Pacte budgétaire : soyons logiques avec nous-mêmes

6 octobre 2012

Dans les jours qui viennent, le Traité européen sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG, dit « Pacte budgétaire ») va être présenté pour ratification au parlement français. Le 9 octobre, il sera devant l’Assemblée nationale. Le 10, devant le Sénat.

Malgré l’engagement pris par le Président de la République au cours de la campagne, le gouvernement souhaite aujourd’hui faire ratifier le Traité sans renégociation. La voie parlementaire d’urgence employée ici sert, à l’évidence, à esquiver le débat populaire.

Les partis politiques présents à La Réunion gardent un silence gêné sur la question. Et pour cause ! De manière générale, ils ne se préoccupent pas de l’Europe, et dans ce cas particulier, ils sont sous la houlette de leurs donneurs d’ordres, à Paris. Le PCR lui, se battra sur tous les fronts européens. Il se battra pour la reconduction de l’accord sucrier, qui arrive à échéance en 2014. Et il se battra, contre la ratification de ce Traité. Pourquoi ? Parce que ce texte reprend, pour l’essentiel ce que le peuple, c’est-à-dire nous-même, avons rejeté lors du référendum de 2005. Le Parti communiste réunionnais avait, alors, pris position contre le projet…

NON à la ratification du traité européen…

Nous allons donc être logiques avec nous-mêmes. Et nous expliquerons, comme en 2005 qu’une autre Europe est possible : une Europe de la solidarité, une Europe de la fraternité, capable de remplacer l’Europe de la finance et des marchés.

Car c’est elle, cette Europe de l’argent, qui exige aujourd’hui une règle d’or sur des critères financiers. Et pourquoi, alors, ne pas proposer une règle d’or fondée sur des critères sociaux ?

Par ailleurs, ce Traité énonce le principe selon lequel le non-respect de la règle d’équilibre budgétaire entrainera de fait une diminution des fonds structurels octroyés au pays « fautif ».

Les RUP (Régions ultra-périphériques), auxquelles appartient La Réunion, sont aujourd’hui les Régions qui bénéficient le plus des fonds structurels européens. La ratification du Traité TSCG et sa mise en application ajouteraient une insécurité supplémentaire à la situation de notre île, déjà très affectée par la crise économique. Une diminution des fonds structurels européens entrainerait, pour La Réunion, un affaiblissement conséquent des possibilités d’investissement… et donc, un affaiblissement des réalisations créatrices d’emploi. Essaiera-t-on encore une fois d’imposer les recettes néo-libérales, qui n’ont semé que ruine et misères au cours des trois dernières décennies ? Ou le peuple aura-t-il, au moins, son mot à dire ?

Face à la gravité des enjeux, nous demandons dès aujourd’hui, et solennellement, aux parlementaires réunionnais d’exprimer leur opinion sur cette ratification.

Fabrice Hoarau

Union européenne

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