La presse parisienne rencontre Paul Vergès

Nouvelle route du littoral : « crime contre l’environnement » et « scandale national »

14 février 2015

Nouvelle route du littoral : le scandale s’amplifie à quelques mois de la conférence de Paris sur le climat. Hier, le journal l’Humanité a publié un article révélant à la France l’enquête en cours sur l’attribution des marchés de ce projet. Le jour même, Paul Vergès a rencontré les journalistes de la presse parisienne au Sénat pour répondre à leurs questions. L’Agence France Presse a fait un compte rendu que nous reproduisons ci-après. Il donne un aperçu de la manière dont l’affaire est désormais perçue en France.

« Le sénateur de la Réunion Paul Vergès (CRC, Communiste, républicain et citoyen) a qualifié vendredi à Paris de « crime contre l’environnement » le projet de nouvelle route du littoral (NRL) dans son île de l’Océan indien.
« C’est un crime contre l’environnement », a déclaré le doyen de la Haute Assemblée devant la presse, dénonçant également un « scandale national ».

Longue de 12 km, cette Nouvelle route du littoral dont le maître d’ouvrage est le conseil régional, majoritairement à droite, doit rallier la commune de Saint-Denis (nord) à celle de la Possession (ouest). Le projet qui combine digues et viaducs, prévoit la construction d’une 2x3 voies sur la mer.
« Le Conseil national de Protection de la Nature a émis un avis défavorable sur le projet qui comporte des atteintes à l’écosystème et à la biodiversité, en particulier aux espèces endémiques et à la barrière corallienne », a souligné M. Vergès. « L’Etat a dû accorder à la région des dérogations pour lui permettre de porter atteinte à la protection d’espèces protégées ».

Il a aussi critiqué un projet privilégiant le tout routier au détriment du transport collectif et du rail. Le projet en pleine mer lui apparait « comme anachronique », ne prenant pas en compte les incertitudes concernant l’élévation du niveau des océans à l’horizon du siècle et l’intensification des cyclones.
De plus, critique-t-il, le projet ne règle pas le problème des déplacements, en particulier celui de l’entrée sur Saint-Denis.

Par ailleurs, M. Vergès considère que le financement du projet n’est pas assuré. Son coût initial est estimé à 1,66 milliard d’euros, mais M. Vergès chiffre son coût final à 2,5 milliards d’euros. Le financement calé sur 1,66 milliard « sera donc insuffisant et laisse à la charge de la Région tous les surcoûts ».
Enfin, il souligne que 15 recours sont pendants devant les juridictions judiciaires. Le parquet a ainsi ouvert une enquête préliminaire sur les conditions d’attribution de marchés. »

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