Royal-Sarkozy : accord complet sur le programme de l’Alliance

Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal confirment leur convergence avec la plate-forme de l’Alliance

Une étape essentielle à faire fructifier

4 mai 2007

À l’inverse d’un débat télévisé où ils se sont attaché à souligner leurs divergences sur leurs projets respectifs, les deux candidats à l’Élysée ont tenu à redire leur accord sur l’essentiel pour La Réunion : un soutien sans réserve au programme des Réunionnais contenu dans la plate-forme de l’Alliance. C’est la confirmation de la pertinence de la démarche visant à placer l’avenir de La Réunion au cœur de l’élection présidentielle. Une victoire qu’il est important de faire fructifier en amplifiant le rassemblement pour le développement du pays autour d’un programme réunionnais.

Au lendemain du débat télévisé, "Le Quotidien" a publié hier une interview de Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy. Personne ne s’étonnera de constater que sur la plupart des sujets, les candidats de l’UMP et du PS affichent des points de vue différents. Tous les téléspectateurs en ont fait le constat mercredi soir. Mais pour La Réunion, il est important de souligner que les deux aspirants aux plus hautes fonctions de l’État réaffirment leur soutien au programme réunionnais de développement défini dans la plate-forme de l’Alliance.
Ainsi, Ségolène Royal affirme que « les propositions de l’Alliance pour une nouvelle étape du développement à La Réunion sont une contribution très importante à la réflexion pour une politique de progrès dans l’île ». La candidate déclare qu’elle a « constaté une large convergence entre ces propositions » et son programme : elles « se rejoignent ou se complètent ».

Expérimentation et zone franche globale

Même volonté chez Nicolas Sarkozy d’exprimer les convergences entre son programme et celui de l’Alliance. « Les propositions contenues dans la plate-forme de l’Alliance sont, en grande partie, le fruit d’un travail en commun », précise-t-il. « J’ai été le signataire des documents contractuels qui fixent les financements des grands projets de développement pour La Réunion sur les 10-15 ans à venir », insiste-t-il avant d’affirmer : « Je ne trahirai pas, en tant que Président de la République, mes engagements de Ministre de l’Intérieur. Je n’ai qu’une parole ».
Ces deux entretiens mettent également en évidence la convergence entre les deux candidats et le programme de l’Alliance sur la question de deux mesures concrètes concernant la lutte contre le chômage. Ségolène Royal annonce sa volonté d’expérimenter un nouveau mode de recrutement pour les « emplois administratifs » par « l’organisation de concours régionalisés ». Quant à Nicolas Sarkozy, il s’engage « pour la mise en place d’une zone franche globale d’activités sur l’ensemble du territoire réunionnais ». Il ajoute que cette « zone franche sera, quoi qu’il arrive, en place l’année prochaine ».

Penser ensemble l’avenir de La Réunion

Sur les questions relatives à la politique nationale, les deux candidats affirment proposer deux projets différents. Cet antagonisme est amplifié par une couverture médiatique privilégiant l’affrontement de deux blocs. Or, chacun peut le constater, il est un point sur lequel Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal convergent : c’est l’avenir de La Réunion. Cette convergence constitue l’essentiel pour toutes celles et tous ceux qui luttent pour sortir le pays du sous-développement. Elle signifie que quel que soit le résultat du scrutin dimanche prochain, la situation est d’ores et déjà très claire pour les Réunionnais. L’élu(e) est l’un(e) des signataires de la plate-forme de l’Alliance, et l’opposant(e) a également pris cet engagement.
Autrement dit, dimanche soir, Président(e) de la République et représentant(e) du parti chef de file de l’opposition seront tous deux les défenseurs de la cause du développement durable de La Réunion.
C’est là l’immense mérite des Réunionnaises et des Réunionnais ayant adhéré à la démarche de l’Alliance et à sa plate-forme. Plus que jamais, il est indispensable de renforcer le succès obtenu en amplifiant toujours plus le rassemblement autour de cette démarche et de ces propositions. Elles visent à atteindre deux objectifs. D’une part, elles placent l’avenir de La Réunion comme prioritaire. D’autre part, elles font du respect des engagements et des propositions réunionnaises la base du partenariat entre les collectivités locales, l’État et l’Europe.
Une nouvelle étape commence dans la bataille pour le développement.

Manuel Marchal


Paroles de Réunionnais

Election présidentielle 2ème tour

Il faut faire un choix : faisons-le clairement !

Jacques Rocheland, retraité, et Urbain Magdeleine, sans emploi, se retrouvent souvent au siège de l’Union régionale des syndicats de l’Ouest (CGTR). A la faveur du 1er mai, ils ont dit à “Témoignages” comment ils voient le 2ème tour de l’élection présidentielle.

Jacques Rocheland : Il y a une chose qu’il ne faut jamais perdre de vue. Toutes nos avancées sociales, nous, travailleurs réunionnais, les avons conquises quand il y avait un gouvernement progressiste en France. Cela a été vrai en 1936, en 1946 et en 1981 quand on s’est battu pour “l’Egalité” : les allocations familiales, le SMIC... et aussi les radios privées et associatives, la parole libérée. Tout cela doit donner à réfléchir aux travailleurs, pour dimanche prochain : où est leur intérêt ? On ne peut pas subir tout le temps des coups, et au moment crucial, au moment de se débarrasser de ceux qui nous les portent, mettre “un las dans son cou” comme on dit, un n ?ud pour se pendre. C’est à mon sens la réflexion à avoir en ce moment : aux travailleurs de créer par eux-mêmes, par leur vote, les conditions de l’avenir. C’est le moment ou jamais.
Les premiers coups que le gouvernement sortant a assénés ont été pour les fonctionnaires, avec la réforme des retraites : une retraite “travaillez plus pour gagner moins !”. Pendant ce temps, le gouvernement a fait des cadeaux faramineux aux patrons, il a déremboursé les médicaments et augmenté les cotisations sociales pour boucher les trous. Ce sont autant de déficits programmés qu’on demande ensuite aux salariés de payer.

Urbain Magdeleine : Il faut un bon rapport de force pour combattre cette politique ; l’occasion est arrivée. L’Intersyndicale a lancé un mot d’ordre qui ne s’adresse pas seulement aux travailleurs des entreprises mais aussi aux demandeurs d’emploi ; ils votent aussi. En posant leurs revendications, les travailleurs savent d’emblée qui est pour le social et qui est pour la casse sociale. Au 1er tour, une majorité s’est exprimée ; c’est un bon signe pour amplifier nos revendications. Personn i pé pa dir li lé pa konserné : lorsqu’il faut faire un choix, faisons-le clairement.

Propos recueillis par P. David


Vie syndicale

Les mercredis de l’URSO

Chaque mercredi, l’Union régionale Ouest des syndicats affiliés à la CGTR organise une conférence-débat sur un thème d’actualité différent. Pour chaque thème, un intervenant vient présenter un exposé, suivi d’un débat.
La prochaine rencontre aura lieu le 9 mai sur “Le problème du logement à La Réunion”, avec des syndicalistes de la Fédération CGTR du Bâtiment.
Le 16 mai : “Le milieu associatif à La Réunion”.

Pour joindre l’URSO : 0262-42-03-93


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