Guylène Doressamy

« On a besoin de développer le Sud et Paul Vergès et Élie Hoarau en seront les meilleurs défenseurs »

22 mai 2007

Issue d’une famille communiste de Saint-Pierre, Guylène Doressamy a « grandi dans les meetings » qu’animaient dans le Sud Paul Vergès et Elie Hoarau. La présence de ces deux dirigeants du PCR aux côtés des familles de travailleurs du Sud est pour elle une évidence qui remonte à loin.
Pourtant, son engagement personnel dans la vie politique et dans les combats de l’île date de trois-quatre ans, pas plus. Elle a raconté à Témoignages les étapes qui l’ont conduite vers son engagement militant d’aujourd’hui.

Elle a fait à Saint-Pierre toute sa scolarité, les années de lycées, jusqu’à un brevet de comptabilité (BEP), suivi d’un brevet de collaboratrice d’entreprise. « J’ai travaillé quinze ans en pharmacie, mais je ne m’y sentais pas à l’aise ». Elle prend alors une décision difficile : s’arrêter, avec des enfants encore petits, un mari pêcheur. Mais par choix, elle prend le temps de se réorienter. Pendant ces années de tâtonnement, elle accompagne la scolarité de ses enfants et trouve la fédération des parents d’élèves (FCPE), où elle a milité depuis l’enfance de sa fille... « C’est comme cela que j’ai pris connaissance des problèmes qui minent l’école publique », dit-elle. Elle côtoie des parents « qui n’arrivent pas à suivre la scolarité de leurs enfants ; des parents perdus qui ne savent pas lire-écrire et se sentent cernés », dit-elle aujourd’hui.
Puis viennent les manifestations de 2003, un « moment fort » se souvient Guylène. « Il y avait les parents qui ne comprenaient pas les raisons des grèves... Je me suis retrouvée au milieu, comme médiatrice, entre les profs et les parents. Je disais que le gouvernement était en train se s’attaquer à l’Education et que les enfants en pâtiraient, plus tard ».
En 2004, elle est sur la liste régionale conduite par Paul Vergès. Elle n’est pas élue, mais est devenue « très militante » depuis ce moment-là. « Nous avons formé “Jeunesse 2004” pour inviter d’autres jeunes de toute l’île à discuter avec nous de leurs difficultés et de leur avenir », se souvient Guylène.
Lorsqu’on lui demande ce qui l’a fait passer d’une culture communiste latente à son engagement actuel, elle répond sans hésitation : « C’est la colère... Le fait d’être sans emploi, avec des enfants à nourrir... La vie n’était pas tellement facile. Et je trouvais anormal, quand j’allais à l’ANPE, qu’on me réponde que je n’avais pas droit à tel ou tel contrat... J’enrageais ! »
Depuis l’an dernier, elle a un diplôme universitaire (Bac+2) de “Médiatrice d’Education populaire”. Ses années d’engagement avec les parents d’élèves l’ont mises en contact avec de très nombreuses familles et son souci pour l’Education n’a pas cessé de s’affermir. C’est la thématique qu’elle a choisi de défendre au sein du Collectif pour le développement de la micro-région Sud, un groupe de réflexion de la société civile du Sud de l’île, qui s’est constitué pour faire progresser dans le Sud le projet du tram-train. Et c’est vrai qu’il a beaucoup progressé. Il faut maintenant passer à la phase active de réalisation, en élisant des députés qui “transformeront l’essai”. C’est aussi ce Collectif qui est à l’origine de la candidature de Paul Vergès dans la 3e circonscription et qui soutient celle d’Elie Hoarau dans la 4e. « Au Sud, ils sont les candidats les mieux à même de défendre les Réunionnais. Quand Elie Hoarau était à la mairie de Saint-Pierre, il a initié et fait aboutir plusieurs projets de développement. D’autres n’ont pas eu le temps d’arriver à leur terme. Mais comme députés, ils pourront faire beaucoup », dit-elle.
Parmi les questions urgentes, Guylène Doressamy demande, comme de très nombreux parents du sud de l’île, la décentralisation des filières de l’Université. « Les étudiants du Sud dépensent plus, dans les transports, les déplacements, le logement ; ils perdent plus de temps à régler les problèmes de leur transfert vers le campus du Moufia qu’à étudier. On devait faire une Ecole d’ingénieurs : je ne comprends pas pourquoi on a laissé filer cela vers le Nord. Ils n’avaient pas prévu de terrain ! Or dans le Sud, la population est en augmentation plus rapide ; nous avons plus de jeunes, plus de chômeurs. On a besoin de développer le Sud ! », dit-elle partout dans les réunions de quartiers, dans les contacts plus individuels avec ses concitoyens.
« Je suis enchantée de voir Paul Vergès aller dans la 3e circonscription. Lui sera capable de dire là-bas ce qu’il faut pour La Réunion mieux que personne ! » « Avec Elie Hoarau, Paul Vergès a bataillé pour l’Egalité ; ils ont fait la preuve qu’ils n’avaient aucun attachement au mandat et que seule comptait la bataille ; ils ont même remis en jeu leur mandat de député... Et ils ont gagné ! »
Forte du programme élaboré par les formations de l’Alliance, Guylène Doressamy s’est engagée à fond dans cette nouvelle bataille : porter à l’Assemblée nationale des députés qui œuvreront sans relâche et sans traîtrise pour le développement de la micro-région Sud.

P. David


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