La politique, au sens premier du mot, c’est être au service de la Cité et des Citoyens. (...) Ceux qui portent la politique, ne doivent songer qu’à l’intérêt commun, au bien de chacun, en dehors de toute action partisane et de toute promotion personnelle. Tous peuvent s’unir autour de valeurs essentielles, afin de combattre pour elles et de servir l’intérêt général : additionner ses forces, se respecter, s’enrichir des différences de l’autre, oublier les égoïsmes, l’individualité, les rivalités politiques au service de partis ou de personnes et non pas de La Réunion et de ses habitants. Il n’y a rien de constructif dans les critiques systématiques et délétères de l’autre parce ce qu’il est “l’adversaire”. Que de temps perdu dans des luttes microscopiques, pour des enjeux minables, aux vues des immenses défis qui nous attendent et des lourdes responsabilités qui sont les nôtres. Quel triste spectacle que celui de ceux qui, élus pour représenter l’intérêt de tous, ne songent qu’au leur. Se conduire bien, être digne, respecter l’autre, le considérer comme infiniment précieux quel qu’il soit ! Il y a tant à faire et avec une telle urgence ! Notre société déraille, notre île perd ses repères. Les politiques doivent montrer l’exemple.

Paul Vergès a passé sa vie à prendre soin de La Réunion, à la défendre, à modeler son avenir. Rien d’étonnant donc, à ce que son esprit élevé, novateur et visionnaire ait imaginé l’idée de l’Alliance : l’union, autour de valeurs communes essentielles, d’hommes et de femmes de La Réunion, appartenant à des partis politiques ou à la société civile, qui mettent de côté leurs différences ou plutôt s’en enrichissent, dans un seul but : travailler à construire le meilleur présent et le meilleur avenir possible pour notre île et ses habitants, en dehors de toute polémique politicienne. Les bonnes idées ne sont pas réservées à un parti ou aux politiques. La société civile, les syndicats, les associations, les acteurs de la vie économique, culturelle, religieuse, toutes les forces de La Réunion, doivent pouvoir s’unir aux politiques, pour réfléchir à des orientations et à des solutions communes. Et bien au-delà de cela, c’est vous, Réunionnais et Réunionnaises, qui devez être conscients de toute la richesse que chacun d’entre vous représente pour notre île, et qui devez nous rejoindre pour nous aider à construire cette société plus juste, plus fraternelle, plus solidaire à laquelle nous aspirons tous et à laquelle nous avons le devoir de rêver pour qu’elle puisse exister.

Il n’y a qu’un seul parti : celui de La Réunion, des Réunionnais et des Réunionnaises

Ainsi, il n’y aurait qu’un seul parti : celui de la Réunion, des Réunionnais et des Réunionnaises. Ainsi, comme nous y invite Nelson Mandela, nous saurions tous laisser briller notre lumière, afin que brille celle des autres. Nous saurions tous être présents, lorsque passe le destin de La Réunion.

Utopique, idéaliste, audacieux ? Trop novateur pour être compris ? J’entends déjà les critiques des êtres désabusés qui n’ont plus d’espoir, car ils ne savent pas que c’est aussi avec eux et pour eux que nous combattons. Oui, notre île n’est qu’un petit confetti dans un monde bien malade, oui on ne peut pas changer le monde... Mais on a le droit de ne pas se résoudre et d’essayer ! On a le droit de donner l’exemple, de montrer le chemin, celui de la fraternité, de la solidarité, de l’union de tous pour la cause “Réunion”. Le chemin qui permet de faire en sorte qu’un idéal se transforme en actions concrètes. La signature de l’accord entre Paul Vergès et Dominique de Villepin n’en est-il pas un bel exemple ?
L’Alliance se veut constructrice, responsable, ouverte, au service de tous, avec tous, au service de notre île. Je voudrais que vous retourniez chez vous, conscients de votre responsabilité, le cœur gonflé de ce grand espoir, avec la rage de vous battre avec nous pour ces valeurs, pour votre destin dont vous devez devenir les acteurs, le destin de vos enfants, de vos proches, de vos voisins, notre destin à tous, celui de La Réunion, celui de la France et celui du monde.