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Grève et mobilisation du personnel de l’Éducation nationale
26 mai 2004
Des centaines d’enseignants et de TOS (Techniciens ouvriers de service) se sont rassemblés hier devant la préfecture et les sous-préfectures de l’île. Ils protestaient une nouvelle fois contre le projet gouvernemental de transfert des TOS vers les collectivités locales sans concertation avec les personnes concernées. Autres revendications : des créations de postes et une augmentation du budget de l’Éducation nationale.
"Même si nous aurions aimé une plus grande mobilisation, les grévistes que nous ne sommes et qui sont présents aujourd’hui ne sont pas prêts de baisser les bras", commente Jean-Marc Gamarus, dirigeant de la CGTR. Son syndicat, regroupé en Intersyndicale avec le SGEN-CFDT, la FSU et l’UNSA Éducation, avait appelé à une journée d’action pour hier.
Devant la préfecture, une centaine de personnes sont rassemblées. "40 à 50% des établissements du second degré sont touchés par la grève, 500 personnes ont manifesté à Saint-Pierre, 400 à Saint-Benoît et une centaine à Saint-Paul", énumère Jacky Chane-Alune, secrétaire général adjoint de l’UNSA Éducation. Applaudissements des manifestants. "Nous sommes loin des grandes manifestations de l’année dernière, mais cela ne veut pas dire que nous ne restons pas vigilants", note un gréviste en faisant allusion aux actions qui, de mars à juin 2003, avaient paralysé le système éducatif de La Réunion.
Si la mobilisation est moins importante, les revendications sont les mêmes. "Transférer la tutelle des TOS de l’Éducation nationale aux collectivités locales s’apparente au premier acte de démantèlement du service public d’Éducation. Nous ne l’accepterons jamais", relève Jean-Marc Gamarus. "Nous sommes d’autant plus renforcés dans notre position que le Conseil régional et le Conseil général sont opposés au transfert", rappelle Jacky Chane-Alune.
On le sait en effet, la Région a de tout temps était contre le transfert des TOS. D’une part parce que les principaux intéressés y sont farouchement opposés. D’autre part, rien ne dit que les transferts financiers seront à la hauteur des nouvelles responsabilités. "Pour faire face à la pression démographique et pour pallier le déficit déjà existant en personnel, des centaines de créations de postes TOS seront nécessaires. Les collectivités n’auront pas les moyens financiers pour faire face à la dépense" fait remarquer à propos de ce dossier Paul Vergès, président du Conseil régional.
Une position qui est aussi celle des Conseils régionaux de Martinique, de Guadeloupe et de Guyane. Dans un communiqué commun rendu public le lundi 19 avril dernier, les quatre présidents des Régions d’outre-mer avaient demandé au gouvernement de "prendre en compte les spécificités des régions d’outre-mer dans les projets de décentralisation, afin que les collectivités d’outre-mer obtiennent les moyens financiers correspondant effectivement aux charges transférées, et de retirer du projet de loi le transfert forcé vers les collectivités du personnel TOS".
Le Conseil général, présidé depuis les dernières cantonales par Nassimah Dindar, s’est rallié à cette position et refuse à son tour le transfert des TOS.
Mais pour le moment, rien n’indique pour autant que la réforme n’aura pas lieu. Contenue dans le projet de loi de décentralisation, le transfert de tutelle a été suspendu par le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin. "Suspendu, pas supprimé", remarque un gréviste. "La réforme peut nous tomber dessus à n’importe quel moment. D’où la nécessité de rester mobilisé", ajoute-t-il.
Le second motif de mécontentement des manifestants porte sur la baisse des crédits budgétaires de l’Éducation nationale et le manque de postes. À la prochaine rentrée scolaire, 170 postes d’enseignants seront créés dans le second degré et 40 dans le premier degré. "Si l’on se place dans une véritable perspective de rattrapage tenant compte de l’augmentation de la population scolaire et de la nécessité d’amener de plus en plus à obtenir des diplômes, c’est 200 postes nouveaux dans le second degré et 100 dans le premier qu’il faudrait créer", estime Marie-Claire Hoarau de l’UNSA. Elle plaide également en faveur d’une augmentation des postes d’assistants d’éducation et du maintien de ceux d’assistants de vie scolaire.
Les grévistes ont déposé en préfecture une motion reprenant l’ensemble de ces revendications. Les syndicats ont appelé à la poursuite de la mobilisation.
À Saint-Benoît
"L’Éducation nationale doit rester nationale"
Rassemblés devant la sous-préfecture de Saint-Benoît, les grévistes ont réaffirmé la détermination à faire annuler le projet de transfert du personnel TOS. Ces derniers, soutenus par les enseignants, ont bien débrayé hier. "L’Éducation Nationale doit rester nationale et doit redevenir une priorité nationale", disent les grévistes.
Christian Picard, secrétaire académique de l’UNATOS, a expliqué les inquiétudes. "C’est la dernière ligne droite. D’ici moins de 2 mois, le vote du transfert des TOS va passer en deuxième lecture. Et rien n’est perdu jusqu’à ce vote-là. Nous comptons sur le soutien des élus et des Réunionnais en général par leur vote-sanction, pour que le gouvernement annule le projet de transfert des TOS", a-t-il déclaré, en réaffirmant l’engagement du personnel concerné à se battre pour le maintien de leur statut.
La motion transmise au sous-préfet a relevé les carences en encadrement éducatif (aide-éducateurs, assistants d’éducation et surveillants), ainsi que les insuffisances de postes dans les premier et second degrés, sans occulter le manque d’encadrement dans l’enseignement spécialisé : "les personnels manifestent leur opposition aux mesures gouvernementales qui mettent en péril le service public d’Éducation nationale, en tout premier lieu contre le transfert des personnels technicien et ouvriers de service aux collectivités locales, que nous considérons comme un premier acte de démantèlement du service public d’Éducation", lit-on dans la motion.
Après avoir déposé le texte à la sous-préfecture de Saint-Benoît, les grévistes sont allés rejoindre leurs collègues dans le chef-lieu, devant la préfecture.
Monica Govindin, venue apporter son soutien aux personnels grévistes, souligne que le combat qu’elle mène pour les emplois jeunes - les aide-éducateurs notamment - est proche de celui du personnel de l’Éducation nationale, convaincue de l’efficacité d’un mouvement commun. "On y gagnerait à être écouté lors de revendications", a-t-elle déclaré.
La conseillère générale a rappelé que, depuis les premières mobilisations, elle a soutenu les TOS et a réaffirmé le positionnement du Conseil général contre le transfert. Elle a déploré que, malgré le remaniement du gouvernement, Jean-Pierre Raffarin campe sur ses positions et mène ses réformes sans écouter les récriminations du peuple. "Il faut faire des réformes, mais pas des réformes impopulaires", a-t-elle déclaré. Elle a par ailleurs indiqué que les aide-éducateurs resteront mobilisés pour la reconduction de leur fonction en tant qu’assistants d’éducation.
Raffarin mène une politique conçue essentiellement sur la volonté d’économie budgétaire, cela au dépend des conditions de scolarisation de la jeunesse, et de la question de l’emploi à La Réunion. Transfert du personnel TOS vers les collectivités locales, déficit en encadrement éducatif, "c’est tout l’équilibre des établissements scolaires qui est fragilisé", craignent les grévistes.
Bbj
À Saint-Pierre
Elle monte, elle monte, la colère...
Comme leurs collègues, dans l’Est, le Nord et l’Ouest, les personnels de l’Éducation nationale se sont retrouvés hier devant la sous-préfecture de Saint-Pierre pour manifester leur "opposition aux mesures gouvernementales qui mettent en péril le service public de l’Éducation nationale". Face à une logique de casse du service public qui se cache derrière une volonté d’économie budgétaire, face à une libéralisation rampante, enseignants et TOS tenaient à dire une fois de plus leur refus de mettre à mal un service public qui, depuis des décennies, a servi "d’ascenseur social". Dans la foule d’environ 400 personnes, une jeune femme portait une pancarte qui résumait en quelques mots à la fois les craintes et les revendications des personnels en grève : "Nationalisons les écoles communales, halte à la décentralisation".
En passant de la tutelle de l’État à celle des collectivités, les TOS craignent entre autres, comme l’expliquaient leurs représentants, non seulement que la qualité du service rendu s’en ressente, dans la mesure où les besoins à La Réunion sont immenses et que le transfert ne s’accompagne pas de moyens, et qu’au final, lycées et collèges se retrouvent dans la situation des écoles communales. Autrement dit, en fonction de la volonté des élus, l’école sera une priorité ou pas...
Et ce n’est pas là une simple vue de l’esprit. Chacun s’accorde en effet à dire que les moyens humains de l’académie de La Réunion sont notoirement insuffisants, alors que dans le même temps, les collectivités tentent de répondre aux besoins en construisant écoles primaires, collèges, lycées et université. Cette réalité, déjà peu reluisante va encore s’aggraver puisque, font remarquer les organisations syndicales, la prochaine rentrée scolaire sera marquée "par un recul important dans de nombreux secteurs", ce qui se traduira par une augmentation... du nombre d’élèves par classe !
Bref, tout comme l’an dernier, les préoccupations sont les mêmes, la situation empire et la volonté du gouvernement n’a pas bougé d’un iota. D’où ce message lancé en direction des parents d’élèves pour expliquer ce mouvement de grève "motivé par notre attachement à un service public de qualité dans l’intérêt de vos enfants".
S. D.
De bonnes raisons d’être inquiets...
Le présent est loin d’être rose. Et l’avenir risque de l’être encore moins. Ainsi, pour la rentrée prochaine, dans le premier, le second degré et dans l’administration, tous les voyants sont déjà dans le rouge.
Dans le premier degré, l’insuffisance de postes en maternelle et dans l’enseignement spécialisé sera accrue. Dans le même temps, l’on connaîtra davantage de difficultés pour le remplacement des enseignants malades ou en formation, tandis que les conditions de scolarisation en maternelle, dont le taux est déjà très largement en dessous de la moyenne nationale, vont encore se détériorer.
Dans le second degré, point n’est besoin d’une boule de cristal pour constater que la baisse de postes aux concours - par exemple pour les professeurs d’EPS - va sérieusement hypothéquer l’avenir, avec un recours accru aux heures supplémentaires et à la précarité.
L’encadrement éducatif subira une saignée sans précédent, puisque les aides-éducateurs - plus de 400 - seront au chômage, le nombre de surveillants va encore baisser... Enfin, dans l’administration scolaire, 1.100 emplois seront supprimés au plan national et 19 pur la seule académie de La Réunion, où l’on manque pourtant cruellement de personnel !
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