Orientations budgétaires pour 2005

Ouvrir de nouveaux horizons au développement

6 novembre 2004

L’assemblée plénière de la Région s’est réunie hier pour débattre des orientations budgétaires de l’année 2005, dans le cadre des orientations générales de la mandature 2004-2010. Ce débat engage la réflexion des élus pour les dix semaines qui les séparent encore du vote du budget. Puis à l’unanimité, les conseillers régionaux ont décidé de l’opportunité d’une révision totale du Schéma d’aménagement régional (SAR).

Le débat d’hier marquait le début des discussions pour le prochain budget du Conseil régional. L’assemblée plénière débattait dans le cadre des orientations générales de la mandature 2004-2010. Le vote du budget aura lieu dans dix semaines.
Dans la déclaration liminaire au débat sur les orientations budgétaires pour 2005, le président de la collectivité a présenté de façon exhaustive, les trois axes principaux des actions retenues comme prioritaires pour ce début de mandature.
Paul Vergès est d’abord revenu sur le contexte dans lequel les élus de la Région vont avoir "l’écrasante responsabilité de préparer La Réunion du million d’habitants", en relevant "le défi de la cohésion sociale et en libérant La Réunion de ses handicaps structurels".
Et le président d’évoquer l’illettrisme, le chômage massif frappant surtout les jeunes, 70.000 foyers au RMI, 300.000 personnes relevant de la CMU et le problème délicat de "l’économie souterraine". Ces orientations ont été tracées dans l’esprit de "faire vivre les préconisations de l’Agenda 21 dans un nouveau contrat social". Les trois axes principaux en sont :

- le développement et la création d’emplois par l’ouverture de nouveaux horizons ;

- l’investissement dans l’humain (formation, mobilité recherche...) ;

- le développement durable.

Difficultés pour exporter

L’ensemble présente une "forte augmentation des dépenses d’investissement en 2005". Chacun de ces axes appelle des mesures par lesquelles La Réunion doit essayer de se sortir de ses difficultés structurelles “par le haut”, depuis le cadre légal conquis lors des batailles pour l’égalité, dans les années 80.
C’est une des données du problème, dans notre environnement géo-économique, a souligné le président de la Région, en pointant "une situation complexe sur le plan du développement économique". Le dynamisme de l’emploi n’empêche pas que les entreprises ont du mal à se maintenir ou à exporter ; ou que le taux de couverture des importations est "un des plus faibles de l’Outre-mer" (7,35%).

Objectif : un million de touristes en 2020

"Comment moderniser le tissu productif industriel et chercher de nouveaux marchés ?" C’est autour de cette question que Paul Vergès a présenté les actions pour soutenir les secteurs de l’économie marchande : en tête, les actions pour l’ouverture de nouveaux marchés et pour attirer les investisseurs étrangers ; le tourisme (avec l’objectif d’atteindre un million de touristes en 2020) ; les activités de pêche - pour lesquelles la Région veut négocier avec Bruxelles des accords pour une activité durable servant les pays de la zone - et la conquête du marché intérieur.

Dans les actions de soutien à la formation, l’accent a été mis sur la nécessité de créer un Centre hospitalier universitaire (CHU) avec des filières de formation de médecins, infirmières, sages-femmes... L’autre action phare est la mise en route d’une lutte concertée contre l’illettrisme, comme élément clé de cohésion sociale.

Enfin, l’axe du développement durable réunit des actions structurantes comme celles liées au Schéma d’aménagement régional (SAR) dont les conseillers régionaux ont voté hier la mise en procédure de révision (voir plus bas) ; le plan “d’autonomie énergétique” lié aux énergies renouvelables ; la politique des déplacements et des transports ; les efforts à faire dans le traitement des déchets (industriels notamment) pour la préservation de l’environnement ; les moyens à mettre en œuvre pour protéger le foncier tout en construisant suffisamment.

Peu de critiques globales

Ayant fait un exposé aussi complet que possible des priorités pour l’année 2005, Paul Vergès a ouvert le débat. Peu de critiques globales ont été faites sur ces orientations budgétaires : en réalité, l’accord semblait général sur le fond, les critiques formulées portant sur des différences d’appréciation politique.
Mais aucune critique n’a remis fondamentalement en question l’équilibre global de l’édifice proposé. Environ la moitié des conseillers présents sont intervenus dans le débat, prolongé pendant quatre heures.
Le groupe l’Union fait La Réunion, par la voix d’Alain Bénard, a émis une proposition demandant à la collectivité territoriale de se substituer à l’État - dont c’est la compétence - en matière de continuité territoriale. La Région s’efforce plutôt d’obtenir que le gouvernement d’une part, l’Europe de l’autre, assument leur part de responsabilité.
D’autres propositions de même type ont été faites pour l’éducation (L’Union fait La Réunion, socialistes), dans un rétrécissement de la vision politique des “deux oppositions” - la “déclarée” et la “dissimulée”- a ironisé sur la fin Paul Vergès, non sans remercier chacun pour son intervention.

"La mandature, étape d’un grand dessein"

Comme s’il revenait à la collectivité régionale de régler seule tous les problèmes, en faisant abstraction du contexte européen (élargissement, révision des “critères de convergence”...) voire du contexte mondial. Pour l’éducation comme pour la mobilité, la Région fait déjà beaucoup, au point d’amener le président de la collectivité à soupçonner chez certains
contradicteurs "une complicité avec le gouvernement dans sa défaillance sur ses responsabilités".
Au final, le débat n’a pas épuisé les désaccords dans l’approche politique de certains problèmes, mais les conseillers ont encore quelques semaines pour affiner leurs positions. "Ces orientations budgétaires sont une étape de la mandature, elle-même étape d’un grand dessein" a résumé Emmanuel Lemagnen.


Sur l’agenda de la Région

9-10 novembre : Séminaire (État/Région) sur les accords de partenariats économiques (APE). "Cela va engager l’avenir de l’île pour plusieurs années" a estimé Paul Vergès, en commentant le fait que "les accords de l’UE avec 77 pays ACP ont été profondément modifiés, conduisant ces pays à des regroupements régionaux", tels la SADC dans la zone d’Afrique australe.

"Comment organiser des relations étroites entre La Réunion et ces pays ? C’est une question très complexe, parsemée d’obstacles et de dangers" a commenté Paul Vergès en annonçant la venue, pour la semaine prochaine, de représentants du gouvernement français, de la Commission de Bruxelles, de la SADC et du COMESA...

9 novembre : La commission permanente se penche sur l’avenir du “Bourbon pointu”, un café “de grand cru” sur lequel les Japonais ont fait des recherches. Une pépinière expérimentale appuyée par des experts du CIRAD a permis de retrouver et d’isoler le “Bourbon pointu”.

6-7 décembre : Colloque sur les énergies renouvelables.

En décembre : Colloque à l’initiative de l’université, avec les forces armées de la zone (FAZSOI) et la participation de membres des armées des pays de la région. Le thème en est : “la mondialisation sous l’aspect géo-économique et militaire”.


An plis ke sa

Motions. Commencée avec du retard - dans les tribunes, une classe de terminale du lycée Duparc, en comptabilité professionnelle - la séance a débuté par la lecture de motions présentées par les groupes socialistes (carburants, emploi), Freedom (monopole de la SRPP, développement économique concerté), et l’Union fait La Réunion (mobilité, Union européenne, violences familiales et insécurité routière).

Pas d’urgence. À la demande d’urgence présentée par Freedom, en lien avec la motion sur les carburants, le président a répondu par une proposition de traiter le sujet lors de la prochaine séance plénière de décembre, avec les nouveaux dirigeants de la Chambre de commerce et d’industrie.

"Pa la èk sa !" a dit RFO-télé. La chaîne de télévision, après avoir normalement retransmis - pendant quatre heures - les débats au Conseil général sur le Plan de Cohésion et invité, comme il se doit, la présidente du Département sur son plateau de télévision, a décidé d’ignorer les orientations générales de la Région pour la mandature. Elle n’a consacré que de brèves minutes aux priorités pour 2005. Un “deux poids, deux mesures” qui n’a aucune justification.


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