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7 juin 2007
On ne savait pas Bertho Audifax si engagé dans la cause des femmes. Hier, il battait campagne dans l’action, en remettant un chèque de 150.000 euros à la Fondation père Favron, attribué sur la réserve parlementaire. Le bon samaritain soigne juste avant les urnes, c’est connu.
Bertho Audifax, député-maire de Saint-Benoît, avait besoin de la pub ma parole. Inviter la presse, pour montrer officiellement l’action d’un député de terrain ! C’est se moquer de nous, alors que dans quelques jours les Réunionnais sont appelés à voter pour leurs 5 députés réunionnais. C’est à la maison d’accueil spécialisé de Bras-Fusil, dans son fief donc, qu’il condescend à soutenir une association dans son travail de terrain. Quelle association ? La Fondation Père Favron, pour qu’elle réalise un local adapté pour les femmes de l’Est, « un relais familial digne de ce nom, qui verra le jour à Bras-Fusil, pour tout l’Est de l’île ». Ah, non, n’imaginez pas une seconde que le député-maire de Saint-Benoît aurait pu soutenir l’association Momon Papa Lé la, et un concurrent aux Législatives. Ce ne sera pas non plus une jeune association de femmes mobilisées contre la violence faite à leur encontre. Bref ! c’est une association bien dans ses baskets qui rafle la mise, la réserve parlementaire, une enveloppe généreuse de 150.000 euros. N’allons pas jusqu’à dire que le projet n’est pas important à réaliser. Mais voyons monsieur le député, pourquoi toujours claquer des doigts pour la réalisation d’un projet, juste avant les élections ?
Réserve parlementaire ?
« C’est un pouvoir de subvention donné aux élus. Chaque année, quand elles votent le budget, les deux chambres s’allouent des crédits d’investissement d’environ 90 millions pour l’Assemblée Nationale et 55 millions pour le Sénat. Ces sommes sont ensuite réparties entre les groupes politiques. Pour en faire bénéficier les communes et les associations de leur circonscription, mes parlementaires doivent constituer un dossier », nous fait-on savoir. Celui de monsieur Audifax était pile fignolé pour ces élections. Car n’oublions pas que c’est le candidat sortant et qu’il présente par là même son bilan. Bilan basé uniquement sur votre réserve parlementaire ? Peut-être que pour nous faire oublier qu’il a lui-même voté des lois antisociales, le député-maire de Saint-Benoît veut se montrer sur son meilleur jour. De 2003 à 2007, sa réserve parlementaire serait passée de 80.000 euros à 300.000 euros. Et Audifax d’écrire « la somme très importante reçue en 2007 m’a amené à réfléchir à une autre forme de partage. En effet, jusqu’à présent, j’avais proposé aux maires des communes de ma circonscription et de ma famille politique de répartir ces enveloppes annuelles pour des dossiers sur lesquels je m’engageais personnellement à Paris, pour obtenir ces fonds ». Et celui-ci d’énumérer tous les heureux bénéficiaires de « sa » réserve parlementaire, tous les projets concrétisés grâce à sa bienheureuse intervention. Si ce n’est pas se faire publicité, qu’est-ce alors ? En tout cas, on ne savait pas le député-maire de Saint-Benoît si impliqué, lui qui veut faire un geste fort en direction des femmes en grande difficulté de La Réunion. A nous faire oublier que la députée qui a si longtemps milité pour la femme réunionnaise en détresse n’est autre qu’Huguette Bello, candidate PCR à la députation. Les électrices et les électeurs réunionnais se laisseront-ils duper par un bon samaritain, qui compte ses deniers, à l’affût du pouvoir ?
Willy Técher
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