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Contrat social - Culture et Identité
14 septembre 2006
Radjah Véloupoulé, Président de la Commission de l’épanouissement humain, a répondu aux questions de “Témoignages” concernant le rôle et les objectifs de la Maison des Civilisations et de l’Unité Réunionnaise ainsi que le Contrat social du PCR.
Radjah Véloupoulé, vous êtes Président de la Commission de l’épanouissement humain, en charge notamment des questions culturelles et identitaires. Quelle place tient la culture réunionnaise dans la politique régionale actuelle ?
- La culture réunionnaise tient une place fondamentale dans la politique régionale actuelle. Que ce soit pour les équipements structurants (Maison des Civilisations et de l’Unité Réunionnaise - MCUR ; Musée des Arts Décoratifs de l’Océan Indien - MADOI ; Kélonia), l’aide accordée aux artistes (musique, peinture, danse, théâtre, littérature) ou les bourses de formation culturelle, nous valorisons l’identité réunionnaise dans toutes ses dimensions.
La Région Réunion s’engage dans un projet fort, celui de la Maison des Civilisations et de l’Unité Réunionnaise. Quel sera son rôle exactement ?
- Le rôle de la Maison des Civilisations et de l’Unité Réunionnaise sera triple à mon sens. Premièrement, établir une généalogie de l’identité réunionnaise qui n’a pas surgi ex-nihilo, à partir de rien, mais s’avère être le fruit d’une dialectique qui s’est construite sur les apports constitutifs de 6 civilisations (européenne, africaine, chinoise, dravidienne, musulmane et insulaire). Chaque étape de l’histoire de La Réunion, qui a généré des rencontres, des adaptations, des créations, fut déterminante dans l’élaboration de l’identité qui, aujourd’hui, n’est pas figée mais en constant devenir. Deuxièmement, la Maison des Civilisations et de l’Unité Réunionnaise sera un lieu d’échanges, entre les Réunionnais eux-mêmes, qui ont besoin de se connaître, non pas superficiellement, mais jusque dans leur patrimoine culturel commun composé de multiples facettes. Par ailleurs, des échanges se produiront avec des artistes en résidence, la venue de conférenciers, une émulation intellectuelle qui permettra de moins subir l’insularité.
Troisième point : Ce lieu permettra de comprendre qu’il existe une vision du monde réunionnaise qui n’est pas le résultat de l’assimilation mais l’émergence d’une perception et d’une appréhension qui échappent aux classifications traditionnelles. La prise de conscience sur ce point est fondamentale si nous voulons entrer pleinement dans le 21ème siècle et non à reculons, en cultivant la nostalgie du passé, des vieux conditionnements coloniaux et des visions passéistes.
Dans le Contrat social du PCR, on lit : "Notre politique culturelle doit se donner l’exigence de construire une cohésion interculturelle dans le but de structurer une identité partagée au sein de la société réunionnaise". Quelle est notre identité partagée ?
- Notre identité partagée est le fruit d’une coexistence historique, qui a procédé par étapes, certaines imposées, comme l’esclavagisme et l’engagisme, d’autres consenties, comme la départementalisation, et aujourd’hui, choisies, comme le vivre ensemble dans un espace limité où chacun peut exprimer ses spécificités tout en respectant un équilibre basé sur l’expression des différences qui contribuent à la richesse commune. À ce sujet, la réappropriation de la mémoire reste indispensable, mais il faut aussi pouvoir se projeter dans un avenir dominé par la mondialisation culturelle en même temps qu’économique. Phénomène que connaissent les Réunionnais puisque l’Histoire leur a imposé ce savoir et leur a appris qu’une île de 2.500 km2 s’avérait déjà être depuis le 17ème siècle un village global.
Vous vous fixez pour objectifs sur les 2 prochaines décennies "d’augmenter considérablement le volume de production et de création, en créant une structure d’impulsion". Vous ne mobiliserez que le système éducatif et le service public pour atteindre les résultats escomptés ?
- Pas seulement. Il existe la volonté et cela se concrétise actuellement à la Région, de solliciter les créateurs réunionnais, de susciter de nouveaux talents, et de répandre un état d’esprit qui fasse appel à l’innovation, l’originalité ainsi qu’aux forces vives de nos associations. Il est nécessaire que chacun se sente acteur du devenir culturel en s’investissant dans le domaine qui lui est propre et qu’il propose des pistes nouvelles.
Quelle place donnerez-vous aux expressions artistiques réunionnaises ? Comment seront-elles valorisées ?
- Les expressions artistiques réunionnaises sont d’ores et déjà valorisées par la politique régionale actuelle et elles le seront encore plus par le biais de la Maison des Civilisations et de l’Unité Réunionnaise. Bien évidemment, seront privilégiés les actions et les projets qui s’ancrent directement dans la réalité réunionnaise, ainsi que tous ceux qui entretiennent des rapports étroits avec les aires des civilisations d’origine. Mais toutes les régions du monde intéressent La Réunion, et un Réunionnais peut, je le crois, se trouver des points communs et de partage avec n’importe qui sur cette planète. J’aime beaucoup la notion de citoyen du monde. L’universalité de la musique réunionnaise illustre cette idée d’une manière très significative.
Enfin, vous souhaitez accorder toute leur importance aux grandes dates de référence des différentes cultures d’origine et religions du peuple réunionnais, ainsi que les dates historiques, comme le 19 mars 1946. Y aura-t-il des célébrations liées au marronnage, la révolte d’Elie à Saint-leu par exemple ? Le Jour de l’An tamoul sera-t-il enfin un jour férié à La Réunion ? Comment cela sera-t-il aménagé dans la réalité ?
- Le marronnage constitue une période très importante d’un point de vue de l’inconscient collectif réunionnais. Il montre que le Réunionnais est épris de liberté et qu’il peut, quand les circonstances l’exigent, ne pas accepter sa condition et s’opposer à l’ordre établi, au péril de sa propre vie. Quant aux dates importantes pour les différentes cultures d’origine et religions du peuple réunionnais, il est souhaitable que les communautés se décloisonnent et que chacun puisse se sentir musulman, chrétien, hindou, bouddhiste, hébraïque, lors des fêtes respectives. Il est nécessaire qu’un réaménagement des jours fériés soit effectué pour aboutir à une situation équitable plus conforme à la réalité. Il n’est pas utopique de penser que chacun porte en lui-même toutes les dimensions du sacré. Un réel dialogue soit s’établir entre toutes les instances pour parvenir à une organisation souple et ouverte.
Culture, identité et emploi. La prise de conscience identitaire influe-t-elle sur l’insertion professionnelle des Réunionnais ?
- Il est extrêmement important d’être conscient de son identité, de ce que l’on est, du rapport que l’on entretient avec autrui et le monde. L’identité structure un individu et influe bien sûr sur son insertion professionnelle. La notion d’estime de soi, de la valeur que j’accorde à ma présence au monde me permet d’entretenir des relations avec mon environnement, de me faire respecter et du même coup, de respecter autrui. Chacun se construit par le regard que l’autre pose sur lui, mais le plus important est d’abord d’avoir une bonne image de soi. Longtemps, les Réunionnais ont été dévalorisés par le biais de la colonisation qui niait l’existence d’une culture réunionnaise. Aujourd’hui, il n’est plus question de rapport dominant-dominé, chacun se doit de prendre ses responsabilités et œuvrer pour une décolonisation complète des esprits.
Radjah Véloupoulé
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