« Au buste, citoyens » ?

... Ou l’art de travestir l’Histoire

12 juillet 2007

L’association “Vi souviens”, créée par Jacques Tillier vise un but unique : remuer les cendres du défunt Alexis de Villeneuve dont le rédac-chef du “Jir” s’est emparé d’autorité.

La maison du Général.
(photo Nanou)

Celui qui, chaque lundi se glorifie d’être le seul capable sur la place « de débusquer un rat d’une cave » organise une quête. Pour venir en aide aux enfants de Madagascar ? aux handicapés de La Réunion ? Pas du tout. Jacques Tillier organise sa quête « pour la réalisation d’une plaque commémorative et d’un buste d’Alexis de Villeneuve » qu’il entend installer là où bon lui semblera. Car, procès en diffamation après procès en diffamation, tous perdus, l’objectif poursuivi par Jacques Tillier est devenu très clair aux yeux de tous : utiliser la mémoire d’Alexis de Villeneuve pour tenter de nuire et désormais, pour diffamer dans la pierre, le marbre ou le bronze.
Le rédac-chef du “Jir” a les héros qu’il peut, mais de là à les imposer aux Réunionnais où le lui commande sa fantaisie et sa perception politicienne de l’Histoire de La Réunion, il y a de la marge.

Mais à tant y insister, Jacques Tillier révèle que la mort brutale d’Alexis de Villeneuve n’est que prétexte à polémiquer. En effet, jamais J. Tillier n’accepte de prendre en considération le fait qu’une enquête bâclée a débouché sur la désignation d’un coupable “idéal”. « Qui a tué Alexis de Villeneuve ? » (1) à cette question il y a celles et ceux qui prendront en considération l’ensemble des données du dossier d’assises et il y a ceux qui, comme Tillier, crieront à l’assassin pour vendre du papier et donner à croire qu’il tape impartialement tant à “droite“ qu’à “gauche“.

Lorsqu’un personnage historique disparaît, il est d’usage de mettre en exergue les services qu’il a pu rendre à la société. A contrario, vouloir, ainsi que le fait Tillier, mettre en exergue une mort pour tenter de nuire à quelqu’un qui consacre sa vie au bien commun ne risque-t-il pas, au bout du compte, de donner à entendre qu’il ne parvient pas à trouver la même chose du côté de celui qu’il voudrait statufier ?
Faudrait-il, à l’inverse, statufier les Réunionnais qui ont été fusillés sur ordre de cet homme que Tillier veut ériger en modèle ?

Il faut se rendre à l’évidence : à aucun moment les contemporains d’Alexis de Villeneuve eux-mêmes, témoins de l’événement, n’ont érigé ni statue, ni apposé de plaque. Sans raison ?

Quant à la maison du Général, si l’association-Tillier veut réellement rendre hommage à celui qui l’a bâtie - Lucien Lebeau, négociant à Saint-Denis -pourquoi nier son œuvre puisque cette maison est quasiment en l’état où elle a été conçue et réalisée ? Car l’objet de la nouvelle polémique de Tillier est, une fois encore, de travestir l’Histoire : à l’occasion de la restauration de la maison du Général, on aurait compris qu’on puisse demander qu’elle retrouve son nom d’origine de “maison Lebeau”. Telle n’est pas la demande de Tillier. Facile de comprendre pourquoi.
Et c’est pourtant sur une base aussi insignifiante que le rédacteur en chef du J.I.R diffame à qui mieux mieux et s’amuse à quêter.

Jean Saint-Marc

(1) « Qui a tué Alexis de Villeneuve ? » Titre d’un ouvrage d’Eugène Rousse (éd. les deux mondes, 2000), dont le premier intérêt tient au sérieux de sa documentation. Le récit est en effet fondé sur les seuls documents fiables relatifs à cette affaire : les minutes du procès de Lyon (1947) et les débats à l’Assemblée nationale. Rien de commun, on le voit, avec le “Tilliérisme”.


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