Rentrée politique et sociale en France : situation sans équivalent depuis 1945

« Notre système est à bout de souffle »

21 août 2014, par Céline Tabou

Le sondeur et président de l’institut Polling Vox, Jérôme Sainte-Marie, a évoqué au quotidien « 20 minutes », la rentrée politique et sociale de la France. Une rentrée qui a démarré à La Réunion, où plusieurs acteurs attendent des décisions concrètes face à la situation économique et sociale dégradée de l’île.

Chiffres en berne, croissance nulle, chômage en hausse en France et à La Réunion, la situation sociale reste tendue. Pour le Jérôme Sainte-Marie, président de l’Institut Polling Fox, la rentrée politique est « explosive » mais sur le plan social, « c’est différent », car « nous sommes dans une situation qui ne connaît pas d’équivalent depuis 1945. Notre système est à bout de souffle. L’austérité va devenir une vraie réalité à partir de cette rentrée ».

Peu de chance de révolte

En dépit de ce contexte dégradé, il y a peu de chance d’avoir des mouvements sociaux, car « le chômage augmente, le pouvoir d’achat stagne », d’ailleurs « la peur du chômage est un tranquillisant social », pour les salariés du privé. Pour Jérôme Sainte-Marie, « la contestation se passe aujourd’hui dans plus les bureaux de vote que sur les pavés ». Les dernières élections municipales ont été l’occasion pour les Français de contester la politique du gouvernement socialiste, en élisant des maires de droite et d’extrême droite.
Dans le public, l’analyse diffère car les fonctionnaires bénéficient « d’une relative sécurité de l’emploi », pouvant les inciter à manifester. « D’autant qu’il s’agit du cœur de l’électorat de gauche », a indiqué Jérôme Sainte-Marie. Pour preuve, selon le sondeur, le gouvernement prend d’« infinies précautions » vis-à-vis des enseignants, car François Hollande « sait qu’un blocage pourrait avoir un effet politique énorme ».

Vers un blocage politique du pays

Pour le président de l’institut Polling Vox, le plus inquiétant pour le gouvernement reste Bruxelles. En effet, la croissance nulle du second trimestre a poussé le gouvernement à revoir sa prévision de croissance pour 2014 d’1% et d’1,7% pour 2015, ce qui conduira à un déficit supérieur à 3,8 ?% de PIB en 2014. Il dépassera encore nettement 3 ?% en 2015.
Après avoir reçu un refus d’un délais supplémentaire pour atteindre les 3% de déficit public, la France doit s’attendre à des sanctions de la part des institutions européennes, « c’est l’Europe qui peut contraindre la France à modifier sa politique et donc entraîner un blocage politique », tel qu’une dissolution de l’Assemblée nationale, a expliqué Jérôme Sainte-Marie. Pour ce dernier, la fronde de certains socialistes est destinée à marquer leur différence, alors que le sénat devrait virer à droite.
Malgré cela, « l’étincelle » viendra de Bruxelles pour Jérôme Sainte-Marie, qui a expliqué que « le feu prendra plus à Bruxelles qu’à Paris », car « le combustible est là. Il ne reste qu’à craquer l’allumette ». Pour apaiser les craintes, François Hollande a décidé de maintenir le cap de sa politique et d’engager des réformes fiscales. Il s’agira de relancer le secteur du logement et de lever les rigidités françaises.

Céline Tabou

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