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Face à l’inévitable explosion du coût et devant l’incertitude sur les financements, les Réunionnais ont droit à la vérité
3 avril 2013, par
Les élus de L’Alliance, Maya Césari et Catherine Gaud, ont tenu une conférence de presse pour dénoncer les incertitudes sur le financement du projet de nouvelle de la route du littoral, dont les appels d’offres ont été lancés par Didier Robert, la semaine dernière. Pour préserver l’intérêt des Réunionnais d’aujourd’hui et de demain, l’Alliance demande une Mission d’expertise économique et financière afin que les Réunionnais puissent connaître toute la vérité sur un projet « aberrant ».
Rappelant le contexte économique et social réunionnais, les deux élues ont pointé du doigt le projet de nouvelle route du littoral « présenté comme une réponse pour relance de l’activité. Alors que l’on veut tuer le débat sur l‘opportunité et la faisabilité de ce projet aberrant et enfermer les Réunionnais dans une fausse alternative ».
Catherine Gaud a indiqué que le clivage entre ceux souhaitant « la relance de l’activité et alors on doit être pour le nouveau projet, quel qu’en soit le prix et ses insuffisances », et ceux qui sont « contre le projet, et alors on agirait contre la relance de l’activité, voire contre l’intérêt général » . Se voulant en dehors de ces stéréotypes, les élus de L’Alliance ont rejeté « ce raisonnement spécieux ».
Projet aux lourdes conséquences
Les deux élues ont expliqué que le projet actuel allait avoir des « conséquences pour La Réunion sur plusieurs décennies », car il s’agit d’un projet qui va influencer l’aménagement et la politique des déplacements du territoire, pour des années à venir. De plus, celui-ci va peser sur les finances publiques, et tout particulièrement celle de la Région. En effet, le contexte économique et financier de la France a des répercussions directes sur les collectivités et notamment à La Réunion. Le gouvernement prévoit une économie de 1,5 milliard supplémentaire pour 2014, afin de répondre aux objectifs fixés par François Hollande.
Dans une telle situation, les collectivités vont voir leurs budgets réduire comme peau de chagrin, avec le gel des dotations de l’Etat, la hausse des impôts, le transfert des compétences de l’Etat vers les collectivités et une population de plus en plus démunies qui demanderont un effort de la part des collectivités, dont la Région. « On n’a pas le droit à l’erreur, on ne doit pas faire porter le poids des erreurs sur les générations futures, on ne doit pas faire n’importe quoi sous prétexte qu’on doit relancer l’activité économique pour faire face à la crise » , a déclaré Catherine Gaud.
Cette dernière a d’ailleurs dénoncé le « gouffre financier » qu’est le projet, car il va, selon L’Alliance, aggraver la situation économique et non « régler à lui seul le problème de la relance de l’activité économique » . Cela s’explique par le fait que « tout ce qui sera mis sur la route du littoral se fera au détriment d’autres investissements », a indiqué Catherine Gaud. Pour cette dernière, ce projet de nouvelle route du littoral va « à terme assécher l’économie et provoquer des dégâts considérables. C’est pourquoi nous tirons la sonnette d’alarme et demandons qu’une expertise économique et financière soit réalisée ».
Projet risqué
Maya Césari a rappelé que Didier Robert, élu en avril 2010, avait décidé d’enterrer le projet Tram-Train pour des raisons financières et politiciennes, bien que ce projet relevant de la compétence de la Région fût financé en partenariat avec l’Etat, qui voulait une nouvelle route du littoral. Rappelons la signature des accords de Matignon signés en 2007 par Paul Vergès et Dominique de Villepin. En arrivant à la tête de la Pyramide, Didier Robert renégocie le protocole de Matignon avec François Fillon et supprime le tram, en basculant l’essentiel des crédits sur une nouvelle route du littoral reconfigurée à 6 voies.
Restait à régler avec l’État une ressource équivalente à une dotation ferroviaire pour boucler le financement du tram. Mais « pour des raisons politiciennes, Didier Robert n’a engagé aucune négociation avec le gouvernement sur ce point et il a décidé d’abandonner le projet du tram-train pour tout mettre sur la route du littoral » a expliqué Maya Césari. En effet, pour un problème de coût, le président de la Région a remis en cause le tram, mais « c’est ce problème de coût et de financement qui va faire capoter le projet de nouvelle route du littoral ».
Car le second protocole, à contrario du premier, ne comprend pas de clause d’actualisation, qui anticipe toute augmentation du coût devant être assumé, à 40% pour la Région et 60% pour l’Etat. Didier Robert a « mal négocié » le nouveau protocole qui ne prend pas en compte cette clause, de fait, « la Région devra assumer tout le poids de l’augmentation inéluctable du coût. C’est une bombe à retardement qui va faire exploser les finances de la Région ».
La question des surcoûts
De plus, « le projet initial devait compter une partie assumée par le concessionnaire grâce à un péage payé par les usagers. En supprimant le péage, ce sont aujourd’hui tous les Réunionnais qui devront payer cette route, même ceux qui ne l’utilisent pas » a expliqué Catherine Gaud. Soutenant que la route coûtera 1,6 milliard d’euros, Didier Robert affirme que son plan de financement est « calé sur ce coût ». Cependant, les élus pointent du doigt, le fait que « le coût va obligatoirement et inéluctablement évoluer » , car la réalisation porte sur une durée d’au moins sept années.
L’Alliance a noté plusieurs facteurs qui vont impacter ce coût à la hausse, comme le jeu de l’index du BTP, qui a changé entre 2010 - année fixée à l’époque - et 2013. De plus, les aléas au niveau des coûts des matériaux, les aléas d’ordre technique et même des évènements imprévus peuvent impacter sur le coût du projet. Il s’agit d’un financement qui « ne tient pas la route », a indiqué Maya Césari. « Non seulement le coût va exploser, mais les financements prévus sont incertains : il n’est pas besoin d’être expert pour redouter ce que l’on appelle l’effet ciseau sur les finances régionales » a-t-elle affirmé.
D’autant que la majorité a été dans l’incapacité de « fournir un état prévisionnel de ses dépenses d’investissements et de fonctionnement sur la période 2014-2020 ». L’Alliance met en avant l’impossibilité pour la Région de mobiliser ses fonds propres ainsi que ses capacités d’emprunts sans dépasser la moyenne annuelle de dépenses de fonctionnement de 1,8%. Face aux incertitudes financières, les deux élus ont expliqué : « Les Réunionnais ont le droit de connaître la vérité : si la Région s’engage dans l’aventure de la nouvelle route du littoral, quelles sont les dépenses et les opérations auxquelles elle devra renoncer ? » pour pouvoir financer cette nouvelle route.
Céline Tabou
L’indispensable MEEF Face aux difficultés financières de la Région et aux risques que va engager ce projet, L’Alliance, présidée par Paul Vergès, a proposé de lancer une expertise indépendante, via la Mission d’Expertise Economique et Financière (MEEF), afin de statuer sur le coût et le financement de la nouvelle route du littoral. Cette expertise pourrait clarifier la situation, car bien que « la Région veut se montrer rassurante, elle refuse d’entendre nos arguments ». C’est pour ces raisons que l’Alliance a écrit au préfet le 26 février dernier afin qu’une expertise neutre et indépendante puisse être réalisée par la Mission d’Expertise Economique et Financière, relevant de la Direction générale des Finances publiques du Ministère de l’Economie et des Finances. En évoquant cette possibilité, l’Etat - partie prenante - dans ce projet pourrait sécuriser financièrement ce projet sans aucun impact sur les délais et le planning du projet. Le travail du MEEF est neutre, indépendant et confidentiel, « libre à la Région et à l‘Etat d’apprécier ensuite l’opportunité de rendre publiques les conclusions de la MEEF » . Pour L’Alliance, cette expertise est un principe de précaution dans un contexte de crise économique et financier, car elle permettra à la Région de connaître précisément si les conditions qu’elle entend mobiliser sont suffisantes, si elle doit renoncer à telle ou telle opération ou si elle doit augmenter tel poste de recettes (fiscalité par exemple) pour financer le projet de nouvelle route du littoral, a précisé Catherine Gaud. Pour conclure, Maya Césari a indiqué que « tant l’Etat que la Région ont intérêt à une telle expertise. Rien ne pourrait expliquer que l’Etat ne réponde pas positivement à cette proposition ». Un rendez-vous a été demandé à la préfecture, afin d’échanger avec le préfet sur la demande d’une MEEF pour le projet de nouvelle route du littoral. Céline Tabou |
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