolète ». Toutefois, l’Union fédérale autonome pénitentiaire estime qu’en approfondissant la question des conditions carcérales et en faisant modifier, dans le Code de procédure pénale, la nature du centre portois pour en faire un centre d‘accueil des seuls condamnés - les prévenus étant orientés vers les deux autres structures - il est possible « de travailler à l’amélioration de l’encadrement et à de meilleures conditions de détention ». La transformation du centre du Port permettrait de se concentrer sur la politique d’insertion et d’en désengorger la maison d’arrêt, actuellement surchargée à 180% de ses capacités pénales.
Signataire des règles pénitentiaires européennes, la France devrait avoir mis tous ses établissements carcéraux, au mois de juin 2008, à la norme de l’encellulement individuel, supposé être plus conforme à la dignité des détenus. Le constat des réalités de terrain conduit l’UFAP-UNSA à se dire que « c’est plutôt mal parti, surtout dans les maisons d’arrêt ». Le syndicat réaffirme qu’il s’opposera à ce qu’on fasse de Domenjod « un deuxième Juliette Dodu ».
Jean-François Forget a prévu de rencontrer aujourd’hui le député UMP du sud, probable dernière rencontre d’une semaine qui a conduit le syndicaliste dans les trois structures actuelles, dans la manifestation de mardi avec la fonction publique de l’île et, hier, à la Préfecture.

P. David


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