Elections européennes

PARTI SOCIALISTE-UMP : accord sur 97% de la politique européenne

Le résultat de l’analyse des votes des "eurodéputés"

29 mai 2009

Au Parlement européen, le PS et l’UMP votent ensemble, comme l’avait montré au grand jour la campagne commune qu’ils ont mené pour tenter d’imposer le traité constitutionnel européen en 2005. La baisse du prix du sucre, les menaces sur l’octroi de mer, l’incertitude sur le devenir des fonds structurels : tout cela est le résultat d’une politique où le PS et l’UMP montrent qu’ils sont d’accord 97 fois sur 100.

Paul Vergès, président du Comité de soutien de la liste de l’Alliance de l’Outre-mer, a rappelé lundi dernier les échéances immédiates qui attendent les nouveaux élus au Parlement européen, avec la certitude que la prochaine majorité sera largement dominée par les « champions du libéralisme ».

Ce qui rend illusoire toute argumentation tentant de faire croire que c’est le député élu dans l’océan Indien qui fera basculer la majorité dans un "camp" ou un autre.

Ce résultat fort prévisible risque « d’aggraver la politique sociale », or, c’est ce Parlement qui désignera la nouvelle Commission européenne qui aura la responsabilité d’appliquer cette politique, notamment dans le domaine budgétaire. Ces discussions auront lieu alors que l’Europe connaît la récession.

Ce qui veut dire que le plafond en référence pour obtenir le taux maximum de subvention, c’est-à-dire 75% du PIB moyen/habitant de l’Union Européenne, va diminuer. D’où cette conséquence : la fin des crédits spéciaux dont bénéficie La Réunion au titre de son éligibilité à l’Objectif Convergence dès 2014, date d’application du prochain budget européen. C’est ce qui arrive à une autre RUP, les Canaries, depuis 2007, et c’est une menace pour la Martinique.

PS-UMP : quelle différence ?

L’an dernier, le PS et l’UMP ont été d’accord pour voter ensemble 97% des lois au Parlement européen. Cette entente se fait sur le dos des citoyens qui ignorent leur connivence.

C’est ce que rappelle une étude réalisée par Jan Å Johansson, chercheur en Sciences politiques. Voici un extrait de cette étude publiée par "Observatoire de l’Europe.com" :

« Les deux grands groupes politiques PPE-DE et PSE n’ont été en désaccord que pour 18 votes par appel nominal sur 535 (3%), pour les votes finaux de 2008. Pour 7 de ces 18 votes par appel nominal, un des groupes a néanmoins choisi de s’abstenir lors du vote final et, dans un huitième cas, un groupe n’a pas voté du tout. Il reste 10 votes par appel nominal sur 535 (1,9%), pour lesquels le PPE-DE et le PSE ont donc été en totale opposition et ont enfreint le principe du consensus au sein du PE.

Sur les 23 affaires pour lesquelles il y a eu un désaccord entre les trois grands groupes politiques, 18 affaires relevaient de l’initiative propre et non de la procédure législative (il ne s’agissait donc que de l’expression d’un souhait), trois de la procédure de consultation (en principe, également une simple déclaration au Conseil), et deux affaires relevaient de la procédure de codécision en première lecture.

Les 10 votes par appel nominal pour lesquels le PPE-DE et le PSE ont été en désaccord concernaient neuf affaires. Sur ces neuf affaires, sept relevaient de l’initiative propre et non de la procédure législative (il ne s’agissait donc que de l’expression d’un souhait), une de la procédure de consultation (en principe, également une simple déclaration au Conseil), et une de la procédure de codécision en première lecture (un rapport relatif aux règles communes et traitant des normes et procédures communes concernant le retour des ressortissants de pays tiers en séjour irrégulier) ».

Et l’Outre-mer ?

En résumé, le groupe démocrate chrétien/conservateur (PPE-DE) auquel adhère l’UMP et le groupe socialiste (PSE), dont le Parti socialiste (PS) est une composante, sont donc parvenus à un "compromis" sur la quasi-totalité des votes. Et sur les dix votes qui les ont vus s’opposer, un seul était un texte de nature législative, c’est-à-dire de la compétence d’un Parlement. Alors à partir de là, comment peut-on distinguer UMP et PS, qui ont tous les deux voté pour les mêmes textes qui s’appliquent dans toute l’Union européenne ?

Ceci explique bien que pour l’UMP et le PS, la priorité est de continuer cette co-gestion de la casse sociale, pas de développer l’Outre-mer. Quelle est alors la différence ? Ceci rappelle que pour le développement de l’Outre-mer, la meilleure façon de se faire entendre est d’élire des députés qui ne sont pas désignés par des partis parisiens.

Union européenne

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