Affaire Bettencourt/Woerth

Nouvelles révélations sur l’implication du ministre du Travail

4 septembre 2010, par Céline Tabou

Avant le débat parlementaire sur la réforme des retraites, le ministre du Travail, Éric Woerth est rattrapé par l’affaire Bettencourt. Lors d’une perquisition de la police chez Liliane Bettencourt, les policiers auraient trouvé une lettre prouvant l’appui d’Éric Woerth à Patrice de Maistre, pour qu’il obtienne la légion d’honneur.

Cette lettre destinée à Nicolas Sarkozy, et écrite par Éric Woerth, alors trésorier de l’UMP, confirme l’implication de l’actuelle ministre du Travail. Celui-ci recommande Patrice de Maistre, membre du Premier cercle, groupe rassemblant les principaux donateurs de Nicolas Sarkozy, a révélé “L’Express.fr”.

Les mensonges du ministre

Après l’avoir nié toute implication dans l’attribution de la Légion d’honneur de Patrice de Maistre, employeur de son épouse et gestionnaire de la fortune des Bettencourt. Éric Woerth reconnaît être intervenu. Ces aveux ont conduit le Parti socialiste à réclamer la démission de ce dernier. Quant à l’UMP, elle parle de chasse à l’homme en plein débat sur les retraites.
Le ministre avait déclaré ne pas connaître Patrice de Maistre, puis a indiqué qu’il l’avait rencontré à quelques reprises, puis de n’avoir jamais évoqué avec lui l’embauche de sa femme... Les déclarations contradictoires du ministre s’accumulent, ce qui va le conduire devant la brigade financière, chargée du dossier Bettencourt.

À quatre jours de la mobilisation contre la réforme

Lassés par cette affaire les syndicats, qui s’étaient tenus à l’écart de l’affaire Bettencourt/Woerth, accusent le gouvernement d’utiliser ces événements comme écran de fumée pour éviter le débat concernant la réforme des retraites.
Dans "Les Echos" de jeudi 2 septembre, François Chérèque (CFDT) et Bernard Thibault (CGT) ont expliqué que le fond du dossier des retraites n’était plus évoqué, et qu’Éric Woerth était « objectivement plus occupé, et préoccupé, par autre chose que par le sujet qui nous, nous intéresse ».
De son côté, Nicolas Sarkozy a affirmé qu’il ne sera pas « le président de la République qui partira sans avoir réglé la question de l’équilibre des régimes de retraite. C’est clair, je suis extrêmement déterminé ». Cette annonce dénote une absence de débat et de remise en cause de la réforme par d’autres formes de financements (revenu du capital, haut revenu...), qui va faire passer l’âge de départ à la retraite de 60 à 62 ans. Le président de la République a d’ailleurs tranché « passer de 60 à 62 ans, ça rapporte à la caisse d’assurance qui paie vos retraites 28 milliards d’euros, voilà ».

Céline Tabou


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