Visite de François Bayrou, président du Modem

« On peut travailler avec des élus d’étiquettes différentes »

4 novembre 2008, par Edith Poulbassia

Le président du Modem, François Bayrou, en escale à La Réunion après sa visite à Mayotte, est reparti hier. Il a profité de son passage pour rencontrer les militants, les élus, et visiter la route des Tamarins.

Michel Lagourgue, président du MODEM Réunion et François Bayrou.
(photo EP)

C’est par une escale à La Réunion que François Bayrou, président du Modem, a achevé son bref séjour dans l’océan Indien. Invité à un débat sur la départementalisation à Mayotte le week-end dernier, il est arrivé dimanche après-midi à La Réunion et est reparti hier soir. Au programme de cette visite, la rencontre avec les militants et les élus du Modem, la découverte de la route des Tamarins, que François Bayrou a qualifiée de « plus grand chantier de BTP d’Europe », et réunion publique à Saint-Leu, commune du maire centriste Thierry Robert, initiateur d’Entente Réunion.
Une initiative que François Bayrou semble comprendre. « Il existe une coutume de mettre en place des mouvements locaux en relais des mouvements nationaux. L’idée est de travailler avec des élus qui ne sont pas encore au Modem, mais qui viennent d’autres partis. On peut travailler avec des gens d’étiquettes différentes vers des buts communs. Il faut faire bouger les lignes », affirme-t-il, convaincu que « le clivage droite/gauche a du plomb dans l’aile » et que les « citoyens savent faire la différence entre les convictions stables et les convictions évolutives ».
Le Modem local s’est quant à lui constitué et a désigné son président en la personne de Michel Lagourgue. François Bayrou en attend la « désignation de responsables estimés » de la population, et « une démarche de rassemblement » des expériences, des militants, des élus, pour conduire une liste autonome aux élections européennes l’année prochaine.
Enfin, François Bayrou s’est montré critique envers la politique menée par le gouvernement pour l’Outre-mer, défendant ainsi le maintien de la défiscalisation. « Il y a beaucoup d’incompréhension pour les DOM-TOM à Paris et dans les cercles de pouvoir. Notamment en ce qui concerne la remise en cause de la défiscalisation, le gouvernement oublie l’impératif d’investissement, alors qu’il sait que l’Etat n’a plus les moyens. A Paris, il y a souvent une grande condescendance pour l’Outre-mer, on la considère comme une danseuse au crochet de la communauté nationale et non comme quelque chose qui élargit l’horizon. L’Outre-mer, c’est deux choses pour la France : la preuve que la République s’épanouit dans la diversité, et le rappel de la vocation universelle de la France. L’Outre-mer coûte peut-être, mais rapporte aussi beaucoup en présence dans les océans et en compréhension du monde », a conclu le président du Modem.
Concernant Mayotte, François Bayrou plaide pour une reconnaissance de la départementalisation, puis pour l’ouverture d’un dialogue avec les élus mahorais afin de mettre en œuvre ce nouveau statut. Sa crainte est que le gouvernement recule encore, malgré la consultation prévue en 2009.

EP


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