Maurice Gironcel et l’amendement Virapoullé contre les grands chantiers de la Région

’Ne pas refaire pour le FIRT la même erreur que pour le FRDE’

9 décembre 2005

Maurice Gironcel, conseiller général de l’Alliance, souligne la gravité des menaces que fait peser l’amendement Virapoullé sur les grands investissements routiers à La Réunion. Ce serait, dit-il, comme la catastrophe entraînée pour 20 communes sur 24 par la nouvelle répartition du Fonds régional pour le développement de l’emploi (FRDE).

Mercredi dernier, Maurice Gironcel, conseiller général de Sainte-Suzanne, est intervenu sur les ondes de Kanal Océan Indien (K.O.I.) au cours de l’émission “Alon kozé” au sujet des informations parues le même jour dans la presse sous le titre : "Le Département répond à la Région sur la répartition du FIRT".
En qualité de président du Groupe de l’Alliance au Département, Maurice Gironcel a exprimé sa "stupéfaction" à la lecture de l’annonce faite par Cyrille Hamilcaro qui, lors d’une conférence de presse tenue la veille, soit le mardi 6 décembre, "a sans hésitation engagé le Département quant à la future répartition du Fonds d’investissement pour les routes et les transports (FIRT)". Un changement de répartition qui met en cause les finances de la Région et donc les programmes de travaux routiers qu’elle a engagés avec l’État.
Maurice Gironcel s’est dit d’autant plus stupéfait par ces propos du vice-président du Département qu’"il faut respecter le principe républicain prônant le respect absolu de l’autonomie de gestion de chaque collectivité, qui doit se réaliser sans aucune tutelle".

Les conséquences de la décentralisation

Il a rappelé aussi que le Conseil général est "une assemblée délibérante" et que, de ce fait, "l’ensemble des groupes, aussi minoritaires qu’ils soient, ont le droit d’être consultés ou, à défaut, d’être informés des orientations de la collectivité sur des sujets aussi importants que le financement des réseaux de transports".
Par ailleurs, il a précisé que "d’une seule et même voix, les collectivités territoriales se doivent de rappeler à l’État que le transfert de compétences en cours est loin de s’opérer dans des conditions satisfaisantes".
Et Maurice Gironcel d’ajouter : "Incontestablement, la décentralisation poussée laisse se profiler de nombreuses interrogations quant à l’application du principe républicain d’autonomie financière des collectivités territoriales. Et ces inquiétudes se sont confirmées par la modification de la loi portant redistribution du FRDE en 2004. La nouvelle mouture du FRDE a eu comme conséquences de léser 20 communes sur 24 d’une part et d’autre part d’empêcher un développement économique équilibré et harmonieux du territoire".

Les contribuables pris en otages

L’élu de l’Alliance a également cité en exemple "la démarche commune" choisie jusqu’à présent par les 2 grandes collectivités - Région et Département -, notamment dans le cadre de la décentralisation. Une démarche qui "a su faire ses preuves dans des domaines pourtant délicats comme ceux de notre filière canne ou encore le problème du transfert des TOS".
"Accepter et assumer le transfert de compétences sans le transfert des moyens correspondants revient à prendre en otages les contribuables par l’augmentation des impôts locaux, pour que les communes et les autres collectivités territoriales puissent elles aussi faire face à leurs responsabilités", a conclu Maurice Gironcel.


FIRT : un traitement médiatique qui pose questions

Si l’on a un minimum d’esprit critique, on ne peut que s’interroger sur la façon dont certains médias ont traité ces derniers jours le dossier du Fonds d’investissement pour les routes et les transports (FIRT).
D’abord, comment se fait-il que “le JIR” et “le Quotidien” aient décidé d’inverser les rôles dans cette affaire ? En effet, voilà un amendement qui est proposé par un sénateur pour modifier la loi sur la répartition des crédits du FIRT entre la Région, le Département et les communes. Cette modification se ferait aux dépens de la Région et donc des grands chantiers qu’elle a programmés pour La Réunion. La menace vient donc de l’auteur de cet amendement et de personne d’autre.
Eh bien non ! Selon “le JIR” de mardi, "la Région menace d’arrêter des grands chantiers" et pour “le Quotidien”, "la Région menace de bloquer les chantiers routiers en réaction à un amendement de Virapoullé". Ce que ce dernier, interrogé par le même journal, qualifie ensuite de "chantage". Faut le faire quand même...!
Autre question : pourquoi “le Quotidien” donne-t-il la parole à Jean-Paul Virapoullé après la conférence de presse commune de Pierre Vergès et Philippe Berne lundi dernier, mais n’interroge-t-il pas la Région après la conférence de presse de Cyrille Hamilcaro mardi ?
Par ailleurs, pourquoi Radio-Réunion a-t-elle cité hier matin seulement une portion de phrase du communiqué publié la veille par la Région en réponse aux déclarations de Cyrille Hamilcaro ? Ce dernier avait eu droit à la diffusion de 2 interviews mardi à midi et à midi et demi. Pourquoi cette différence de traitement et cette discrimination ?
Enfin, pourquoi traiter ce sujet très grave de manière aussi légère en titrant un article de presse : "De la friture sur le bitume" et en parlant de "guéguerre" ou de "hache de guerre déterrée"...? S’agit-il comme d’habitude pour certains médias de dresser les Réunionnais les uns contre les autres et d’aiguiser les contradictions entre Réunionnais pour vendre du papier ? Pourquoi ne pas prendre un peu de hauteur par rapport aux polémiques politiciennes et aider les lecteurs à se faire une opinion claire sur les enjeux de ce dossier très préoccupant ?

L. B.


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