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Le bilan de Laurent Cayrel
22 août 2006
Au moment de partir, aussi grand le personnage soit-il, surtout du haut pouvoir qui est le sien, le Préfet Laurent Cayrel doit peut-être se demander : me regretteront-ils ? Ai-je laissé une trace dans l’administration de cette région qui est aussi un département ?... Et autres questions existentielles.
Chikungunya, éboulis sur la route du littoral, tempête Diwa... l’ensemble a été "fatigant" pour le Préfet qui quitte La Réunion ce soir. Il a dressé le bilan de son action et en a profité pour conseiller à son successeur de se "retrousser les manches" d’entrée de jeu (un geste à déconseiller pour qui a bien lu les conseils pour se protéger du moustique porteur du chikungunya).
Ce soir, Laurent Cayrel ne sera plus Préfet de La Réunion. Après 1 an de fonction - il est arrivé dans l’île le 16 juillet 2005 -, il s’envolera pour la Préfecture du Morbihan en plein pays breton. Il ne le cache pas, il n’est pas "mécontent de voir arriver la relève". Car, s’il a apprécié l’île, où il a "beaucoup appris", cette année "riche et intense" est "une campagne qui compte double", dit-il. La conjugaison "en 1 an" de 3 crises - le chikungunya, le tragique éboulement de la route du littoral et les fortes pluies de la tempête Diwa - a été "fatigante", ajoute-t-il. Il est vrai que si, pour ce haut fonctionnaire, partir dans les îles représentait une sinécure, il a dû déchanter, et assumer pleinement les charges qui incombent à un représentant de l’État.
Auto-félicitation
Mais avant de partir pour les marées et vents bretons, Laurent Cayrel a tenu à dresser le bilan de son action dans l’île. Visiblement décontracté, se laissant même parfois aller à quelques traits d’humour, le Préfet dit en préambule avoir "le sentiment d’avoir beaucoup travailler au service des Réunionnais". Il dit ne pas vouloir faire "d’autosatisfaction", mais comme son action ne "s’est pas limitée à la démoustication", il rend compte des autres grands dossiers.
En matière de modernisation des services de l’État, Laurent Cayrel se félicite (on n’est jamais mieux servi que par soi-même) d’avoir "mené à bien" le redécoupage des arrondissements. Rappelons qu’à partir du 1er septembre, La Possession et Le Port seront rattachés à la Préfecture de Saint-Paul et non plus de Saint-Denis, tandis que les Avirons et l’Étang-Salé le seront à celle de Saint-Pierre et plus de Saint-Paul.
Au chapitre du maintien de l’ordre public, le Préfet note aussi que "la forte mobilisation de la police, de la gendarmerie et du Parquet" a conduit à la "baisse de 13% de la délinquance". Il est aussi heureux d’avoir fait "redémarrer le redéploiement des zones police et gendarmerie". Toutefois, il serait fâcheux de gâter le départ du Préfet et de lui rappeler d’autres chiffres en hausse (recrudescence des agressions et des vols, augmentation du nombre d’incarcérés dans les prisons vétustes, accroissement des victimes des accidents de la route, etc.)
L’emploi ?... le Préfet optimiste avec 30% de chômeurs
Disant ensuite que l’emploi a toujours été l’une de ses "grandes préoccupations", Laurent Cayrel se fait plutôt optimiste. "On a beaucoup dit que l’économie de l’île était en difficulté. C’est vrai, mais les indicateurs montrent que La Réunion a su surmonter les effets du chikungunya". Il note ainsi que "les grands moteurs de l’économie, le Bâtiment par exemple, n’ont pas été atteints par la crise". Concernant le BTP justement, là où l’État n’est pas encore intervenu, il aurait été juste que le Préfet salue l’engagement des Réunionnais eux-mêmes, et de la Région, plus particulièrement, qui a investi fortement dans ce secteur.
Selon lui, les autres secteurs économiques, celui du tourisme notamment, "ont relativement bien résisté". À propos du tourisme, il remarque cependant qu’"il reste maintenant à régler le problème de la modernisation et de la refondation de l’offre touristique. Cette situation est antérieure à l’épidémie, je l’avais remarquée dès mon arrivée. Le dossier est à reprendre".
Les regrets du Préfet
Le Préfet a par ailleurs des "regrets". Celui notamment de ne pas être parvenu à mener à terme le débat sur le traitement des déchets. "En février, au plus fort de la crise du chikungunya, il a semblé exister une réelle prise en main du problème par tous les acteurs du secteur. Hélas, les choses sont retombées", déplore Laurent Cayrel en faisant allusion aux monceaux de pneus usagés, "véritables viviers à moustiques", et d’ordures, "foyers des rats" qui continuent à proliférer dans l’île. Pour lui, il est clair qu’il y a "encore de gros efforts à faire en matière de salubrité". Il espère que les élus "vont se remobiliser" sur le sujet. Car dit-il, seule l’action conjuguée de l’État, des collectivités et de la population évitera une nouvelle crise sanitaire. "Si on ne comprend pas cela", l’épidémie "recommencera". Poursuivant sur la gestion de l’épidémie, Laurent Cayrel souligne : "on m’a reproché d’utiliser tel ou tel produit pour démoustiquer. J’assume ces choix, mais je rappelle qu’ils ont été faits sur conseils des techniciens. N’étant ni médecin, ni entomologiste, j’ai suivi leurs avis". Responsable mais pas coupable, le Préfet nous rejoue le Ponce Pilate, et l’art de se défausser sur d’autres... Mais avec regrets, ce qui change tout.
Laurent Cayrel regrette aussi de "ne pas avoir fait plus" en matière de coopération régionale. "Les événements ne nous en ont pas laissé le temps", commente-t-il. Ses relations avec les élus auront été "authentiques et riches". Cela même si en période de crise sanitaire, "il est arrivé qu’un maire critique mon action (allusion au Maire de Saint-Paul, Alain Bénard - NDLR). J’ai beaucoup apprécié de travailler avec eux. Je n’ai pas le sentiment d’être passé à côté de quelque chose".
... et ce qui reste à réaliser
Et puis il y a les chantiers à venir. Le matin même, le Préfet a eu une dernière rencontre avec Paul Vergès, Président du Conseil régional. Il a notamment été question de la route du Littoral, de celle des Tamarins et du tram-train. "Sur la base d’hypothèses raisonnables, il est possible d’aboutir à des accords intéressants" entre l’État et la Région, note-t-il. À propos de la route du Littoral, - le choix du projet de nouvel axe n’a toujours pas été arrêté -, il annonce que l’État va contractualiser sa construction, "la démarche sera spécifique à La Réunion". Il dit aussi que les modalités techniques et financières du chantier seront arrêtées dans les prochains mois.
En provenance des Côtes d’Armor, le nouveau Préfet Pierre-Henri Maccioni arrivera dans l’île le samedi 26 août et prendra officiellement ses fonctions le lundi 28 août.
A.W. avec IPR
Son pire et son meilleur souvenir : le chikungunya
Au jeu des questions-réponses, Laurent Cayrel a abordé des sujets plus personnels. Le chikungunya restera son pire et son meilleur souvenir. "La crise a été dure, mais elle m’a permis de rencontrer des personnes formidables". Il regrette de ne pas avoir réorganisé plus vite le fonctionnement de son cabinet, "la crise a montré qu’il était perfectible".
Les vacances prochaines ?
Il reviendra à La Réunion, en vacances, espère-t-il. Au moins pour visiter Cilaos où il n’est jamais allé. "Trop loin, manque de temps et l’on ne peut pas prendre l’hélico tous les jours, cela coûte cher", explique-t-il. Il voudrait aussi goûter au tang, mais dit-il, "je préfère d’abord visiter Cilaos".
Ce qu’il laissera à son successeur dans son bureau "envahi par les moustiques" ?
Une bombe insecticide et un produit anti-moustiques. Et ce qu’il lui conseille d’entrée de jeu ? "De se retrousser les manches et d’y aller sans hésiter". (Bis repetita... perseverare diabolicum... Comme quoi on a beau être Préfet, parfois on donne de mauvais conseils. Mais peut-être comprend-on mieux pourquoi et comment ce haut fonctionnaire s’y est si mal pris avec le chikungunya ?)
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