
Hommage à la femme de Bruny PAYET
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8 décembre 2006
Le budget des crédits consacrés à l’Outre-mer a été adopté mercredi par les sénateurs. Un des points essentiels concerne le logement (voir ci-dessous l’intervention de Gélita Hoarau). Le ministre de l’Outre-mer a assuré que la dette de l’Etat auprès des opérateurs du logement social, qui s’élève à 113 millions d’euros sera « résorbée avant la fin du premier semestre 2007 ». Les périodes électorales sont favorables aux promesses... 200 000 familles qui vivent dans des bidonvilles en Outre-mer, parfois même dans des cases en tôle sans eau, ni électricité, attendent. Encore combien de temps ?
Dans le cadre de la discussion au Sénat de ce Budget 2007 pour l’Outre-mer, Gélita Hoarau, Sénatrice de La Réunion, est intervenue. Nous reproduisons de larges extraits de son intervention.
Pour une véritable ambition pour l’Outre-mer
Année après année, à l’occasion de l’examen des crédits de la mission Outre-mer, nous posons, ici même, avec gravité la complexité des enjeux liés au défi du développement des régions ultra-marines. Année après année, nous plaidons devant la représentation nationale en faveur d’une véritable ambition pour l’Outre-mer, lié au rayonnement de la France et de l’Union européenne. Année après année nous rappelons que la valorisation de nos atouts serait profitable à la Nation tout entière. Et, année après année nous tentons de tordre le cou aux idées simplistes que l’Outre-mer coûterait cher à la France en rappelant l’avantage économique et géostratégique incomparable d’une présence sur tous les océans.
Mais année après année, nous constatons que le saut qualitatif attendu n’est pas au rendez-vous. Pire, nous observons avec quelque inquiétude, dans le débat national, le rétrécissement de la vision et le repli sur des limites nationales et continentales. Affaire de génération ? Peut-être ! Mais nous craignons qu’une vraie ambition pour l’Outre-mer, ne soit emporté par le désintérêt patent aujourd’hui pour le monde. (...)
Le devoir d’innover et d’ouvrir des perspectives pour les milliers de jeunes
Les limites des politiques conduites jusqu’ici, notamment en matière de lutte contre le chômage, oblige à faire preuve d’imagination. Nous avons le devoir d’innover et d’ouvrir des perspectives pour les milliers de jeunes souvent diplômés qui n’ont aucune assurance de s’insérer à La Réunion dans le monde du travail.
Projetons nous avec audace au-delà de nos limites insulaires, aussi bien vers les marchés européens que vers ceux de nos voisins qui sont l’un comme l’autre nos partenaires naturels. Tirons parti du niveau de formation de notre jeunesse, inventons des coopérations nouvelles et incitons notre jeunesse à se déployer là où elle peut être utile et oeuvrer avec nos voisins pour le co-développement. La Réunion ne sera pas une “colonie colonisatrice”. Mais sa jeunesse doit pouvoir s’inscrire dans le mouvement du monde et des échanges.
La voie est aujourd’hui ouverte par les accords de coopération, nombreux, initiés par la Région Réunion, tant avec les pays membres de la Commission de l’Océan Indien - Madagascar, Maurice, les Comores et les Seychelles - qu’avec l’Afrique du Sud, la Chine, le Vietnam ou l’Inde. L’Inde où l’action de la Région Réunion permet à de jeunes Réunionnais de poursuivre chaque année leurs études dans les prestigieuses écoles de nouvelles technologies à Bangalore. Une sortie par le haut dans la recherche de nouvelles frontières, c’est bien là, Chers Collègues, la voie à suivre qui mérite d’être amplifiée et soutenue.
La réalité : plus de 28% de chômage, aggravation des inégalités, détérioration des conditions de vie...
Mais ces perspectives ne doivent pas faire oublier la réalité d’aujourd’hui auquel nous ramène le budget 2007. La réalité c’est que l’on ne peut se glorifier d’un taux de chômage de plus de 28%, de l’aggravation de inégalités et de la détérioration des conditions de vie des réunionnais notamment en matière de logement.
S’agissant de l’emploi, l’engagement de grands chantiers d’initiative régionale, sans précédent, auront contribué à un taux de création d’emplois dans le secteur du BTP sans précédent. De même que des secteurs innovants comme le transport aérien ou les énergies renouvelables auront été créateurs d’emplois. Lorsque des avancées sont au rendez-vous, elles méritent d’être soulignées, car cela témoigne de la capacité des Réunionnais à tirer le meilleur parti de certains dispositifs. A cet égard, cela devrait inciter à inclure la recherche dans le champ d’éligibilité de la défiscalisation. La défiscalisation. Il en a été beaucoup question, et nous attendons avec intérêt les conclusions de la mission d’évaluation en cours.
Ces quelques motifs de satisfaction ne doivent pas occulter l’essentiel : nous demeurons avec un taux de chômage record qui avoisine les 30%. Pour combien de temps, la société réunionnaise saura t-elle encore trouver des petits arrangements pour supporter l’insupportable ?
Nous devons aussi penser à celles et ceux qui durant la même période sont restées ou ont été mises sur le bord du chemin notamment par la diminution des contrats aidés. Pour l’ensemble de l’outre mer le nombre de ces contrats financés par le Ministère de l’Outre Mer est passé de plus de 67.500 en 2000 à moins de 54.000 en 2005. La vérité oblige à considérer que malgré le taux de croissance dynamique de 5% de l’économie réunionnaise, celle-ci ne pourra, compte tenu de notre structure démographique, absorber en totalité la demande d’emplois. Mais nous devons en responsabilité tirer les conséquences en reconnaissant dans le même temps l’importance du champ de l’économie sociale.
L’extinction du dispositif congé solidarité a soulevé à La Réunion une mobilisation en faveur de son prolongement. Sur initiative du Gouvernement, l’Assemblée nationale a décidé sa prorogation, pour un an, assortie d’une série conditions. La participation de l’Etat a été ramenée de 60 à 50 %. A l’évidence, la précipitation, l’improvisation, les petits calculs et les effets d’annonce auront en définitive accouché d’une solution qui ne satisfait personne.
Le logement : un secteur sinistré
S’agissant du logement, là encore, année après année, nous revenons devant la représentation nationale porteur des mêmes demandes avec un diagnostic qui se trouve toujours un peu plus aggravé. Jamais ce secteur n’aura été aussi sinistré qu’il ne l’est aujourd’hui, tant la diminution continue des moyens financiers et les effets pervers de la défiscalisation ont aggravé l’écart entre la production de logements sociaux et la demande toujours un peu plus croissante. Ce qui a manqué, c’est la volonté politique. Car les solutions, elles sont connues et ne demandent qu’à être concrétisées pour répondre à l’aspiration légitime des milliers de familles en attente d’un logement décent Le Premier Ministre a enfin annoncé aux Antilles un train de mesures pour le logement social outre mer, sans doute pour remédier à l’inégalité de traitement né de l’exclusion de l’Outre Mer du bénéfice du plan Borloo. Cela va dans le bon sens, mais c’est insuffisant. Nous aurions préféré la mise en œuvre d’une loi spécifique sur le logement à l’Outre-mer telle qu’elle est attendue par tous les acteurs du logement social dans les DOM.
La flambée des loyers, mais aussi l’augmentation du prix des intrants et notamment des carburants auront contribué aussi à la détérioration du pouvoir d ‘achat des Réunionnais. Cela me conduit à évoquer à nouveau la question relative à l’installation de l’Observatoire des prix et des Revenus prévu par l’article 75 de la loi d’orientation. Vous avez rappelé hier même à l’Assemblée nationale que des études seraient engagées pour examiner la faisabilité de cette mesure. Les données produites par cet Observatoire des prix, mais aussi des revenus, de tous les revenus, seront d’autant plus essentielles que pas une ligne, pas un mot n’est consacré à l’Outre Mer dans l’important rapport du CERC récemment remis au premier Ministre.
Ce que nous apportons à la Nation et à l’Union européenne
La question des prix et des revenus est à La Réunion une question éminemment complexe, notamment en raison de la structure des salaires et de l’existence de sur rémunérations dans le secteur de la fonction publique. Mon prédécesseur, le Président Vergès, l’a rappelé plusieurs fois, ici même devant la Haute Assemblée : La Réunion n’est rétive à aucune réforme. Au contraire, tout peut être mis sur la table mais dans le respect scrupuleux de deux conditions :
- premièrement, rien ne saurait se faire sans la concertation la plus large et la production de données indiscutables notamment sur le coût de la vie.
- deuxièmement, aucune économie réalisée au budget de l’Etat ne devrait se traduire par un appauvrissement de notre île.
Sur ce plan, force est de constater que le précédent né de la suppression de la prime d’éloignement n’incite guère à l’optimisme.
Force est également de s’interroger sur la motivation de celles et de ceux qui aujourd’hui dans des sphères influentes militent avec constance et détermination en faveur de la suppression de ces sur rémunérations dont le dernier épisode en date concerne la majoration des retraites versées outre-mer. Aborder l’Outre-mer sous le seul aspect de faire faire à l’Etat des économies de fonctionnement, c’est lui manifester un manque de considération qui ne l’aide pas à relever tous les défis auxquels il est confronté.
Sans ironie aucune, j’invite d’ailleurs celles et ceux qui n’ont que pour seule préoccupation à faire la démonstration que l’Outre-mer coûterait cher à la France, à s’interroger sur ce que nous apportons à la Nation et à l’Union Européenne.
Pas plus danseuses que pleureuses de la France, nous refusons l’enfermement dans des champs étroits et assumons sans complexe notre liberté d’être avant tout nous-mêmes, pleinement ici et ailleurs à la fois.
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