Projet de nouvelle route du littoral et l’Alliance

Où sont les réalités budgétaires et l’aménagement ?

28 avril 2011, par Céline Tabou

La veille de l’assemblée plénière du Conseil régional, Philippe Berne, Michel Lagourgue et Philippe Jean-Pierre ont expliqué, lors d’une conférence de presse, pourquoi une route du littoral à deux fois trois voies, est une « aberration ».

Rappelant ce qui avait été fait par l’ancienne mandature, les trois hommes souhaitent une route du littoral viable, sécurisée et qui prenne en compte l’aménagement du territoire et les réalités budgétaires.
« Par le passé, nous avions décidé d’avoir des financements suffisants pour des modes de déplacements efficaces et sécurisés. Ces financements avaient également l’avantage de comprendre l’aménagement du territoire et de permettre aux micros régions de bénéficier de ces financements », a expliqué Philippe Berne, ancien vice-président du Conseil Régional délégué à l’Aménagement du territoire.
Le premier Protocole de Matignon, appelé Matignon I, prévoyait le financement du tram-train et de la route du littoral, soit deux grands chantiers, avec une partie par allègement fiscal, le principal via un financement propre partagé entre l’État, l’Europe et la Région. En cas de surcoût du prix de la route du littoral, l’État devait payer 55% du dépassement, et la Région 45%.
« Le nouveau projet ne prévoit pas les surcoûts, mais ce projet n’a aucune gestion économique à la hauteur des enjeux. Les éléments ne nous ont pas été fournis pour savoir si il fallait ou pas voter pour ce projet », a indiqué Philippe Jean-Pierre. L’économiste a qualifié de « gestion amatrice » ce projet et indiqué que la majorité avait fait fi « de préparer la réflexion et d’accompagner l’État à anticiper ses responsabilités. C’est preuve d’un manque d’ambition et de réalisme, car ils n’ont pas analysé le projet sur le plan financier et territorial ».

Aucune prise en compte de l’aménagement du territoire

Philippe Berne a expliqué qu’avec « l’abandon du tram-train, alternative à la route du littoral en cas de problème, il n’y a aucun projet mis en avant par la majorité pour mettre en place un transport en commun sur rail ». En effet, selon les trois membres de l’Alliance, Didier Robert n’a toujours pas mis en œuvre les grands projets qu’il avait annoncés pour La Réunion. C’est donc toujours l’absence d’activité économique suite à l’arrêt des grands chantiers de l’ancienne mandature.
Soutenu par Michel Lagourgue, actuel vice-président et délégué à l’Aménagement du territoire, ce dernier a tenu à préciser que « cette route à six voies ne comprend pas de BAU (bande d’arrêt d’urgence), en cas d’accident, il y aura un blocage complet de la circulation et la route sera fermée le temps nécessaire ».
Face à cette nouvelle proposée par la majorité à la Région, l’Alliance est inquiète face à un « projet irréfléchi qui pose les questions de budget et d’aménagement du territoire ».

Céline Tabou

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